mardi 4 janvier 2011

Merle de Anne-Marie Garat

Elle s’appelle Merle, « Aime, Air, Aile », c’est son surnom. Elle a 30 ans. Elle est monteuse de cinéma. Elle coupe et colle des séquences disparates pour en faire un tout cohérent, à l’image des événements passés, présents, à venir qui ponctuent sa vie. Ce jour-là, elle a rendez-vous avec un cinéaste brésilien pour visionner un film. Cette rencontre va bouleverser sa vie.
 Si j’ai été véritablement captivée par le tout début du roman d’Anne-Marie Garat dont je découvrais l’écriture, la suite m’a profondément déçue et ennuyée. Au début du roman, la description minutieuse des événements anodins qui bousculent tant Merle m’a beaucoup plu : j’ai trouvé que l’écriture était recherchée, travaillée, très précise et ciselée, les événements incongrus et fortuits bien décrits : l’auteure décrit une convergence de deux faits : un insecte qui s’écrase sur le pare-brise de Merle, un SDF entr’aperçu au bord du périphérique qui porte, pendu au cou, une pancarte. Elle montre bien en quoi ceux-ci troublent la tranquillité de Merle et viennent la toucher au plus profond de son être.
Mais très vite, j’ai été déçue par ce roman : l’écriture m’a semblé au fil des pages trop travaillée et trop ciselée : j’ai senti l’aspect technique prendre le dessus au détriment de la beauté du style. Une écriture un peu à la Nothomb, la magie littéraire en moins. L’auteur se plaît à élaborer de multiples digressions, suivant le fil de sa pensée pour passer d’un sujet à un autre, sans réelle unité. C’est ce manque de cohérence qui m’a déplu, même si cet effet pouvait entrer en résonance avec le métier de Merle - monteuse de cinéma - cherchant donc à retrouver l’unité et le sens des séquences.
Anne-Marie Garat enseigne le cinéma et la photographie. Cela se ressent dans l’écriture, dans le choix et le traitement des thèmes, les images, les métaphores utilisées. L’auteur fait également beaucoup référence à l’anatomie, ce qui peut parfois agacer, notamment par rapport à toutes les précisions et termes techniques.
Un livre qui m’a beaucoup déçue, manquant de magie et d’âme, mais qui devrait plaire à ceux qui aiment le cinéma ou qui travaillent dans ce monde.

Christelle GATE

Aucun commentaire:

Publicité