vendredi 28 janvier 2011

Contes du far west de O. Henry

Au temps où l'on avait la gâchette facile dans les saloons, la conquête de l'Ouest attirait aventuriers et brigands. Un banquier cherche à cacher un trou dans sa caisse; un métayer amoureux d'une jeune fille dissimule son humiliation quand elle le sauve des griffes d'un puma ; deux amis se disputent les faveurs d'une veuve ; un homme, marié à une héritière, la quitte car il ne supporte plus qu'elle porte la culotte ; une jeune femme refuse de jouer pour son père agonisant sur le piano qu'il lui a offert ; le fils d'un héros de la conquête de l'Ouest doute de son talent de peintre; un bandit se fait passer pour le shérif auprès de sa vieille mère... Autant d'histoires entre ruée vers l'or et cavalcades de cow-boys.
Ce livre regroupe 17 nouvelles de longueur moyenne, ayant toute pour cadre un far-west mythique. Dans une langue simple et claire, alternant récit et dialogues, l'auteur met en scène des personnages un peu caricaturaux, mais non dénués d'intérêt. Le ton, caustique mais avec une certaine tendresse, souligne leurs travers, leurs petites lâchetés, mais aussi leur ingéniosité et leur grand coeur. Dans ces contes légers et drôles, c'est la nature humaine qu'O. Henry dissèque, dans ce qu'elle a de minable et de sublime - parfois chez le même personnage. Le sel de ces nouvelles tient souvent dans le retournement final, qui en quelques lignes, bouleverse l'idée que le lecteur avait pu se forger au cours des 20 pages précédentes.
Ce livre m'a paru un bon exemple de l'oeuvre d'O Henry. J'ai pensé à Jerome K Jerome pour le sens de la formule, à Saki pour la conclusion surprenante et ironique, et à Maupassant pour la dissection grinçante de l'être humain. Le tout, dans l'atmosphère stimulante et rafraîchissante du far-west. J'ai été bluffée par les retournements concluant chaque histoire, déstabilisants et hilarants. Seul bémol : certaines conclusions, construites sur le même modèle, perdent un peu de leur force. Reste que j'ai été touchée par certains personnages, et particulièrement par le fait que le "méchant" n'est pratiquement jamais celui qu'on croit... Je me suis régalée avec ces contes d'un autre temps et d'un autre lieu, mais dont le fond m'a semblé profondément universel.

Fanny LOMBARD

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