dimanche 16 janvier 2011

Doggy bag de Philippe Djian

David et Marc Sollens sont frères et dirigent un garage Mercedes. Ils ont la quarantaine, sont plutôt beaux garçons, ont du succès auprès des filles mais sont encore célibataires. Il faut dire que vingt ans auparavant, ils ont aimé passionnément tous les deux la même jeune fille et qu’ils ont fini à l’hôpital. Aussi quand un beau jour, cette femme, Edith, revient, il y a de quoi avoir des inquiétudes dans l’entourage des deux frères...
Cela faisait longtemps que je n’avais plus lu de Philippe Djian, ayant gardé en mémoire ses premiers romans dont le côté vulgaire m’avait agacé.  Mais finalement je ne regrette pas de m’être lancé dans « Doggy bag ». Le titre en lui-même est un peu surprenant, on ne sait pas trop à quoi s’attendre…Toujours est-il que j’ai été agréablement surprise. L’histoire et la façon de la raconter sont originales, l’écriture est fluide, le récit est très rythmé, sans temps mort. Mais c’est surtout le coté « série télé » de la narration qui m’a séduite. En effet au fur et à mesure de la lecture on visualise vraiment la scène décrite, avec les éventuels flash-back, les changements de décor, avec autant de naturel que si on l’avait sous les yeux...Bel exercice de style de la part de l’auteur ! Résultat une lecture agréable, vivante, pleine de rebondissement et surtout de mystère que nous décryptons au compte goutte…Le problème, qui n’en est pas vraiment un d’ailleurs, c’est qu’il nous faut attendre pour connaître la suite des aventures de ces personnages ! Personnages qui ne sont ni trop complexes, ni trop simples, et qui nous font régir selon nos attirances, nos préférences. Et ce n’est pas mièvre pour une série romanesque, même s’il y a quelques clichés. On sent vraiment que l’auteur s’est amusé à l’écrire et qu’il a trouvé le moyen de nous faire partager cet amusement. Il me semble que l’écriture de Philippe Djian s’est assagie par rapport aux années de 37°2 le matin et que du coup la lecture est plus abordable tout en gardant sa marque de fabrique : quelques scènes torrides, quelques mots un peu « crus » et une pointe d’humour noir qui donnent à l’ensemble un parfum bien sympathique…

Nicole VOUGNY

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