vendredi 15 juillet 2011

La dernière concubine de Lesley Downer

En 1860, le Japon demeure ancré dans un système féodal. Sachi, belle enfant à la peau blanche, mène une vie paisible auprès de ses parents adoptifs, notables de province. Traversant un jour le village avec son escorte, la future épouse du Shogun la remarque et l'emmène au palais d'Edo, où elle vit recluse avec ses dames. Séduit par sa beauté, le Shogun fait de Sachi sa concubine. Mais la guerre civile éclate et il est tué par les partisans de l'Empereur. Se substituant à la Princesse pour tromper l'ennemi, Sachi s'enfuit dans un palanquin. Aidée de sa suivante et d'un jeune et courageux samouraï, Shinzaemon, pour qui elle ressent une attirance que son rang de veuve du shogun lui interdit, elle entame alors un périlleux voyage à travers un Japon ravagé par les combats, sans se douter qu'elle découvrira, à terme, le secret de ses origines...   
Voilà un gros roman d'une fluidité rare. L'écriture est aérée, alternant descriptions, scènes d'action et dialogues. L'histoire, vécue à travers le regard de Sachi, fait la part belle à l'introspection, mettant l'accent sur la dilution des conventions et des traditions dans un monde en proie au chaos. L'aspect historique, fouillé, s'intègre parfaitement au récit et n'est jamais rébarbatif, et on apprend bien des choses derrière cette histoire d'apparence légère. Malgré quelques longueurs et quelques répétitions, on s'attache vite à cette héroïne touchante et à ses compagnons de route, bien que les personnages secondaires, un peu manichéens, frôlent parfois la caricature.
Passionnée par le Japon, j'étais très attirée par cette histoire épique sur fond de romance, ancrée dans la guerre civile entre les partisans du Shogun et ceux de l'Empereur. Je n'ai pas été déçue ! La position sociale des femmes de l'entourage du Shogun m'était peu connue, et c'est avec délice que j'ai été emportée dans les couloirs du palais où elles vivaient recluses, jusqu'aux routes périlleuses d'un Japon sanglant, en proie au chaos. Si le fond et le dénouement de l'histoire sont attendus, tout comme les tourments qui agitent Sachi, partagée entre devoir et passion, je me suis quand même laissée prendre, et j'ai dévoré ces 500 pages avec un immense plaisir.

Fanny LOMBARD

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