vendredi 26 février 2010

Le masque des regrets de Kurt Steiner


Après avoir partagé sa couche avec une jeune fille à la beauté glaciale, le comte D'Ermelin retrouve son amour rencontré en ce soir de Carnaval, morte, la gorge violacée par des marques de strangulations. Pourtant, le prévôt de la ville refuse de croire à un meurtre car il reconnait en ce cadavre, la femme pendue il y a de cela une semaine pour meurtre par empoisonnement. Ces faits intéressent toujours Michel de Briouze qui, un soir de Carnaval plusieurs siècles après, tombe éperdument amoureux d'une jeune fille ressemblant étrangement à la morte.
L'auteur ici, raconte une histoire romanesque macabre. On passe de l'époque festive de Louis XIV à une ville anglophone où le temps a fait des ravages et où l'esprit des lumières est maintenant très loin dans le temps. Il s'agit d'une sorte de nouvelle où se mêllent une intrigue proche de celle de Dracula dans sa narration (récit à la première personne où le narrateur découvre tout avec nous et doute de ce qui lui arrive), un arrière goût de l'histoire de Jack l'éventreur féminisé (meurtres passionnels), et un amour au détour tragique.
Le narrateur a l'écriture fine et, avec élégance, décrit les rues, bâtiments et parvis de telle sorte qu'on se croirait encore à l'époque de Louis XIV, deux siècles et-demi plus tard. Il joue sur les sentiments du lecteur en le forçant à se poser certaines questions tout en en oubliant d'autres. Au bout du compte, il s'agit d'un roman où le lecteur se confond avec le narrateur. Il vit à la place du personnage.
Enfin, ce livre a l'avantage de se lire vite et bien. On passe un agréable moment et rien ne laisse prévoir la fin qui nous attend malgré les petits indices semés ça et là.


Estelle TRILLOT

Aucun commentaire:

Publicité