Oeuvre posthume, restée inachevée à cause d'une mort subite, pièce d'un projet de roman autobiographique, L'Enfant du Nouvel An de Lao She porte les traces visibles des prémisses d'une vie marquée par l'Histoire d'un pays en pleine métamorphose, la Chine.
La naissance d'un garçon, dans une famille pauvre, à Pékin, le vingt-troisième jour de la douzième lune, au moment de la grande fête du Nouvel An qui célèbre le retour au Ciel du Dieu du Foyer ancre cette nouvelle vie dans une terre, dans un peuple : un grand moment de liesse, des avenues bondées de noctambules, des marchands avec leurs sucreries, des pétards qui résonnent dans la nuit...Mais la naissance difficile de cet enfant, dans ce contexte de pauvreté, dans un moment de joie non vraiment partagé ouvre une porte sur l'intériorité d'une famille qui peine à survivre, comprimée entre la misère, le respect des règles, du rang, des usages, des rites, de l'honneur, des traditions et de l'engagement total et sans faille face aux responsabilités.
Ce regard rétrospectif, puissant et réaliste, face à ce que Lao She a vécu rend la prise en charge de la narration par un "je" doté d'une conscience exacerbée encore plus troublante. Ce nourrisson qui semble examiner le monde de ses grands yeux d'innocent nous touche. Rapidement nous apprenons à connaître sa famille. Elle se compose entre autres d'une mère aimante mais faible physiquement, usée par des conditions de vie sommaires, d'une tante au caractère dominateur, aux revenus considérables, aux dépenses réduites et pingre, d'un père, soldat mandchou, pauvre chargé de la garde de la Cité impériale, d'une soeur aînée belle et intelligente mais aux prises et au service d'une belle-mère redoutable. Une vie de misères s'offre à cet enfant dans un pays en déclin : des guerres, le pouvoir de l'argent, le mépris pour les mandchous, des réformes abandonnées, l'agitation, la fragilité, l'étranger regardé avec suspicion, les tortures, la tyrannie d'un gouvernement...
Lao She nous plonge dans un univers où la vie transpire sa fragilité. Ce livre est une invitation à lire l'oeuvre de Lao She. Portez votre attention à La Maison de Thé, un bijou de vérité.
Annie Cano
La naissance d'un garçon, dans une famille pauvre, à Pékin, le vingt-troisième jour de la douzième lune, au moment de la grande fête du Nouvel An qui célèbre le retour au Ciel du Dieu du Foyer ancre cette nouvelle vie dans une terre, dans un peuple : un grand moment de liesse, des avenues bondées de noctambules, des marchands avec leurs sucreries, des pétards qui résonnent dans la nuit...Mais la naissance difficile de cet enfant, dans ce contexte de pauvreté, dans un moment de joie non vraiment partagé ouvre une porte sur l'intériorité d'une famille qui peine à survivre, comprimée entre la misère, le respect des règles, du rang, des usages, des rites, de l'honneur, des traditions et de l'engagement total et sans faille face aux responsabilités.
Ce regard rétrospectif, puissant et réaliste, face à ce que Lao She a vécu rend la prise en charge de la narration par un "je" doté d'une conscience exacerbée encore plus troublante. Ce nourrisson qui semble examiner le monde de ses grands yeux d'innocent nous touche. Rapidement nous apprenons à connaître sa famille. Elle se compose entre autres d'une mère aimante mais faible physiquement, usée par des conditions de vie sommaires, d'une tante au caractère dominateur, aux revenus considérables, aux dépenses réduites et pingre, d'un père, soldat mandchou, pauvre chargé de la garde de la Cité impériale, d'une soeur aînée belle et intelligente mais aux prises et au service d'une belle-mère redoutable. Une vie de misères s'offre à cet enfant dans un pays en déclin : des guerres, le pouvoir de l'argent, le mépris pour les mandchous, des réformes abandonnées, l'agitation, la fragilité, l'étranger regardé avec suspicion, les tortures, la tyrannie d'un gouvernement...
Lao She nous plonge dans un univers où la vie transpire sa fragilité. Ce livre est une invitation à lire l'oeuvre de Lao She. Portez votre attention à La Maison de Thé, un bijou de vérité.
Annie Cano
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