lundi 12 novembre 2007

No woman no cry d'Asse Gueye

Le narrateur est un espion français proche de la retraite, M. Jacques de Camuet et fait équipe avec un membre de la CIA, Mr Morrecone, dans la traque d’un dangereux terroriste, Bassirou Bèye, un physicien noir africain de génie. La chasse à l’homme commence par une pêche aux renseignements au Sénégal auprès du géniteur cinéaste, et par l’infiltration d’un bel agent, danseuse dans le civil. Puis au détour de rebondissements et de révélations faites par le camarade d’études japonais, Mahuto, la nature de la menace que constitue le projet de Bèye se précise et vient faire écho à la situation scandaleuse des noirs d’Afrique du sud : l’Apartheid. Du statut de génie du mal, Bassirou Bèye passe à celui de défenseur de la veuve et de l’orphelin noirs sur fond de reggae : « No woman no cry ».
Pour ceux qui écoutent France Inter, on retrouve dans ce roman quelque chose des « Rendez vous avec Monsieur X », une chronique qui sous forme de dialogue entre Mr. X et le présentateur nous propose de dévoiler les dessous d’une affaire historico politique. Le ton parfois ironique et désabusé de Jacques de Camuet s’apparente beaucoup à celui du vieux briscard de la radio et le style académique rajoute une touche militaire qui sied bien à un espion français de la fin des années 70. Car le fond du roman est daté, ce qui en fait son charme mais aussi sa faiblesse. Il faut se replacer dans un contexte d’émergence des groupes terroriste internationaux après une période active de la guerre froide et des guerres d’indépendance nationale des anciennes colonies pour appréhender la colère de Bassirou Bèye face à l’oppression des noirs africains du sud. Et le fouillis de cette dernière phrase est à l’image de la confusion d’arrière plan de ce roman. La vraisemblance est elle aussi malmenée mais la fiction ne se nourrit-elle pas d’imaginaire ? Néanmoins, pour qui ne cherchera pas l’exactitude historique mais une histoire noire avec de l‘action, « No woman no cry » constituera une lecture distrayante et originale. Bruno SAVATTE

Aucun commentaire:

Publicité