Lire Americana est encore une fois avec l’écrivain Don Delillo faire une expérience bien déroutante, exigeante mais enchanteresse.
Le livre découpé en quatre parties d’inégales longueurs commence de façon assez classique. David Bell, un homme de vingt huit ans, se raconte, il décrit surtout le milieu de la télévision dans lequel il travaille à une haute fonction. Il est surtout question de bassesses, de tromperies, de secrets et de complots. Le milieu de la création télévisuelle s’apparente avant tout à une routine écœurante où le plus gros du travail consiste à éviter les purges incessantes. Alors qu’il a pris la route avec trois compères, la deuxième partie est un retour sur le passé. Là les souvenirs s’entrechoquent et s’interpellent sans respect chronologique. Pendant ce temps la traversée des différents états s’enchaîne dans une grande confusion géographique. La troisième partie relate la réalisation d’un film amateur et autobiographique plus ou moins inspiré du cinéma européen lors d’une halte qui se prolonge. Très vite la narration perd toute linéarité dans l’immensité des références, les retranscriptions radiophoniques concurrencent les dialogues téléphoniques, quand ce n’est pas la simple relation des monologues des acteurs. Dès lors le voyage s’apparente à un retour sur certaines choses, une tentative d’explication, mais aussi une recherche d’air.
La quatrième partie recèle peut-être la vérité du récit. L’important n’est pas le voyage mais sa narration, l’entreprise est avant tout littéraire : il s’agit de questionner l’âme de la nation.
Dans ce premier roman Don Delillo livre au lecteur tout ce qui fera son œuvre ultérieure : à la fois l’interrogation des objets emblématiques de la culture américaine et l’appropriation des codes d’un genre littéraire, ici le road movie. Car pour cet immense écrivain au talent foudroyant, il ne s’agit jamais de conforter les évidences mais toujours de se confronter à son pays monstrueux.
Jacky GLOAGUEN
Le livre découpé en quatre parties d’inégales longueurs commence de façon assez classique. David Bell, un homme de vingt huit ans, se raconte, il décrit surtout le milieu de la télévision dans lequel il travaille à une haute fonction. Il est surtout question de bassesses, de tromperies, de secrets et de complots. Le milieu de la création télévisuelle s’apparente avant tout à une routine écœurante où le plus gros du travail consiste à éviter les purges incessantes. Alors qu’il a pris la route avec trois compères, la deuxième partie est un retour sur le passé. Là les souvenirs s’entrechoquent et s’interpellent sans respect chronologique. Pendant ce temps la traversée des différents états s’enchaîne dans une grande confusion géographique. La troisième partie relate la réalisation d’un film amateur et autobiographique plus ou moins inspiré du cinéma européen lors d’une halte qui se prolonge. Très vite la narration perd toute linéarité dans l’immensité des références, les retranscriptions radiophoniques concurrencent les dialogues téléphoniques, quand ce n’est pas la simple relation des monologues des acteurs. Dès lors le voyage s’apparente à un retour sur certaines choses, une tentative d’explication, mais aussi une recherche d’air.
La quatrième partie recèle peut-être la vérité du récit. L’important n’est pas le voyage mais sa narration, l’entreprise est avant tout littéraire : il s’agit de questionner l’âme de la nation.
Dans ce premier roman Don Delillo livre au lecteur tout ce qui fera son œuvre ultérieure : à la fois l’interrogation des objets emblématiques de la culture américaine et l’appropriation des codes d’un genre littéraire, ici le road movie. Car pour cet immense écrivain au talent foudroyant, il ne s’agit jamais de conforter les évidences mais toujours de se confronter à son pays monstrueux.
Jacky GLOAGUEN
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