Raphaël de Valentin est ruiné. Son dernier sou sacrifié sur une table de jeu, il songe à se jeter tête première dans les eaux froides et sombres de la Seine. Il doit sa survie à un magasin de curiosités dans lequel il acquiert un antique talisman, qui est censé exaucer le moindre de ses souhaits. La peau de chagrin en poche, il rencontre son ami Émile, à qui il raconte ses trois années de réclusion consacrées à l'étude. Il raconte son amour malheureux pour la froide et insensible comtesse Foedera, à laquelle il sacrifie ses maigres économies. Désespéré par cette passion vaine, empli de haine pour cette coquette inaccessible, il décide de brûler son existence en caprices. La vie de Valentin ne tient désormais qu'à un fil. Chaque souhait exprimé réduit l'existence du jeune homme de quelques jours, à mesure que la peau de chagrin rétrécit.
La première partie du livre, où Raphaël raconte ses misérables années, puis sa passion fatale pour Foedera, est insupportablement longue. La confession n'en finit pas, et on s'impatiente de découvrir le pouvoir de la peau de chagrin, de voir s'exercer son emprise sur la vie du héros. Mais quand, enfin, il se décide à l'utiliser, il conçoit rapidement le danger qu'elle représente et il n'a de cesse de vouloir le contrer. Ce qui donne un texte frustrant, qui ménage une trop grande attente pour une trop courte satisfaction.
"Vouloir nous brûle et Pouvoir nous détruit." (p. 58), voici les sages paroles du vieux marchand, aux allures de gourou oriental. Le vieux bonhomme enjoint donc à pratiquer l'ataraxie, ce qui est assez illusoire dans un siècle de décadence comme celui où vit Raphaël. J'ai lu avec ironie la description de sa vie studieuse, dans la misérable chambre d'une miteuse pension de famille. Le jeune homme se contente de quelques biscuits, de bol de lait et de la contemplation des astres éternels. Pas étonnant qu'il se lance à cœur perdu dans son amour pour Foedera, et plus tard dans une vie au train fastueux.
Dans l'ensemble, ce roman m'a agacée. Raphaël est un pleurnicheur insupportable, incapable de savoir ce qu'il veut, et encore plus incapable d'accepter l'échec. L'attrait mystique du roman, la peau de chagrin et ses légendaires pouvoirs, sont réduits à l'état de curiosités. Flirtant avec le fantastique macabre, le texte manque de force et semble plus bouffon que terrifiant.
Magali CONEJERO
La première partie du livre, où Raphaël raconte ses misérables années, puis sa passion fatale pour Foedera, est insupportablement longue. La confession n'en finit pas, et on s'impatiente de découvrir le pouvoir de la peau de chagrin, de voir s'exercer son emprise sur la vie du héros. Mais quand, enfin, il se décide à l'utiliser, il conçoit rapidement le danger qu'elle représente et il n'a de cesse de vouloir le contrer. Ce qui donne un texte frustrant, qui ménage une trop grande attente pour une trop courte satisfaction.
"Vouloir nous brûle et Pouvoir nous détruit." (p. 58), voici les sages paroles du vieux marchand, aux allures de gourou oriental. Le vieux bonhomme enjoint donc à pratiquer l'ataraxie, ce qui est assez illusoire dans un siècle de décadence comme celui où vit Raphaël. J'ai lu avec ironie la description de sa vie studieuse, dans la misérable chambre d'une miteuse pension de famille. Le jeune homme se contente de quelques biscuits, de bol de lait et de la contemplation des astres éternels. Pas étonnant qu'il se lance à cœur perdu dans son amour pour Foedera, et plus tard dans une vie au train fastueux.
Dans l'ensemble, ce roman m'a agacée. Raphaël est un pleurnicheur insupportable, incapable de savoir ce qu'il veut, et encore plus incapable d'accepter l'échec. L'attrait mystique du roman, la peau de chagrin et ses légendaires pouvoirs, sont réduits à l'état de curiosités. Flirtant avec le fantastique macabre, le texte manque de force et semble plus bouffon que terrifiant.
Magali CONEJERO
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