Le roman commence lors d’une des nombreuses réunions d’un groupe de vieux amis dans un café de Toronto, elles ont habituellement lieu deux à trois fois par semaine en soirée après le travail. Il y a là Pasco, Stouche gardien de passages cloutés, Marcus, Cruise libraire, et Montgomery un facteur originaire de l’île de Grenade. Très vite le récit se focalise sur un seul personnage : Pasco est vieux, veuf, il tient un petit restaurant qui ressemble plus à un snack. Gilbert Taggart est devenu Pasco quand il est devenu propriétaire de « Chez Pascal », fatigué de poursuivre un travail qui le répugnait. Vendeur dans le prêt-à-porter masculin ou courtier en assurance, il ne supportait plus les mensonges qu’il était obligé d’inventer pour à chaque fois emporter l’affaire. Il avait pourtant du talent. Sa conscience se satisfait mieux de la petite vie qu’il s’est construite. Malgré des hauts et des bas, il s’offre l’occasion de faire le bien, de rendre de menus services et d’être charitable avec des inconnus. Pourtant depuis la mort de son épouse, les fantômes du passé le hantent. Son fils Danny a souffert de cette vie étriquée, il ne partage aucune des interrogations de son père. Il démarre dans la vie et il cherche l’argent et la réussite. Il a besoin de toutes ses convictions pour affronter son travail au « Construction Simmons », il est l’assistant du patron, un homme d’affaire de peu de scrupules et à la réputation sulfureuse. Neil Bissoondath confronte les deux hommes, mais pas seulement. En nous racontant une saison d’un homme, il réussit la prouesse de nous faire découvrir la vie de tout ceux qui l’entourent, sa voisine Lorraine Neumann veuve elle aussi, Sean un policier fatigué qui malgré tous ses efforts ne pourra éviter le drame. Les démêlés familiaux et professionnels de Montgomery sont exposés comme la situation de Sita, une toute jeune émigrée clandestine… La ville de Toronto en pleine mutation est le cadre de ce roman hivernal. Le vent souffle et quand ce n’est pas la pluie qui tombe, un blanc manteau de neige recouvre les rues et les jardins. C’est avec tendresse et légèreté que Neil Bissoondath nous fait partager la vie de ces canadiens. Grâce à des dialogues vivants, à un style enlevé, il restitue l’humour qui les habite et qui leur permet d’inventer de nouveaux moyens de continuer à vivre
Jacky GLOAGUEN
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