mardi 3 janvier 2012

Conseils d'amie à la clientèle d'Anna Sam


Anna Sam est titulaire d’un diplôme universitaire littéraire,elle est contrainte d’accepter pendant huit ans un poste de caissière en grande distribution. Anna Sam nous fait découvrir le monde de la grande distribution avec l'âme, les yeux et les oreilles d'une caissière dans son premier roman "Tribulations d'une caissière".
 Dans ce second roman, Conseils d'amie à la clientèle, l'auteur explore la grande distribution côté consommateur..; Et là, le bât blesse... En tant que consommateur on se retrouve dans chacun des chapitres.  Le roman est écrit sous forme de journal, c'est-à dire que chaque anecdote correspond à une journée. Les chapitres sont courts et fluides.
 Ce second roman perd peut-être un peu en nouveauté par rapport au premier  tant dans la construction du livre que dans le langage employé par l'auteur , mais il parle de nous alors il faut aimer rire de soi même pour l'apprécier au plus haut degré!
 Cette histoire est écrite avec des mots simples et nous fait souvent sourire!!! Oui, le consommateur est cocasse, un livre à lire pour se reposer!


Sabrina LE BOUCHER

dimanche 1 janvier 2012

Le cadavre anglais de Jean-François Parot


C’est le premier livre que je lis de cet écrivain et diplomate. Son personnage principal, que l’on retrouve dans ses autres romans historiques, s’appelle Nicolas Le Floch. Il est commissaire à Paris et marquis. Il y a un très bon site qui donne pleins de détails sur ce personnage : http://www.nicolaslefloch.fr/
Bref, Nicolas est, cette fois encore, appelé pour élucider un crime. Enfin, ça ressemble fort à un suicide mais il faudra peu de temps pour mettre le doute dans l’esprit du commissaire. Un prisonnier, inconnu du directeur de la prison, est retrouvé mort en voulant s’échapper de sa geôle en nouant des draps blancs le long du mur de la prison. Un bouton d’uniforme est trouvé sous lui, les lanternes de la rues étaient éteintes anormalement, personne ne sait pourquoi et par qui il a été conduit à la prison. Et il bénéficiait d’un traitement de faveur. Il n’en faut pas plus à Le Floch pour imaginer un crime d’Etat.
Je suis très friande de romans historiques mais j’avoue avoir eu de mal avec celui-ci. Le style de l’auteur est précis mais un peu difficile à lire. Peut-être n’étais-je pas dans des conditions optimales de concentration mais je lis pour me détendre pas pour accentuer ma ride du lion !
Par contre, j’aime les personnages hauts en couleur de Jean François Parot. Alors pour cette simple raison, je vous invite à découvrir Le cadavre anglais.


Alexandra BERNEDE

vendredi 30 décembre 2011

Seul le silence de R.J. Ellory


A l'aube de la seconde guerre mondiale Joseph, 12 ans, orphelin de père, vit avec sa mère dans une paisible petite ville de Géorgie. Sa vie bascule lorsqu'une petite fille est retrouvée violée et sauvagement assassinée : l'horreur s'abat sur la communauté et l'angoisse augmente au fur et à mesure que les meurtres se multiplient. Joseph est d'autant plus affecté qu'il connaissait toutes les victimes : marqué par ces horreurs, il se sent coupable de ne pas avoir su les protéger. Des années plus tard, alors que le calme semblait être revenu dans la région, Joseph, devenu écrivain, apprend que les meurtres n'ont en fait jamais cessé. Accablé par la mort accidentelle de son épouse et la maladie mentale de sa mère, toujours hanté par les fantômes des petites filles qu'il n'a pas pu sauver, il part refaire sa vie à New York. Mais le cauchemar le rattrape : l'assassin semble s'attacher à ses pas...

Difficile de résumer ces 600 pages ! Thriller impeccable à la construction maîtrisée bien qu'au dénouement un peu expéditif et
attendu, le livre va cependant au-delà : c'est la vie du héros qui se déroule au fil de l'histoire, celle d'un homme marqué par
un sort qui s'acharne, essayant de fuir un passé qui toujours le rattrape ; d'un écrivain, aussi, qui tente d'exorciser ses démons en
couchant sur le papier tout son coeur et toute son âme. L'écriture créé une véritable atmosphère : sombre mais magnifique, parfois répétitive mais imagée, inventive sans être déroutante, elle sert une intrigue finalement secondaire tant l'obsession de ce
héros attachant et sa quête d'une vérité qui, seule, pourra peut-être le libérer, est au centre de cet ouvrage oppressant, parfois bouleversant.

J'avais entendu parler de ce roman en des termes dithyrambiques, et je comprends pourquoi. Evidemment, j'ai songé à Truman Capote et à son célèbre "De Sang Froid" - d'ailleurs évoqué dans le livre. Mais une fois encore, j'ai surtout été impressionnée par l'écriture : la subtilité avec laquelle l'auteur nous entraîne dans l'esprit du narrateur, distillant l'angoisse et les soupçons et nous plongeant au coeur de sa souffrance, la finesse psychologique de l'analyse et la profondeur des personnages secondaires font de ce roman un chef d'œuvre. Malgré sa noirceur, qui m'a parfois quasiment déprimée (!), j'ai adoré ce livre.


Fanny LOMBARD

mercredi 28 décembre 2011

La taupe de John Le Carré


George Smiley est l'un des meilleurs agents du "Cirque", le quartier général des services secrets britanniques. Retraité depuis une an, il reprend du service et a pour mission de trouver une taupe soviétique dans la hiérarchie des services secrets britanniques qui a fait des dégâts incommensurables depuis des décennies.
George est un héros improbable: petit, bedonnant, vieux, timide mais possédant une compassion énorme et une volonté de fer.
En théorie,c’est le même service de renseignement (MI6, "Le Cirque" ) que celui de James Bond. Mais au lieu du glamour, des voitures rapides et des fusillades élaborées, c’est la paperasse laborieuse, la routine des contre-interrogatoires par des anciens agents fatigués, et enfin un traître démasqué moralement ambigu.
Le passé réel de l'auteur dans les services secrets infuse le tout avec un réalisme convaincant. Le jargon et l'absence totale de toute explication pratique de “qui est qui” apporte avec eux un sentiment de véritable immersion dans le monde de l’espionnage trouble et quasi miteux.
De plus ce roman nous transporte dans une Angleterre sombre, grise, froide et déprimante des années 70, dans quasiment un autre monde. Enfin, à travers la mission de George Smiley,  c’est tout un pan de l’histoire contemporaine, la Guerre Froide, qui nous est conté.
Cette histoire se joue dans un contexte général de trahison - la trahison de la taupe contre l'Etat britannique, la trahison des agents gérés par la taupe, l'infidélité de la femme de Smiley, et plus encore la trahison générale, presque banalisée de l'idéalisme par les dirigeants du Cirque qui ne pensent qu’à leur intérêt personnel.
Ne laissez personne gâcher votre plaisir de découvrir qui est la taupe et ne soyez pas rebutés par l'intrigue secondaire, apparemment sans aucun rapport, sur l’enseignant du pensionnat.
C’est avant tout une histoire incroyablement fascinante et qui vous tiendra en haleine de bout en bout.


Murielle BARTHE

lundi 26 décembre 2011

La prophétie des pierres de Flavia Bujor


Jade, Opale et Ambre, trois jeunes filles de 14 ans issues de milieux totalement différents, voient leurs vies bouleversées par une ancienne prophétie. Obligées de quitter  leurs familles, elles auront un long chemin à parcourir pour enfin comprendre qui elles sont. Mais pourront-elles combattre ces puissants ennemis qui les guettent alors qu'elles sont si jeunes ? Et sans savoir qui sont leurs ennemis, comment peuvent-elles se faire confiance ?
La première chose importante à noter est que Flavia Bujor, a écrit ce livre à l'âge de 13 ans. Si dans diverses interview elle regrettait ce côté promotionnel en expliquant que son livre était fait pour tout public, personnellement, je pense qu'elle a tort et que son jeune âge est reflété dans son livre qui n'a que peu d'intérêt pour un lecteur adulte ou habitué à la fantasy.
Pour commencer, les points positifs.
L'histoire du roman est originale, trois jeunes filles obligées de tout abandonner et qui découvrent que ce qu'elles croyaient être est entièrement faux. Elles suivent leurs parcours et apprennent l'étendue de la prophétie au fur et à mesure. Le lecteur apprend tout en même temps qu'elles, l'auteur laisse assez peu d'indices au fil des pages, du coup la surprise des révélations tombe autant pour nous que pour elles.
Les jeunes filles en elles-mêmes sont très différentes et ce jeu entre les pierres, leurs noms et leurs apparences est bien trouvé. Leur âge n'est pas vraiment un obstacle pour les apprécier. Elles sont plutôt attachantes dans l'ensemble même si chaque lecteur à forcément sa préférée !
Ensuite les points négatifs:
Le style d'écriture pour commencer. Les parties narratives et les dialogues sont tellement différents que j'avais l'impression qu'ils n'avaient pas été écrits par la même personne. Les dialogues sont terriblement naïfs et invraisemblables, ils n'ont pas de rythme, ils ressemblent à ceux d'une série AB Production.  A coté de ça, les parties narratives sont beaucoup plus "adultes", on sent l'influence des grands maîtres de la fantasy, des descriptions assez longues et des tirades d'adjectifs pour chaque chose. Les descriptions pompeuses et à rallonge m'agacent dans tout livre, et celui-ci n'a pas fait exception à la règle.
Le second point négatif, c'est la gentillesse générale des personnages secondaires ( et des héroïnes aussi par moment). Nous sommes dans un monde où les jeunes filles savent qu'elles ont plein d'ennemis sans savoir qui ils sont, pourtant elles sont prêtes à faire confiance à n'importe qui, n'importe quand, juste parce cette personne semble gentille, et comme par hasard, elle l'est ! Ses moments sont tout simplement ridicules, mais en découvrant un peu plus le roman, on s'aperçoit que de toute manière, les méchants ne sont pas vraiment si terribles que ça non plus, donc bon, au final elles peuvent bien faire confiance à qui elles veulent ! Les sentiments des personnages sont vraiment très mal décrits, ils changent d'avis et d'humeur très rapidement, les scènes d'amour sont particulièrement drôles d'ailleurs. Aucun des personnages secondaires n'est  crédible, méchant ou gentil, ils ne sont pas du tout travaillés, ils n'ont aucune profondeur et on ne s'y attache pas du tout.
En résumé, Flavia Bujor à écrit un livre  fantasy qui aurait pu s'appeler Les bisounours et la prophétie des trois pierres tant il est innocent. Je n'ai vraiment pas pu apprécier ma lecture et j'ai lutter pour le finir.
Malgré tout, si justement on considère son âge, ce n'est pas si mal, elle a au moins eu le courage d'écrire un roman en entier et de le faire publier.


Sabrina LE BOUCHER

samedi 24 décembre 2011

Paradis perdu d'Ernest Hemingway


Des nouvelles et une pièce de théâtre voilà ce que contient ce livre d’Hemingway. Je m’attendais à mieux même si certaines nouvelles sont intéressantes et ont pour cadre le plus souvent soit l’Italie de la première guerre mondiale, soit des coins paisibles des Etats-Unis ou la Suisse et ses parties skiables.
Les nouvelles concernant la guerre nous mènent sur les champs de bataille et leurs lots d’atrocités, dans des hôpitaux et sur des méditations comme l’amour, la mort. Celles qui se déroulent aux Etats Unis nous parlent de parties de pêche dans des forêts inhabitées en compagnie d’écolos qui s’ignorent en tant que tel et qui respectent mère nature.
Les quelques nouvelles qui nous emmènent en Suisse sont bien mais sans plus avec neige et chalets.
Par contre la pièce de théâtre intitulé La cinquième colonne rehausse légèrement le niveau du livre. L’action se passe en pleine guerre civile espagnole dans Madrid livré aux bombardements et aux pénuries de matériel mais également d’alimentation.
Les personnages essentiels de cette pièce sont Dorothée, une américaine en quête d’amour et de sensations fortes et Philippe qui s’est engagé jusqu’à la fin de la guerre.
Les quelques descriptions de cette dernière sont réalistes -car n’oublions pas qu’Hemingway a couvert en tant que journaliste la guerre d’Espagne- mais le scénario est assez simple. Cela est peut-être dû au fait que la pièce a été écrite pendant la guerre en 1937 ce qui n’est pas la meilleure situation pour écrire un livre.
En résumé ce livre n’est pas ce qu’Hemingway a fait de mieux  et je m’attendais à autre chose de la part d’un des maîtres de la littérature mondiale.


Edouard RODRIGUEZ

jeudi 22 décembre 2011

La délicatesse de David Foenkinos


« Il passait par là, elle l'avait embrassé sans réfléchir. Maintenant, elle se demande si elle a bien fait. C'est l'histoire d'une femme qui va être surprise par un homme. Réellement surprise. » Voici le résumé que l’on peut trouver partout concernant ce livre « aux dix prix littéraire », et entre nous, je ne sais que dire de plus, tout est dit dans ces quelques phrases.
Nathalie mène une vie plus qu’heureuse avec François, son mari. Mais François décède brutalement et la descente aux enfers commence pour Nathalie. Mois après mois, puis années après années, elle tente de reprendre sa vie main, de se reconstruire, comme toute personne subissant un drame si violent. Entre un patron un brin insistant, un travail très prenant, une jeune collègue pleine de vie, Nathalie tente de faire le point dans sa tête. C’est alors qu’elle est isolée dans son bureau, en pleine réflexion sur la moquette qui est au sol, que Markus (son opposé dans tous les sens du terme) fait son entrée et que sans réfléchir et sans même le décider elle l’embrasse ! Les conséquences de ce baiser sont à découvrir en lisant la suite du livre, je ne voudrais pas trop en dire non plus…
C’est ma première lecture de cet auteur, j’avoue que j’ai eu un peu de difficultés au début quant à l’écriture, les chapitres sont courts, les phrases aussi, on se demande parfois ce que certains passages font ici, mais au final, tout prend un sens et on se laisse glisser dans le roman.
Compte tenu de son style d’écriture très fluide, et de sa construction, c’est une histoire qui se lit avec une rapidité impressionnante, on arrive à la fin sans s’en rendre compte et en se disant : « déjà ! ».
Je peux comprendre un tel engouement des lecteurs pour ce type de livre, personnellement, je ne suis pas très sensible à ce genre, pour moi, ça reste quand même un livre à lire, mais dont le souvenir ne restera pas gravé dans ma mémoire.

Mais je serais tout de même curieuse d’aller voir l’adaptation du livre au cinéma qui sortira dans les salles à compter du 23 décembre prochain.


Emeline MICHAUT

mardi 20 décembre 2011

L'auberge de la Jamaïque de Daphné Du Maurier


Nous sommes au début du XIXéme Siècle. A la mort de sa mère, Mary YELLAN, se retrouve orpheline, elle doit quitter sa ferme et sa petite maison dans la prairie pour faire retraite chez sa tante Patience, la seule famille qui lui reste.Elle réside avec son mari Joss MERLYN à l'auberge de la Jamaïque, perdue dans la lande entre Bodmin et Launceston. Le cocher de la diligence la met en garde contre la réputation désastreuse de l'auberge et des gens qui la fréquentent. Les honnêtes gens ne s'y rendent plus et passent leur chemin.Une sinistre nuit de novembre, son oncle par alliance l'accueille fraîchement et la confie aux bons soins de sa tante qui semble terrorisée par son mari surtout lorsqu'il est "dans les vignes". Le lendemain passe le frère de Joss: Jem qui est cavalier avec Mary dans un premier temps, la prenant pour ce qu'elle n'est pas, la créature des bas instincts du patron. Il se ravise ensuite et fait amende honorable, surpris qu'une femme aussi délicate orne ce lieu de rencontre des "Frères de la côte", contrebandiers de rhum et de cognac, naufrageurs à l'occasion. Jem s'éloigne brutalement d'elle pour des raisons purement matérielles et s'étonne que Mary lui rende visite dans sa chaumine près des marais, il lui demande pourquoi elle s'intéresse à lui et répond:"Pour vos yeux brillants, c'est la seule raison", Jem la presse de quitter l'auberge, il craint que ces gibiers de potence ne la moleste. Les péripéties se succèdent, ainsi que les spécimens d'humanité, le suspense est soutenu jusqu'à la fin.
L'auteure a commis un admirable chef-d'oeuvre, elle eût pu diriger une master class d'écriture créative. Elle accroche le lecteur d'emblée par la puissance évocatrice de son style qui sait utiliser les cinq sens pour nous faire ressentir et planter le décor avec une grande précision tout en créant  une atmosphère fantastique, l'on se dirige vers l'auberge de la Jamaïque comme Von Helsing vers le château de Dracula dans le roman de Bram Stoker, les personnages sont terrifiants et extraordinaires comme dans "L'île aux trésors" de R.L. STEVENSON. L'on n'oubliera pas la lande sous la pluie, le vent dans les bruyères , la lune qui court la nuit dans les nuages et les horizons balayés par les tempêtes. J'arrête là mon panégyrique pour faire l'article, l'Auberge existe bien toujours sur la même route, entre le château du roi Arthur à Tintagel au nord et l'étang, au sud, d'où a jailli Excalibur, si si on y croit...On peut même s'y arrêter pour se désaltérer et voir l'endroit où a été poignardé un des personnages du livre.


Gwenael CONAN

dimanche 18 décembre 2011

V. de Thomas Pynchon


On n'entre pas dans une œuvre de cet écrivain comme on peut le faire dans n'importe quel autre. On ne lit s'embarque pas dans un Pynchon pour lire une histoire comme on peut le faire pour un polar ou un policier. Rien à voir ! Ici il est question de partager des points de vue avec un artiste à part, une sorte de visionnaire, un qui ne voit pas les choses sous le même angle que tout un chacun. S'accoquiner avec cet auteur unique c'est accepter de porter les mêmes lunettes que lui pour décoder le réel. Voilà le genre de livre qui modifie profondément celui qui accepte de le traverser le temps qu'il faudra pour s'en imprégner profondément. On dit de cet auteur que c'est un des plus secrets. Il n'a jamais accordé une interview. Sur le quatrième de couverture figure une photo de jeune homme qui a dû être prise bien des décennies avant que « V » ne voit le jour. Ici pas question de « consommer un produit littéraire »... Ici on « entre » chez un écrivain majeur qui demande une implication personnelle de celui qui accepte de s'y risquer. On entre dans un délire d'une richesse et d'une diversité incommensurable. Mais en bout de ligne la récompense est là et bien là ; on accède à un univers tellement riche et tellement original de vue que je ne peux que très fortement recommander la lecture de cet auteur exceptionnel. Lire Thomas Pynchon c'est accepter une sorte d'initiation intérieure majeure. A qui est prêt à faire cet abandon de sa raison je recommande l'expérience de toute ma conviction personnelle.

Michel Maurice FORTIN

vendredi 16 décembre 2011

Les amitiés particulières de Roger Peyrefitte


Ce fut une incroyable découverte que ce livre, avec le style d’un livre classique, un roman qui narre l’attirance de deux garçons ddans un endroit clos, en l’occurrence ici, une école religieuse avec son internat…
Ce fut un véritable choc de découvrir une écriture aussi bien soignée et la description des personnages, des lieux, des sentiments sont vraiment une réussite. La plume est soignée, délicate, qui narre l’histoire dans les moindres détails avec la vie d’antan, la tradition et les relations qu’ont les jeunes gens de cette époque.
Le style est assez simple même si plusieurs retours en arrière ont été nécessaires pour moi parce que l’année où ce roman est sorti, en 1944, on ne parlait pas comme aujourd’hui ! Même si il y a eu un peu la difficulté du langage, on n’est pas gêné par ce détail, c’est même un bien qui nous fait rouvrir le dictionnaire !
J’ai complètement adoré ce livre. du début à la fin j’ai adhéré, me plongeant dans l'histoire, je me suis vraiment identifié aux personnages, inspectant comment mûrissent les amitiés particulières. Je me serais cru à cette époque !
Vraiment un de mes coups de cœur littéraires, un roman que jamais je n’oublierai, un roman qui m’a aussi servi pour évoluer et m'encourager à lire d’autre livres de ce genre et de cet auteur.


Julien COUSINET

mercredi 14 décembre 2011

Monstrueux de Natsuo Kirino


Deux prostituées ont été assassinées à Tokyo, vraisemblablement par le même homme. Anciennes élèves du même prestigieux lycée, elles étaient pourtant bien différentes : Yuriko avait été une fille sublime, dont la beauté surnaturelle se doublait, selon sa soeur, d'une sorte de vide; quant à Kazué, salariée d'une grande entreprise, intelligente mais au physique ingrat, elle n'avait jamais réussi à s'intégrer parmi ses pairs. Alors que s'ouvre le procès de leur meurtrier, la soeur de Yuriko, cynique et dévorée par la jalousie, revient sur son enfance, sur sa scolarité et sur ses rapports avec les deux victimes.

Ce thriller est atypique à plus d'un titre, et d'abord parce que l'identité de l'assassin importe peu. Ce qui compte, c'est la destinée de ces femmes, la façon dont leur "monstruosité" a fini par les détruire. Le témoignage de l'assassin et les journaux des deux prostituées s'insèrent dans le long récit de la soeur de Yuriko, qui s'adresse directement au lecteur. L'écriture, fluide et agréable, soutient cependant un récit souvent glauque : s'il dépeint le destin sordide de Yuriko et Kazué, ce n'est pas tant la prostitution qui en est la cause que leur incapacité à s'insérer dans la société Japonaise. A cet égard, tous les personnages sont logés à la même enseigne : n'y trouvant pas leur place, ils sont vécus comme des monstres. Ce thème, ainsi que ceux de la place des femmes ou du rôle du sexe comme forme de pouvoir, dans un Japon aux normes sociales corsetées, ont pourtant une résonance universelle.

Au début un peu déroutée, j'ai finalement été emballée par ce thriller psychologique, et si j'ai déploré certaines digressions, j'en ai compris la finalité au fur et à mesure que j'avançais dans ma lecture. De même, je me suis attachée aux personnages, au début franchement antipathiques, mais qui se dévoilent au fil des pages, mettant à nu leurs fragilités. Reste que le ton, comme le propos, a quelque chose de dérangeant : le cynisme de la narratrice, sa haine aussi, sa façon de disséquer les autres protagonistes et les liens qui les unissent, accentuent l'impression de malaise à la lecture d'un roman magistral, mais empreint d'une profonde noirceur. C'est un livre psychologiquement violent, pessimiste et qui, personnellement, m'a remuée - mais un excellent livre, pour l'acuité de l'analyse comme pour la perspective, surprenante, de l'intrigue.


Fanny LOMBARD

lundi 12 décembre 2011

Le bal des louves Tome I : La chambre maudite de Mireille Calmel


La chambre maudite est le premier tome de la série Le bal des louves écrit par Mireille Calmel. Au Moyen-Age, deux jeunes gens Isabeau et Benoit vont se marier, mais la beauté de la jeune fille attire l'œil du seigneur des lieux, François de Chazeron, qui réclame son droit de cuissage. Les jeunes mariés tentent de s'enfuir, mais ils sont vite rattrapés. Benoit sera pendu et Isabeau violée et torturée toute la nuit. Survivant à cette nuit, elle trouve refuge auprès des loups et là commencera à mettre en place sa vengeance, aidée par sa sœur et sa grand-mère. Mireille Calmel mêle avec brio fantastique et histoire dans ses romans. Ici le côté fantastique est représenté par la capacité ou malédiction d'Albérie, la sœur d'Isabeau, à se transformer en loup les soirs de pleine lune. Ce roman est marqué aussi par la quête de la pierre philosophale, les expériences plus ou moins scientifiques du seigneur. On croise de nombreux personnages intéressants dans le livre : Loraline l'enfant issue du viol qui est élevée au milieu des loups, Croquemitaine le nain, roi de la cour des miracles de Paris. Au fil des passages secrets du château de Montguerlhe, on découvre amour, cupidité, maladie... Le décor historique est celui de 1500, sous le règne de François 1er, on rencontre notamment au fil des pages Nostradamus enfant. Mais le côté historique est relativement peu accentué, ne constituant au final qu'un fond pour situer l'histoire. Mireille Calmel n'hésite pas à employer des termes de l'époque pour mieux nous y plonger comme "pesneux" (lâche) par exemple. Elle maintient bien le suspense tout au long du roman nous laissant avec une fin assez émouvante qui pousse à ouvrir le tome suivant. Une série à découvrir même si je la trouve un peu moins intéressante que Le chant des sorcières du même auteur.


Elisabeth DOUDAN

samedi 10 décembre 2011

Le tumulte des flots d'Yukio Mishima


Sur la paisible île d’Utajima habite Shinji. Le jeune adolescent vit avec sa mère et Hiroshi son frère cadet. Leur père est mort durant la seconde guerre mondiale. Du coup Shinji fait vivre sa famille avec son faible salaire de marin.
Un jour Terukichi, un notable de l’île fait revenir sa superbe fille Hatsue auprès de lui. Aussitôt Shinji en tombe amoureux ainsi que Yasuo, qui lui est issu d’une famille aisée.
Hatsue aime Shinji mais son père préfère Yasuo. Alors commence un « combat » entre Hatsue et son père mais aussi entre Yasuo et Shinji.
J’ai trouvé ce livre très agréable à lire. Une histoire d’amour dans le Japon d’après guerre qui se finira bien et c’est tant mieux.
Les descriptions de paysages, de bateaux et du mtier de marin sont bien dosés et s’immisce de manière subtile dans l’histoire.L’auteur nous montre sans trop s’appesantir les coutumes japonaises : offrandes aux dieux, prières aux temples, respect des personnes car l’essentiel du livre est quand même cette histoire d’amour entre deux jeunes adolescents qui représente le Japon de demain.
Les principaux personnages sont Hatsue, belle fille morale qui enflamme les sens, Shinji plutôt renfermé mais courageux et assumant les dures responsabilités de chef de famille. Puis viennent Yasuo arrogant, jouant du statut de sa famille et qui croit que beaucoup de choses lui sont dues et Terukichi qui nous montre la voie de la sagesse en reconnaissant ses erreurs de jugement.
Pour finir je pense que la mère et Hiroshi le frère de Shinji ont des rôles secondaires mais intéressants. La mère qui essaie de comprendre et d’aider son fils. Au travers d’Hiroshi et de son excursion, l’auteur veut nous montrer une vision d’avenir pour ce Japon qui se relève de la guerre.
J’ai lu plusieurs livres de Mishima et je dois reconnaître que celui m’a particulièrement plu et surtout je l’ai trouvé plus fluide à lire. Peut-être est ce le fait que ce roman est simple, se concentre sur les personnages en construction dans un pays qui doit, lui, se reconstruire.


Edouard RODRIGUEZ

jeudi 8 décembre 2011

La sans Pareille de Françoise Chandernagor


J’ai découvert Françoise Chandernagor avec son célèbre L’allée du roi, je me suis passionnée pour la vie de Mme de Maintenon. J’ai ensuite lu quelques autres de ses livres comme L’archange de Vienne ou La première épouse. Aujourd’hui, c’est La sans pareille que j’ai lu et je dois dire que j’ai eu beaucoup de mal à m’y mettre. La première difficulté a été de me situer dans l’époque, le 20è siècle, bien sûr mais quand précisément ? Aucune idée, l’auteur ne le mentionne pas du moins au début du livre. Mince, moi qui adore l’Histoire, je suis dépitée. Je découvre ensuite que l’époque se situe pendant le premier septennat de François Mitterrand.
Ensuite, qui est l’héroïne du livre ? Christine Valbray ? Jamais entendu parler. Une aventurière du 20è siècle, a-t-elle voyagé à travers le monde comme Alexandra David Neel ? Bah non, elle a « seulement » navigué dans les sphères du pouvoir. Est-ce qu’elle peut mériter le titre d’aventurière ?
Au fur et à mesure de ma lecture, je découvre une réalité que j’aurais aimé ne pas connaître. Je lis pour m’évader pas pour me prendre en pleine face les actes pas très beaux de nos puissants. Il faut quand même que cela soit raconté, bien sûr mais je n’aime pas ce genre de lecture.
Cependant, Françoise Chandernagor nous livre un portrait un peu plus complexe que ce qu’on a pu découvrir dans les journaux de l’époque et on finit même par s’attacher à cette Christine. Alors pour cette raison, je vous conseille ce livre.


Alexandra BERNEDE

mardi 6 décembre 2011

Les mésaventures de Minty Malone d'Isabelle Wolff


Minty Malone, londonienne, la trentaine, journaliste à la radio, va se marier avec l'homme de sa vie, Dominic. Tout a été organisé, répété, assuré, tout est prêt pour que cette journée soit « son grand jour » et que tout soit exactement « comme elle le veut ». Elle avance donc sereine (ou presque) dans l'allée centrale de l'église, un coup d'œil amoureux à son fiancée, un rapide petit tour des invités, tout le monde est présent et tout se passe pour le mieux jusqu'au « NON » ferme et définitif prononcé par Dominic au moment de la question fatidique : « voulez-vous prendre Minty Malone pour épouse ? »?.
Qu'est-ce qu'il peut arriver de pire à une femme que de se faire quitter par son fiancé le jour de son mariage devant sa famille, ses amis, ses collègues ? C'est donc ainsi que commence les mésaventures de Minty Malone.
Nous suivons donc tout au long de ce livre la suite de ses mésaventures mois après mois, ainsi que sa « reconstruction » après cet effroyable échec.
Pour elle c'est décidé, c'est sûr et certain, elle va enfin apprendre à dire NON et à se libérer des « casseroles » qu'elle traine derrière elle comme un fardeau.
Minty Malone, c'est Miss Tout Le Monde (avec un facteur chance peut être un peu moins développé que la normale je vous l'accorde !), on s'attache à elle au fil des pages, ainsi qu'aux personnages plus ou moins loufoques qui l'entourent.
Isabel Wolff est une auteure que j'apprécie beaucoup, ses livres se lisent avec beaucoup de légèreté mais raconte au fond une véritable histoire. On se prend très vite d'affection pour les personnages et l'histoire se lit d'une traite, parce que bien évidemment on veut savoir la suite à tout prix!


Emeline MICHAUT

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