Nick Corey est le shérif du canton de Potts, trou perdu au fin fond des Etats-Unis, comptant 1275 habitants. C'est un fumiste stupide, fainéant, menteur, obsédé sexuel. Dans ce bled rempli de gens mesquins, racistes, ivrognes, violents, d'escrocs et de violeurs, il exerce sa fonction en en faisant le moins possible, pour ne pas s'attirer d'ennui, et se laisse malmener par sa harpie d'épouse, son beau-frère voyeur et franchement débile, sa maîtresse exigeante et insatiable. Mais le jour où deux proxénètes l'humilient en public, c'en est trop : Nick va demander conseil au shérif de la ville voisine. Ce dernier lui explique qu'il n'aurait pas hésité à tuer les deux maquereaux...
Ce roman atteint des sommets de noirceur : au pessimisme constant s'ajoute un style volontairement vulgaire et cynique, où alternent les scènes comiques et la violence. Aucun personnage n'est récupérable : ce sont tous des crétins, des manipulateurs, des racistes, des pervers ou des ivrognes. La forme est celle d'un monologue cauchemardesque et désabusé de Nick Corey, psychopathe qui cumule tous les travers - à ceci près que son mélange de candeur et de fourberie le rendent beaucoup plus malin qu'il n'y paraît... Et s'il a tout pour déplaire, on ne parvient étrangement pas à la détester. Sa croisade pour débarrasser Pottsville de la lie humaine qui la peuple est racontée dans un style percutant, très vivant, avec de nombreux dialogues savoureux et un humour certes grinçant mais absolument irrésistible...
En commençant la lecture de ce livre, je ne pensais pas l'apprécier : la vulgarité des premières pages m'a déplu, et le personnage principal m'a paru franchement antipathique. Pourtant, l'histoire est tellement intéressante, l'écriture tellement accrocheuse que je me suis vite laissée prendre, au point non pas d'en oublier les points suscités, mais d'y adhérer complètement ! La grossièreté et le cynisme du ton donnent un relief particulier à ce texte d'une perversité rare, si glauque et pourtant tellement drôle ! C'est avec jubilation que je me suis laissée, à l'instar des autres personnages, manipuler par Nick Corey, que je ne parviens plus à trouver aussi détestable - même s'il demeure à mes yeux un sacré détraqué ! Reste une énigme quant à ce roman époustouflant : le titre original étant "Pop. 1280", où sont les cinq disparus de la traduction française ?! Je vous recommande donc également "1280 âmes" de Jean Bernard Pouy, pour avoir la réponse...
Fanny LOMBARD
Ce roman atteint des sommets de noirceur : au pessimisme constant s'ajoute un style volontairement vulgaire et cynique, où alternent les scènes comiques et la violence. Aucun personnage n'est récupérable : ce sont tous des crétins, des manipulateurs, des racistes, des pervers ou des ivrognes. La forme est celle d'un monologue cauchemardesque et désabusé de Nick Corey, psychopathe qui cumule tous les travers - à ceci près que son mélange de candeur et de fourberie le rendent beaucoup plus malin qu'il n'y paraît... Et s'il a tout pour déplaire, on ne parvient étrangement pas à la détester. Sa croisade pour débarrasser Pottsville de la lie humaine qui la peuple est racontée dans un style percutant, très vivant, avec de nombreux dialogues savoureux et un humour certes grinçant mais absolument irrésistible...
En commençant la lecture de ce livre, je ne pensais pas l'apprécier : la vulgarité des premières pages m'a déplu, et le personnage principal m'a paru franchement antipathique. Pourtant, l'histoire est tellement intéressante, l'écriture tellement accrocheuse que je me suis vite laissée prendre, au point non pas d'en oublier les points suscités, mais d'y adhérer complètement ! La grossièreté et le cynisme du ton donnent un relief particulier à ce texte d'une perversité rare, si glauque et pourtant tellement drôle ! C'est avec jubilation que je me suis laissée, à l'instar des autres personnages, manipuler par Nick Corey, que je ne parviens plus à trouver aussi détestable - même s'il demeure à mes yeux un sacré détraqué ! Reste une énigme quant à ce roman époustouflant : le titre original étant "Pop. 1280", où sont les cinq disparus de la traduction française ?! Je vous recommande donc également "1280 âmes" de Jean Bernard Pouy, pour avoir la réponse...
Fanny LOMBARD
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