lundi 30 novembre 2009

Une allure pour l'amour de Silvia Monfort


La vie de Christine tourne surtout autour de son travail, la création de lingerie. Le hasard d’un déplacement professionnel lui fait rencontrer Sébastien, un homme de cheval fort occupé : Au premier regard, c’est le coup de foudre réciproque. Une nuit passée ensemble à déambuler, et c’est le début d’une relation. Mais que les rapports entre deux êtres sont compliqués ! Christine s’interroge : L’aime-t’elle ? Et surtout : L’aime-t’il ? Sont-ils prêts tous deux à faire leur vie ensemble ?...

Ce livre s'articule autour de deux uniques personnages. Les rares personnages secondaires n'apparaissent que le temps de quelques pages, l'action reste toujours au second plan : tout est centré sur les sentiments de Christine, et parfois (mais plutôt rarement) sur ceux de Sébastien. Peu à peu, au fur et à mesure des rencontres et des réflexions solitaires, on voit la relation des deux amants évoluer. Ce n'est pas un amour fou et sans ombre, mais un amour qui se cherche, meurtri par chaque malentendu, chaque maladresse de l'un ou de l'autre. De jour en jour, Christine oscille d'une émotion à l'autre : passion, manque, désir, jalousie, haine, désarroi... Elle veut y croire, mais n'y croit pas tout à fait. Son coeur s'envole, mais elle est chaque fois rattrapée par le manque d'illusions de la vie de tous les jours. Christine, ce n'est ni une milliardaire ni une aventurière, non, c'est une personne comme il y en a tant, c'est vous, c'est moi : Le lecteur s'identifie vite à cette jeune femme très touchante, ses interrogations sonnent justes.

Le roman est court, le style direct et sans fioritures : Des phrases courtes mais puissantes, qui relatent les faits simplement, laissant souvent au lecteur la charge d'imaginer le reste. Le tout ne manque pas cependant d'une certaine poésie, que l'on découvre au détour d'une joie passagère de l'héroïne par exemple.
En une heureuse conclusion, Christine et Sébastien vont devenir un seul être, créature à quatre jambes mais une seule tête, et qui va l'amble : une allure très souple et très agréable, mais qui nécessite de la part du cheval un long apprentissage...

Marie-Soleil WIENIN

jeudi 26 novembre 2009

Le vieil homme et la mer de Ernest Hemingway

Santiago le vieux pêcheur tente sa chance en haute mer, après quatre-vingt quatre jours de pêche bredouille. Manolin, un enfant à qui il a appris l'art de la pêche depuis l'âge de cinq ans, est très attaché au vieux. Entre eux s'est instauré un lien indéfectible de confiance, d'affection et de soutien mutuel. Le père de Manolin veut que son fils aille avec des pêcheurs plus chanceux.
La mort dans l'âme l'enfant obéit, mais sa liaison avec le vieux ne faiblit pas, bien au contraire.
Santiago d'une extrême pauvreté n'a presque rien a manger sans le produit d'une pêche généreuse.
Manolin se charge de lui emmener des plats et lui paie des cafés quand au petit matin frisquet ils se retrouvent avant le départ de leur journée de pêche. Au cours de son escapade solitaire, la chance met Santiago aux prises avec un énorme espadon que lui et sa frêle embarcation ont du mal à maîtriser. Ils se trouvent emportés vers un destin où le hasard confronté aux contingences de la mer se joue de leurs désirs.
Présentés comme cela les faits sont simples, mais l'auteur amène une dimension supplémentaire.
Le pêcheur vit un combat titanesque. C'est David contre Goliath. Pour se donner du courage il imagine son héros préféré de Base-ball : Di Maggio. Qu'aurait-il fait en pareille situation ?
Aurait-il capitulé ? Et ce poisson qui se bat pour sa vie, n'est-il pas lui-même digne de respect ?
Le corps du pêcheur lutte, mais son esprit libre gamberge. Doué d'une force peu commune dont il a donné la preuve dans sa jeunesse, Santiago fait corps avec sa ligne. Il est tout entier fondu dans ce câble où le sort va choisir vers quelle extrémité se diriger pour prolonger la vie et donner la victoire : l'homme ou le poisson.
Ce roman de 1952 d'Ernest Hemingway, est très renommé puisqu'il a fait l'objet d'un film en 1958 avec Spencer Tracy. De son titre original "The Old Man and the Sea" avec une traduction en français par Jean Dutourd, malgré le temps, il garde toute sa force. C'est le combat d'un homme seul contre les éléments naturels. C'est aussi un défi contre la malchance et pour la survie. L'auteur a su de manière simple et évocatrice mettre le lecteur dans la peau du pêcheur pour qu'il épouse sa cause. La pauvreté de cet homme, son affection réciproque pour l'enfant, son honnêteté, sa grandeur d'âme, sa hauteur de vue, ne manquent pas de le rendre sympathique. On aimerait être du combat, tiré avec lui sur cette ligne, au bout de laquelle la mort et la vie se toisent fièrement.

Frédéric MOLLICA


Les hommes du tsar de Vladimir Volkoff

C'est une tranche de l'histoire russe que nous conte ici Vladimir VOLKOFF. L'action de ce volume débute vers 1567 et s'achève vers 1592. Ivan IV le Terrible est tsar depuis 1547, il a conquis Khazan et Astrakhan sur les Tartares et se conçoit comme le caesar de la troisième Rome, oint par l'Eglise orthodoxe russe qui est son thuriféraire. Il crée le corps des streltsy, sa garde rapprochée que l'on pourrait comparer à des tontons macoutes sanguinaires, racketteurs et sans limites. Ivan IV leur jette en pâture les opritchinas, territoires où les streltsy pouvaient dépouiller les boyards de leurs biens pour mieux museler ces agitateurs rivaux du tsar. En 1570, Novgorod est immolée par ces sauvages. Après avoir tué son fils aîné et successeur légitime dans un accès de colère en 1581, Ivan IV trépasse en mars 1584. Féodor 1er lui succède assisté de Boris Godounov qui exerce la réalité du pouvoir. Au lecteur de découvrir les rebondissements de la fin.
Les piliers de ce roman sont les personnages principaux: Psar le dresseur de chiens, exécuteur des hautes œuvres du Tsar Ivan qui sème la terreur par le knout, le pal, les chaudrons bouillants , la noyade, la décapitation et la pendaison. Boris Godounov, qui de campagnard naïf et idéaliste se transforme en homme d'Etat madré sur le tard. Il n'y a non seulement les personnages centraux, piliers de cette basilique byzantine qu'est cet ouvrage mais encore le vocabulaire savant voire précieux de l'auteur, ses descriptions presque caricaturales (cf Gogol) des personnages masculins, poétiques et délicates des personnages féminins (Pouchkine), lyriques et évocatrices des chevaux et des paysages, sombres et tragiques des destins et des tourments de l'âme (Dostoïevsky). C'est un peu gore par moment, l'écrivain a voulu donner dans l'humour noir très russe, je suppose.
C'est un grand roman d'un maître écrivain qui nous captive, même si l'on s'ennuie un tout petit peu après la mort d'Ivan, pour finir en beauté par la rencontre de Boris et de l'ermite.
Il y a plein de réminiscences littéraires et sans doute musicales et cinématographiques dans ce roman historique. A lire, foncez!


Gwenaël CONAN

mercredi 25 novembre 2009

Retour à Charleston de Alexandra Ripley


L'année 1900 semble se montrer très prometteuse pour la famille Tradd, mais d'après les anciens esclaves qui habitent toujours la plantation Ashley Barony , une malédiction a été jetée sur cette famille qui n'a pas le nom de famille Ashley. Les Ashley étaient propriétaires de cette terre et elle se transmettait de génération en génération : la terre appartenait aux Ashley! La famille Tradd va vivre beaucoup d'évènements tragiques et Stuart, l'aîné, épouse en cette année une jeune femme charmante et frivole qui répond au nom de Margaret. Cette jeune femme va vivre de nombreux drames, mais miraculeusement, elle arrivera à survivre. Margaret devra renoncer à la vie dont elle rêvait et assumer la charge de cette propriété et ce sera à sa fille, Garden, de vivre la vie dont elle rêvait pour elle-même. Elle épousera un riche New-Yorkais. Un tourbillon de plaisirs l'attend. Mais bientôt, Garden s'aperçoit qu'une machination plane sur elle et les siens. Son avenir et sa vie sont en danger. Elle devra se battre et surmonter ces difficultés. Y arrivera-t-elle?
Ce livre reste dans la lignée de Scarlett. Alexandra Ripley est la digne successeur de Margaret Mitchell. Elle arrive à nous faire vivre les « Années Folles », la « Prohibition », et immanquablement la guerre, la Première Guerre Mondiale.
Margaret Mitchell nous fait vivre les voyages de ses personnages. Elle nous fait ressentir leurs impressions par des descriptions très réalistes. Elle insiste bien sur les sentiments qui traversent les personnages, on y croit même, et on ressent ses sentiments.
Grâce à Margaret Mitchell j'ai passé de merveilleux moments à lire ce livre. Il m'a transporté dans la Caroline du Sud, à New York, Paris, dans la Côte d'Azur, dans le pluvieux Londres des débuts du XXème siècle. J'avais réellement l'impression de vivre la vie de ses personnages. Et maintenant que j'ai fini ce livre je ressens un vide. Ses personnages si attachants, me manquent. J'ai envie de retourner les voir.
Les livres de Alexandra Ripley restent toujours aussi agréables à lire et je ne m’en lasse jamais.


Elodie RENAULT


vendredi 20 novembre 2009

La Princesse de Clèves de Madame De la Fayette


A 16 ans, Mademoiselle de Chartres fait ses débuts à la cour d'Henri II. Elevée par sa mère dans le respect de rigoureuses règles de morale, elle est d'une beauté sans pareille et suscite l'admiration générale. Le Prince de Clèves en tombe immédiatement amoureux et la demande en mariage. Mademoiselle de Chartres, si elle ne l'aime pas, a de l'estime pour cet homme, et accepte de l'épouser. Une fois mariée, elle rencontre le Duc de Nemours, qui s'éprend aussitôt d'elle. Le coup de foudre est réciproque, pourtant la Princesse de Clèves refuse de trahir son époux et résiste à cette passion dévorante. Mais elle ne peut éviter de rencontrer le Duc à la Cour et le conflit entre sa passion et sa vertu se fait plus violent à chaque fois qu'elle est en sa présence. D'autant que ce dernier ne cesse de la poursuivre de ses assiduités...
          Ce roman, Classique du XVII ème siècle, mêle l'histoire fictive de la Princesse de Clèves à des anecdotes historiques, par exemple la vie d'Anne Boleyn. On y croise Claude de France, Diane de Poitiers, Marguerite de Valois... Dans un style précieux, le roman détaille avec minutie les sentiments et agissements des protagonistes, et surtout les tourments de la Princesse, luttant sans cesse pour rester fidèle à ses principes de moralité. Cette langue, très particulière,  a aujourd'hui des accents un peu empruntés. Néanmoins, l'histoire est séduisante car universelle, bien que se déroulant dans les milieux de la noblesse, puisqu'il s'agit de celle d'une femme mariée résistant à l'infidélité, déchirée entre sa passion pour un autre et ses principes moraux.

          Les récentes polémiques autour de ce roman, bien qu'éloignées de l'aspect littéraire, auront au moins servi à me donner envie de le lire. J'ai trouvé les personnages un peu caricaturaux et hyperboliques, et le récit un peu répétitif. Pourtant, j'ai aimé ce livre, tant pour le style d'écriture qui permet de redécouvrir la langue, que pour l'histoire, qui mêle jalousie, amour, devoir, tragédie... Quant aux personnages, au-delà de tous les superlatifs qui leur sont attachés, leurs tourments intérieurs, magnifiquement liés au récit, leur donnent une profondeur qui m'a séduite, même je les ai parfois trouvés agaçants. On peut se sentir proche d'eux, et on comprend pourquoi l'on parle souvent de premier roman psychologique français.

Fanny LOMBARD



Le pain de la mer de Joël Raguénès

L’histoire commence en 1894, en Bretagne au moment où sévit une grave crise de l’iode. Les goémoniers vivent dans la misère. Parmi eux, Yves Kerleo, qui, malgré la méfiance de ses collègues, décide de travailler en partenariat avec Eugène Lemarchand, un industriel de l’iode.
Leur objectif est de moderniser et organiser la récolte du goémon tout en améliorant les conditions de travail. A leur relation purement professionnelle s’ajoute rapidement des liens d’amitié, d’autant qu’Yves ne semble pas insensible aux charmes d’Estelle, la fille d’Eugène. Pourtant c’est Anne qu’il épouse tandis qu’Estelle se marie avec François…
Nous allons ensuite suivre de1894 à 1920, la vie de ces personnages ainsi que de nombreux autres, qu’ils soient bourgeois, paysans de la terre ou goémoniers, appelés aussi paysans de la mer. Il me faut préciser puisque c’est quand même le sujet de base de ce roman, que le goémon est une algue que l’on brûle pour en faire des pains de soude desquels est extraite l’iode. Tout au long de ces vingt six années de nombreux évènements vont se produire tant sur le plan local (naissances, décès, mariages, divorces…) que national (l’affaire Dreyfus…) et même international (la concurrence de l’Amérique du sud dans le commerce de l’iode et bien sur la première guerre mondiale), évènements qui vont influer sur leur travail, leurs amours, leur vie quotidienne.
Vingt six années de tranche de vie qui tiennent en 730 pages que l’on dévore littéralement. Le rythme est soutenu et l’auteur a véritablement su trouver les mots justes pour nous toucher, nous amuser, nous faire partager les émotions de ces personnages qui n’ont pourtant rien d’extraordinaire. Et c’est d’ailleurs à mon avis la raison pour laquelle on s’attache à eux. Leurs faiblesses, leurs doutes, leurs joies, leurs peines, leurs colères sonnent justes parce que proches de la réalité. Vraiment une belle réussite que cette écriture simple et à la fois poétique, sensible mais directe, qui arrive à nous donner l’impression de se retrouver sur un cote sauvage de Bretagne à marcher sous les embruns, à subir les tempêtes, les brumes ou le soleil et même à ressentir la présence de l’  « Ankou »…J’ai vraiment éprouvé à la lecture de cette formidable saga familiale un véritable enchantement. J’ai hâte de lire le deuxième volume !

Nicole VOUGNY


jeudi 19 novembre 2009

Je hais la Saint-Valentin de Allison Rushby


Me croiriez-vous si je vous disais que Liv a horreur de la Saint-Valentin ? Ce qui est rare, car la majorité des femmes adore la fête des amoureux. Le 14 avril approche à grands pas, et Liv déprime ; non pas parce qu'elle n'a pas de petit-copain (même si elle n'en a pas), mais parce que ses proches, notamment son père, sa belle-mère, ses amies, se mobilisent tous chaque année pour lui arranger des rencontres et elle déteste vivre ce genre de situation. Elle est célibataire et heureuse de l'être. Elle préfère se consacrer corps et âme à son métier de photographe de mariage dans lequel elle excelle et qu’elle adore. Cette attitude dissimule-t-elle un problème plus sérieux que Liv ignore elle-même ?
L'héroïne du roman d'Allison Rushby est visiblement allergique à la Saint-Valentin et cela remonte bien plus loin que sa dernière rupture douloureuse avec Mike, un 14 avril, soit dit en passant. Liv semble être une personne bien dans sa peau, une battante, une gagnante, mais est-elle réellement heureuse ?
J'ai bien apprécié cette comédie « Je hais la Saint-Valentin » qui m’a amusée et m’a mise de bonne humeur, tout simplement parce que l’esprit qui se dégage du récit est moderne, frais, drôle, et vivant. Ce roman se lit rapidement et facilement avec un vocabulaire simple. Certes, ce n'est pas de la grande littérature, il s’agit plutôt de ce qu’on appelle aujourd’hui de la « Chick-lit », un nouveau genre littéraire rempli d'humour et/ou de dérision, dédié principalement à la gente féminine. Sinon, les événements et les actions s'enchaînent les uns après les autres, on n'a pas le temps de s'ennuyer.
Il est facile de s'identifier à l'héroïne ou même à ses amis qui sont tous sympathiques et attachants, notamment Sally, patronne et amie de Liv, sa colocataire Justine, ou encore le charmant Drew.
Une question se pose : est-il préférable d’éviter des rencontres, juste pour se protéger d’éventuels chagrins qui font mal, qui déchirent le cœur, mais peut-être prendre aussi ainsi le risque de passer à côté d’une vraie histoire ? Pour ma part, je pense que la vie est bien trop courte pour se morfondre dans son coin, qu’il faut accepter que les relations sentimentales ne finissent pas toujours bien, que les déceptions amoureuses font malheureusement partie l’existence, et qu’il faut aller de l’avant et faire un peu confiance au destin : suivre ses intuitions et croire qu’une prochaine histoire d’amour sera meilleure, voire la bonne.

Ngan Dai GRAMOLINI

mardi 17 novembre 2009

La prochaine fois de Marc Lévy

Jonathan,un jeune expert américain en peinture, va se marier dans peu de temps avec Anna, une peintre...
Mais quelques semaines avant le mariage, la réapparition d'un mystérieux tableau disparu de Vladimir Radskin, le peintre dont Jonathan est passionné, va l'entrainer en Europe...  Là-bas, il va rencontrer son âme-soeur, Clara.
Ils sont tellement proches l'un de l'autre qu'il est impossible qu'ils ne se soient jamais croisés...
En effet, ils s'étaient déjà rencontrés auparavant....Seulement, ce n'était dans la même vie!
Leur âmes survivent à la mort de leurs corps, pour pouvoir se retrouver...
Là on aurait pu fermer le livre, en se disant qu'ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants...malheureusement, ce n'est pas aussi simple.
Anna, mécontente que son futur mari tombe fou amoureux d'une autre, est prête à TOUT pour récupérer Jonathan...
Même prête à contacter certaines relations qui peuvent s'avérer très dangereuses...
Ce livre plein de rebondissements m'a vraiment plu!
Le suspens règne durant toute l'histoire...
L'histoire d'amour entre les deux personnages est si bien décrite que l'on se rend facilement compte de l'ampleur des sentiments qu'ils se portent mutuellement.
Il nous fait rêver et nous surprend tout au long de ce roman ...
Il est également très facile de lecture.
Un livre très agréable à lire!

Nolwenn RAULET

Publicité