jeudi 28 avril 2011

Lady L. de Romain Gary


Pour fêter ses quatre-vingt ans, Lady L, cette aristocrate désormais anglaise invite sa famille et quelques amis chez elle. Lors de cette journée mémorable, elle décide d’expliquer en tête à tête à Lord Percy son ami confident ce qu’a été sa jeunesse en France.
Alors commence un voyage qui nous ramène pour commencer,  dans le Paris des ouvriers. Lady L ou plutôt Annette Boudin  a dû fuir de chez elle pour quitter ce père fainéant, pervers et alcoolique. Elle va rencontrer Lecoeur qui règne sur la pègre parisienne au moment où celui-ci décide d’aller vers le monde des idéalistes ou plutôt des anarchistes.  Enrôlée dans ce milieu, Annette tombe
amoureuse d'Armand Denis un anarchiste convaincu, leader du mouvement français, et excellent orateur.
En même temps que  le groupe d’anarchistes dont fait partie Annette s’installe en Suisse pour vivre dans la clandestinité, elle  va apprendre les manières de la haute société. Ceci dans le but d’infiltrer ce milieu cossu et donner des indications pour réaliser des cambriolages. Lors de l’une de ses missions Annette rencontre un anglais richissime Sir Glendale tandis Armand lui continue à vivre uniquement pour  la cause anarchiste.
Mais voilà que l’étau même en Suisse se resserre et Annette acceptera-t-elle de vivre avec une maîtresse si prenante qu’est la liberté des peuples défavorisés?
J’ai aimé ce livre qui est très facile et agréable à lire pour différentes raisons.
Ce voyage au cœur de l’histoire du mouvement anarchiste est fort intéressant et le contexte est réaliste : la misère dans les bas-fond parisiens, les attentats à la bombe, l’exil en Suisse même si, ne nous y trompons pas, il y a du romantisme de la part de Romain Gary.
Les personnages essentiels sont bien cadrés. Pour Armand seul la lutte compte, Sir Percy est tellement british, Annette reste femme coûte que coûte, Glendale l’anglais qui dépense pour le plaisir de l’art sans oublier les parents d’Annette. La mère qui se sacrifie à en mourir et le père qui ne sait que profiter.
D’autres personnages secondaires sont intéressants, marrants que je vous laisse découvrir.
Nous voguons également de Londres à Paris, en passant par Genève et Milan mais pas de temps pour le tourisme à part dans les rêves d’amours d’Annette.
Les transitions entre passé et présent sont très bien faites et la chute finale qui unit également hier et aujourd’hui est à l’image de l’auteur : d'une ironie mordante.



Edouard RODRIGUEZ

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