mercredi 30 juin 2010

J'ai toujours rêvé d'être célèbre de John O'Farrell

A trente ans passés, Jimmy Conway a l'impression d'avoir raté sa vie. Lui qui a toujours rêvé de devenir célèbre végète dans un trou perdu du Sud de l'Angleterre, entre un emploi de professeur peu motivant, une chienne exubérante et quelques amis qu'il retrouve au pub. Complexé par l'échec de sa vie, il rêve de l'existence qui aurait pu être la sienne. Lorsqu'un présentateur vedette habitant près de là décède d'une crise cardiaque, Jimmy est interviewé par la télévision nationale, qui le présente comme un ami du défunt. Jimmy joue le jeu, bien qu'il n'ait fait que croiser la star par hasard. Convié à l'enterrement, il parvient à convaincre une journaliste qu'il est un comique célèbre, de retour d'une tournée triomphale aux Etats-Unis, qui se refuse à galvauder son art en passant à la télé...

Voici donc l'histoire d'un homme prêt à tout pour réaliser son rêve et accéder à la célébrité dont il a toujours rêvé - y compris à l'imposture. Ecrit à la première personne, chaque chapitre s'ouvre sur une lettre que Jimmy s'était écrite à lui-même durant son adolescence, en prévision du jour où il serait devenu une star... Le style reste moyen mais le livre est assez drôle, d'un humour britannique dans son aspect le plus outrancier, et certains passages sont hilarants. Bien évidemment, l'auteur fustige le culte de la célébrité, la superficialité du monde du showbiz, l'hypocrisie des médias... Les personnages auraient pu être davantage creusés, et si la conclusion, un peu moralisatrice et bien pensante, est convenue, il n'en reste pas moins que le roman est amusant.

J'ai surtout apprécié le petit côté doux-amer du livre. Le héros m'a à la fois agacée et émue : il a quelque chose de pathétique, ce loser rêvant de devenir une star, pris dans un engrenage qui lui dévoile petit à petit le côté obscur de la célébrité. En même temps, le ton humoristique transforme en comédie les mésaventures du héros. J'admets que le style ne m'a pas enthousiasmée, que l'humour manque parfois de finesse, et que le sujet reste traité de manière un peu superficielle à mon goût. Mais ça reste néanmoins une lecture légère et divertissante, qui permet de passer un agréable moment de détente.

Fanny LOMBARD

lundi 28 juin 2010

Le Château des Carpathes de Jules Verne

Le château des Carpathes est un roman de Jules Verne de la fin du XIX qui raconte l’histoire d’un petit village de Transylvanie, Werst, qui voit sa routine bouleversée le jour où un château isolé que tous pensaient abandonner montre des signes d’occupations. Pour les habitants du bourg, très superstitieux, des démons ou le « chort » nom par lequel ils désignent le diable, ont pris possession du château et risquent de s’attaquer à eux. Cette menace pèse sur toute la ville, les gens n’osant plus sortir, parlant de déménager et si la rumeur venait à se répandre, les touristes risquent de vouloir éviter la région. Un voyageur de passage dans la ville, Franz de Télek, décide d’aller voir de lui-même ce qui se passe dans ce château après avoir appris qui était le dernier propriétaire de cette demeure ancestrale, le baron de Gortz avec lequel il a eu un différend par le passé… Dans ce roman, Jules Verne oppose avec brio les superstitions du  paranormal à la logique de la science. Même si aujourd’hui, les explications nous semblent évidentes, ce roman montre l’impact du progrès scientifique, notamment de l’électricité et de ses applications, à une époque où il ne faut pas l’oublier les superstitions étaient courantes et même très à la mode en Europe. Par ailleurs, ce roman est aussi une galerie de personnalités très bien décrites, attachantes et criantes de vérité qu’on s’imagine sans peine. C’est un roman dans lequel on plonge sans mal et où on se laisse porter par l’intrigue. Moins complexe que bon nombre de romans de Jules Verne, il s’agit là d’un livre agréable à lire pour découvrir ou redécouvrir cet auteur qui a su prévoir les avancées de la science alors qu’elle n’en était qu’à ses débuts et qui a particulièrement contribué à la naissance d’une littérature fondée sur la science et ses applications. Une lecture à recommander aussi bien pour les jeunes enfants que pour les adultes qui trouveront ici une évasion bien agréable entre fantastique et réalité…

Elisabeth DOUDAN

samedi 26 juin 2010

Comme un feu secret de Belva Plain

Hyacinthe, encore très innocente et naïve à l’époque de sa rencontre avec Gérald, bel étudiant en médecine, aurait du suivre les conseils clairvoyants de sa mère Francine qui s’est toujours fortement méfiée du jeune homme. Trop amoureuse, elle a épousé ce dernier malgré la désapprobation totale de sa mère. Après quelques années de mariage, Hyacinthe découvre l’infidélité de son mari et une immense jalousie la submerge aussitôt. La douleur lui a fait perdre la tête et l’a poussé à des agissements plus que fâcheux qui ont permis à Gérald de s’en servir pour lui faire payer le prix fort.
Une fois de plus, Belva Plain ne m’a pas déçue, elle a su encore et toujours me tenir en haleine, avec des intrigues captivantes qui maintiennent mon intérêt dès la première page jusqu’au dénouement. Elle joue beaucoup avec les différents personnages et leurs personnalités diverses qui donnent à l’histoire une grande profondeur.
J’ai vraiment apprécié l’héroïne, elle sait ce qu’elle veut et va jusqu’au bout de ses rêves quitte à contrarier ses proches. Après les rêves, les désillusions : l’existence peut se montrer effroyable et va lui faire vivre les pires trahisons en amour. Pourtant, elle reste digne et garde la tête haute, elle se bat pour s’en sortir, surtout pour ses deux enfants qu’elle aime plus que tout.
Je porte beaucoup d’affection pour deux autres personnages du livre, Francine et Arnie. Francine est une femme fine, intelligente, franche, et dit ce qu’elle pense. Malgré sa mésentente constante avec sa fille, elle soutient cette dernière avec force et amour. Quant à Arnie, l’associé de Gérald, il est devenu un ami proche et sincère. Celle-ci peut trouver en lui un réel réconfort et un précieux allié. Et puis, enfin, il y a Will Miller, une rencontre inattendue et intéressante...
« Comme un feu secret » est un ouvrage très bien écrit, le vocabulaire employé est simple sans pour autant être sommaire ou rudimentaire. Ce récit est donc facile à lire, bénéficiant en même temps d’un style fluide, soutenu et agréable. Il n’y a pas de temps mort car les événements s’enchaînent les uns derrière les autres de façon régulière, et pas de descriptions inutiles non plus. J’ai pris énormément de plaisir à découvrir ce roman.
Je pense que je ne me lasserais jamais de lire les histoires de Belva Plain, cette auteure qui me donne à chaque fois beaucoup de satisfaction.


Ngan Dai GRAMOLINI

jeudi 24 juin 2010

Le complot des anges de Paul-Loup Sulitzer

Ce roman porte bien son nom ! Quand Paul Loup fait dans le complot, il n’y va pas avec le dos de la cuillère ! Barbara Wingate,  américaine, écrivain, installée dans le Sud de la France, se trouve tout à coup mêlée à ce qui semble être un simple double meurtre chez ses voisins mais qui se révèle vite un imbroglio international. Aidée de son ami journaliste Paul Leiser, elle fait appel à un mercenaire, Julius Kopp, pour les protéger. Ils sont devenus la cible de terroristes. Mais cette organisation est plus complexe, si tout semble converger vers l’ile de Naximos et d’un certain Kervorian, l’organisation terroriste a des ramifications dans tous les pays et toutes les religions. C’est la particularité de cette organisation, sous le couvert de la foi, se cache de véritables intégristes, prêts à tout pour débarrasser le monde des athées et des mauvais croyants. Surréaliste, me direz-vous ? Peut-être pas tant que ça. C’est d’ailleurs ce que Julius Kopp essaye de démontrer, ne jamais se laisser abuser par les apparences. Julius Kopp devient vite le personnage central du livre alors qu’au début, je m’attachais à Barbara Wingate. Cette dernière a un rôle de plus en plus complexe, victime ou manipulatrice ? Il faudra attendre la fin du livre pour le savoir. En tout cas, même si l’intrigue est rocambolesque, quasi irréaliste, il n’en reste pas moins que Paul Loup Sullitzer nous entraine dans une aventure prenante, à multiples rebondissements jusqu’à la dernière page. C’est un roman à lire d’une traite sans se poser de question, on ressent vraiment le rythme de l'histoire, on vibre comme si on faisait partie de l'équipe de Julius Kopp. En ce sens, c'est un roman réussi.

Alexandra BERNEDE

mardi 22 juin 2010

Témoin muet de Agatha Christie

Un vrai, un pur Agatha Christie canonique, avec une vieille demoiselle anglaise, rescapée de l’époque victorienne, richissime et affublée de ce qu’il faut de neveux et nièces oisifs en attente d’héritage.
Où la vieille dame subit un accident et en réchappe avant de succomber à une maladie de foie fulgurante ; où Hercule Poirot est alerté trop tard mais se rend lui-même dans la campagne anglaise mener son enquête assorti de Hastings comme à son habitude ; où la famille de la vieille tante est déshéritée au dernier moment au profit de la falote dame de compagnie ; et où notre curiosité est également éveillée tant il y a de coupables possibles.
On retrouve ici la narration de Hastings, toujours étonné des découvertes faites par le détective belge et ses célèbres cellules grises, et en bute aux réflexions ironiques de ce denier. Il est de plus très fidèle dans ses descriptions des caractères des différents protagonistes, la mère dévouée mais timide et soumise à son mari, le jeune jouisseur inconséquent, la jeune évaporée enamourée, le scientifique ambitieux, la vieille fille autoritaire, les sœurs spirites un peu caricaturales, la dame de compagnie sans consistance.
Mais l'un d'entre eux dissimule des pulsions de meurtre. Le mobile de l’argent est très puissant et les scrupules faciles à faire taire chez certains.
De nombreux indices sont semés tout au long de la narration afin qu’on ait les moyens de trouver nous-mêmes les incohérences de chacun et de trouver la solution, même si c’est certainement voué à l’échec !
Outre l’atmosphère anglaise délicatement et parfaitement rendue (description des intérieurs, du mobilier, des réactions des gens), et ses personnages typiques, c’est bien sûr cet aspect « enquête » qui rend la lecture de ce roman policier agréable et pleine de suspens tant les différents protagonistes ont tous de bonnes raisons d’être coupables, ainsi que des occasions et des moyens d’avoir perpétré le crime.

Mélanie BART

dimanche 20 juin 2010

Manuella de Philippe Labro

Manuella à la veille des résultats du baccalauréat se pose des questions sur la vie,  sur elle-même, sur l’amour physique. Elle qui est encore vierge à 17ans alors que ses amies ont déjà franchi le pas, est bien consciente que cela ne durera pas.  
Une fois le baccalauréat en poche, Manuella trouve un job d’été pour connaître la réalité de l’existence car elle est issue d’un milieu bourgeois ce qui provoque quelques prises de becs avec ses parents. Là, elle va vite s’apercevoir  que l’amour ne rime pas toujours avec vertu voilà pourquoi elle rejette les avances de nombre d'hommes qui ont le double de son âge.
Puis les vacances en Corse et la rencontre d’un jeune homme, Pietro, agréable mais qui tient à garder une part de mystère.

J’ai trouvé ce livre « mignon » mais sans plus. Trop cliché à mon goût. Des personnages sans trop de relief parfois vraiment trop stéréotypés dans leur époque, une histoire que j’ai trouvée également sans relief véritable.

D’abord Manuella l’héroïne du roman, gentille petite fille un peu rebelle pour quelqu’un issu d’un milieu aisé qui passe le plus clair de son temps au téléphone avec ses amies et qui claque une porte de temps au temps au nez de ses parents.
Des parents, Luce et Charlie, attentifs qui sont conscients que leur fille ainée est à la croisée des chemins entre la fin de l’adolescence et le début de la vie de femme.
Sandrine la petite sœur attachante par ses réflexions d’enfants pleines de vérités.
Chuk le collègue de Charlie et l’ami de la famille, gentil avec quasiment tout le monde.

L’auteur essaie dans son roman de mettre les mots de notre époque pour donner un ton branché mais sans trop y parvenir à mon sens. Il y a des petits allers-retours dans la chronologie du roman mais pas de quoi s’y perdre.
Quelques descriptions de la vie parisienne et des paysages corses pimentent un peu cette histoire.
Finalement jusqu’à l’apparition de Pietro le livre est tristounet voire mièvre et ensuite moins fade.

Je pense que ce livre conviendra à des jeunes adolescents ou à des parents qui ont des enfants. Je trouve que c’est un des romans les moins intéressants de Labro, lui qui tape souvent dans l’autobiographique.

Edouard RODRIGUEZ

vendredi 18 juin 2010

Mission planète bleue de Claude Carré

Le petit extra-terrestre Ghamalic est envoyé sur terre en observation. Il infiltre une famille qui vient juste d’emménager dans une nouvelle commune, et se fait passer pour le 2ème enfant qu’elle n’a pas à l’origine. La programmation mentale des parents a été un succès, et pour eux « Philippe » évolue depuis toujours parmi eux.  Mais il semblerait que cela ait moins bien fonctionné pour Agnès-Odalie, sa supposée grande sœur. Alors que la mission doit rester secrète, l’adolescente est en effet fort  troublée par sa présence. Les choses ne sont également pas très faciles à gérer sur le plan scolaire. Car Ghamalic doit se mettre au niveau de sa classe de CM1 malgré ses prodigieuses connaissances, tout en tenant tête aux caïds qui cherchent des noises, et en gérant l’attirance qu’il éprouve pour Ninon alors qu’elle semble le rejeter…
L’auteur Claude Carré fait ici un choix littéraire assez original pour nous faire partager les aventures de son héros. Le récit est en effet la retranscription des lettres que Ghamalic envoie à ses parents. Un enfant à partir de 8 ans s’identifiera donc facilement au personnage puisqu’il emploie le même langage que lui. Le lecteur sera d’autant plus proche du héros que celui-ci a la même sensibilité et les mêmes traits de caractères que n’importe quel petit terrien de son âge : joie, angoisse, naïveté, découragement, inventivité…  Chaque lettre est courte, et égayée de quelques illustrations en noir et blanc. Le livre est classé dans la catégorie « humour », ce qui est justifié par de nombreuses scènes ou paroles cocasses.
Facile à lire, ce livre est sans doute moins léger qu’il n’apparaît au premier abord. Il permet en effet d’aborder certaines difficultés que peuvent rencontrer un enfant : l’insertion dans un nouvel environnement, la différence avec autrui, le secret si difficile à garder. J’ai apprécié le fait qu’il a de les toucher du doigt sous couvert d’un texte humoristique. Cela permet d’ouvrir le dialogue, et de dédramatiser des situations qui peuvent être pesantes pour un enfant n’osant exprimer son malaise.

Sophie HERAULT

mercredi 16 juin 2010

Lève-toi et marche de Hervé Bazin

Constance Orglaise, vingt ans, a perdu l'usage de ses jambes et la plupart de sa famille dans un bombardement en 1944. Elle vit à présent avec sa tante dans une mansarde ; toutes deux exécutent de menus travaux pour subvenir aux dépenses de la maison. Constance est brusque et explosive, d'une fierté confinant à l'entêtement, et par-dessus tout, elle tente de poursuivre sa vie de la façon la plus complète possible, ne rechignant pas à l'ouvrage et saisissant toutes les occasions pour tenter de rassembler autour d'elle d'autres personnes. C'est ainsi qu'elle accepte de s'occuper d'un enfant, infirme comme elle, et qu'elle lutte contre sa maladie pour maintenir des contacts avec de vieilles connaissances. Manipulatrice en herbe, elle réfléchit, planifie, intrigue pour influer sur la vie de ceux qui l'entourent. Un peu naïve, cédant parfois à de brefs moments de méchanceté, elle pique au vif plusieurs de ceux qui deviennent ainsi ses amis, mais ne maîtrise pas toujours les conséquences de ses manœuvres.

Tendre sous des dehors un peu rugueux, se réfugiant dans les vieux refrains, l'argot et les mots d'esprit, Constance va cependant voir le mal qui la tient s'aggraver. Peu à peu, son état empire, et elle finit par être condamnée à ce qu'elle abhorre le plus : l'inaction et l'inutilité.
Ce roman d'Hervé Bazin, d'abord touchant, puis poignant lorsque le mal de Constance devient bien plus grave que la paralysie des jambes dont elle faisait fi avec bonne humeur, est un très beau portrait, tout en finesse. L'histoire est profonde et bouleversante : racontée pour la plus grande part à la première personne, elle dévoile cependant bien plus sur Constance que ce qu'elle-même accepte de s'avouer. Le récit est vivant, ponctué de vifs échanges entre les personnages, rythmé par la pensée rapide de Constance : Hervé Bazin nous livre les réflexions de cette dernière sur un mode d'écriture très libre, aux phrases souvent courtes et nominales, souvent exclamatives.
De la première à la dernière page, ce livre est un moment d'émotion intense et véritable.
 


Jessica ANDREANI 

lundi 14 juin 2010

Par la grâce des anges gardiens de Anderson Joan Wester

Les Anges, créatures divines invisibles, sont nos gardiens fidèles et protecteurs.
Bon nombre de religions en attribue un ou plusieurs à chaque être humain.
Ce livre est un témoignage concret où une multitude de personnes, ont eu un signe, une apparition lors d'évènements particuliers leur permettant d'être protégés.
 Ces anges peuvent apparaître sous différentes formes :
 soit humaine, le plus souvent, comme ce menuisier venu de nulle part qui fabrique un escalier dans une église pour une communauté religieuse, durant huit mois, et qui disparaît sans laisser le moindre indice de commande de bois ou de facture.
 soit, par une simple voix, comme pour cet homme qui s'entendit appeler par son prénom alors qu'il s'apprêtait à traverser au moment où un arbre s'écroulait sur la route.
 soit, par un halo de lumière qui irradie l'environnement, comme pour cette infirmière dont la voiture glissait dans un précipice et qui fut envahie d'une lumière douce et apaisante.
 En revanche, lorsque certains relatent la vision d'un être proche décédé qui leur porte secours, comme cette mère en train de mourir et dont la petite fille de 4 ans vient frapper à la porte du médecin, alors qu'elle était morte un mois auparavant, la distinction entre un ange et l'âme d'un "revenant" est subtile.
 Ce livre est intéressant du point de vue "phénomène" à proprement parler.
Après chacun peut interpréter selon sa croyance.
 Personnellement, en temps que croyante, ma Foi me porte à y croire. D'autres personnes de mon entourage, non croyantes, ayant lu ce livre, restent plus sceptiques.
 Mais quel réconfort et quel apaisement que de se savoir protéger personnellement, jour et nuit, par une créature céleste.
 

Anne HEBERT

samedi 12 juin 2010

L'étranger de Albert Camus

Le narrateur, un jeune homme venant de perdre sa mère, est montré dans ce livre comme un personnage particulier et totalement insensible.
En effet, il ne verse pas une larme durant l'enterrement de sa mère et le lendemain va batifoler avec sa petite amie, Marie. Mais même avec sa maîtresse , il reste comme étranger à celle-ci, totalement insensible. Ce personnage nous intrigue parce qu'il ne semble pas être acteur de sa vie, mais reste passif.
Il mène une vie calme, de routine jusqu'au jour où il va assassiner quelqu'un de cinq balles. Il est alors reçu au tribunal, mais difficile de se défendre quant on explique que c'est à cause du soleil qu'on a tué...
Ce livre est touchant, la manière dont il est écrit est très originale et on comprend pourquoi A. Camus a
nommé son livre L'étranger. ( son personnage est étranger a toutes les personne qu'il côtoie, il paraît insensible...)
Ce classique est fascinant, notamment de part de la complexité de son personnage principal . Le style d'écriture est simple et donc ce roman accessible à tout âge.
Ce livre est tout simplement à lire.

Nolwenn RAULET

jeudi 10 juin 2010

Angélique, le chemin de Versailles Tome II de Serge Golon et Anne Golon

Angélique a retrouvé toute son énergie et entreprend de remonter l'échelle sociale : Née dans la petite noblesse campagnarde, mariée dans la haute noblesse, puis réduite à la misère de la Cour des Miracles, la voilà désormais commerçante, menant de main de maître la rôtisserie de maître Bourjus. Mais elle vise plus haut encore et rêve d'un retour triomphal à Versailles...
Finies les errances d'une Angélique vaincue par le sort dans les bas-fonds de Paris, le personnage d'Angélique, malgré quelques passages à vide quand sa chance l'abandonne, donne ici sa pleine mesure et nous en découvrons un nouvel aspect : la jeune femme s'affirme comme une redoutable femme d'affaires, habile à flairer les bons coups - comme le lancement dans la capitale du chocolat, cette boisson exotique dont raffole la reine - et à faire prospérer ses affaires. Elle s'enrichit petit à petit, mais se retrouve vite confrontée à un problème de taille : ses origines prétendument roturières lui interdisent l'accès à la bonne société. Qu'importe ! Angélique ne se laisse pas abattre et s'introduit dans les salons du Marais, où se côtoient bourgeoises et grandes dames pour faire assaut d'esprit. Pour s'élever au sommet, il suffira alors à Angélique de trouver un mari titré, ce qui ne saurait être difficile pour cette femme ardente qui séduit spontanément tous les hommes qui la côtoient !
Dans cette aventure d'Angélique, Anne et Serge Golon mettent moins l'accent sur le contenu historique que précédemment. Certes, on y découvre maints détails sur les hauts personnages de cette époque, la cour, les salons, mais on est surtout emportés à la suite d'Angélique, qui ne trouve la paix de l'âme que dans l'action. Le style est très agréable, c'est très vivant les pages défilent à toute vitesse. Les confrontations entre les différents personnages sont particulièrement savoureuses, telles la partie de cartes au cours de laquelle Angélique enlève au prince de Condé l'hôtel de feu son époux ou le chantage auquel elle soumet son cousin, le beau marquis Philippe du Plessis-Bellière, pour le contraindre à l'épouser. Bref, le roman se dévore en un clin d'oeil !


Marie-Soleil WIENIN

mardi 8 juin 2010

Au temps où la Joconde parlait de Jean Diwo

Nous sommes au milieu du XVème siècle. Antonello, fils d'un orfèvre, n'a qu'un rêve : devenir peintre. Son père préfèrerait le voir suivre ses traces, mais devant l'insistance de l'adolescent, il accepte de le placer en apprentissage auprès d'un de ses amis, Maître Colantonio, avec qui il améliore sa technique. Et force est de reconnaître qu'Antonello est doué. Lorsqu'un jour le Roi Alphonse d'Aragon envoie à Colantino une peinture de Van Eyck à restaurer, les deux peintres tombent en admiration : cette oeuvre dégage une lumière particulière, des couleurs inédites. Dès lors, Antonello n'a qu'une idée en tête : traverser l'Europe jusqu'à Bruges, demander à l'artiste hollandais quel est son secret, et le rapporter en Italie. 

Jean Diwo nous plonge en pleine Renaissance, où sur fond de crises politiques émergent des artistes aussi brillants que Leonard de Vinci, Michel-Ange, Raphaël ou Botticelli - personnalités fascinantes que l'on suit au cours du roman, aux côtés de Laurent le Magnifique, François Ier ou Pic de la Mirandole, entre autres. Mêlant la véracité des faits à l'imagination de l'auteur, l'écriture est simple mais très plaisante. Alternant récit, descriptions et dialogues, le style est léger, jamais rébarbatif, et ce roman de 500 pages se lit d'une traite. On ne peut qu'admirer la façon dont l'auteur entrelace fiction et récit biographique, recréant amitiés et rivalités, dépoussiérant ces génies pour leur donner une humanité saisissante et touchante.

Encore un livre que j'ai adoré ! Je n'ai pas été frustrée par la ténuité de la ligne séparant faits historiques et imaginaires, tant ces derniers s'intégrent bien au récit et tant est remarquable le travail de recherche de l'auteur. L'histoire en elle-même, prenante, m'a transportée auprès de tous ces grands artistes, dont le portrait m'a beaucoup touchée - Leonard de Vinci et Michel-Ange en particulier. Sans compter les descriptions fascinantes, qui m'ont emportée dans l'art de la peinture et de la sculpture. J'ai appris énormément de choses, et je me suis régalée. Un conseil : lisez ce livre à proximité d'une connexion internet - elle vous sera bien utile pour rechercher les œuvres dont il est question, et que vous aurez encore plus de plaisir à admirer ! 


Fanny LOMBARD

dimanche 6 juin 2010

T'es pas une mère de Berge Prune

Une mère -Anne Vallio- qui jadis a accouché sous X retrouve son enfant -Stéphanie Bouvier-  et décide de lui écrire. Dans cette lettre des explications, des remords et l’espérance de rencontrer cette enfant abandonné.
Stéphanie de son côté n’a jamais vraiment accepté Colette Bouvier sa mère adoptive qui exerce la profession de dentiste. Voila pourquoi Stéphanie est partie vivre à Portland faire le point sur son existence et s’éloigner de cette vie qu’elle juge bourgeoise.
Voilà le décor est planté je n’irai pas plus loin dans le résumé de cette histoire que j’ai trouvé excellente et très fluide à lire.
Le roman se déroule du 12 mai 1996 au 3novembre 2000 et est construit uniquement au travers de courrier entre Anne, Stéphanie, Colette, Patrick l’autre enfant d’Anne, Julie Nedelec la sœur de Colette, John un ami américain de Stéphanie et de Jacqueline la mère de Colette et de Julie.
Au travers des différents courriers nous allons de Bourg la Reine à Portland en passant par Paris et Méru.
Peu de descriptions de paysages mais des récits de vies tristes que l’auteur nous narre de manière très réaliste.
Anne qui a eu une vie vraiment pas simple, Colette qui a un mal fou à élever Stéphanie et voit son mari s’en aller d’elle tout doucement. Et bien sur Stéphanie qui avec deux mères a du mal à passer un cap.
J’ai vraiment apprécié ce court roman (cent pages à peine) qui va de l’espoir  à des retrouvailles en passant par le décès d’un être cher et la naissance d’un enfant qui ramène… l’espoir.
En un mot des tranches de vies tellement authentiques faites de sentiments …


Edouard RODRIGUEZ

vendredi 4 juin 2010

L'espoir est une terre lointaine de Colleen McCullough

L’histoire commence en août 1775 à Bristol. Nous faisons alors la connaissance de Richard Morgan, armurier de formation mais actuellement tavernier avec son père.  Honnête et tranquille tels sont les deux mots qui le caractérisent le mieux selon ses proches. En cette année 1775, commence la guerre des treize colonies d’Amérique qui va durer treize ans et finir par amener l’Angleterre quasiment à la ruine. Treize années pendant lesquelles Richard va connaître divers revers de fortune en perdant notamment sa femme et son fils, sombrant dans l’alcool et se retrouvant finalement condamné à la déportation pour 7 ans, plus victime d’une machination que véritablement coupable. Après deux ans d’attente et un an de voyage dans des conditions abominables, Richard et ses compagnons d’infortune débarquent dans un pays que l’on appelle aujourd’hui l’Australie mais qui alors n’était quasiment pas peuplé. Inutile de dire que l’édification de cette contrée va être un travail de longue haleine que l’on va suivre jusqu’en 1792, date à laquelle prend fin cette histoire.
C’est une formidable idée de nous faire découvrir à travers un roman les premiers pas de cette nation qui deviendra l’Australie. Les difficultés d’acclimatation, les pénuries de nourriture, les conditions climatiques différentes, le quasi abandon de l’Angleterre, il a fallu s’adapter à tout cela et on voit bien que la difficulté a été grande. C’est une formidable idée sauf qu’à mon avis l’auteur aurait dû plus axer son récit sur ses personnages et moins sur des généralités.
Le roman peut se diviser en trois parties : d’abord Bristol jusqu’à la condamnation, ensuite le voyage et ses prémices et enfin l’installation sur la nouvelle terre. Autant la première partie se lit bien  parce que l’action prime sur le détail historique, autant les 2 autres parties sont lancinantes au niveau du rythme, voire même ennuyeuse parfois…Trop de détails, de considérations techniques et historiques qui alourdissent le roman. De plus je ne suis pas vraiment arrivée à m’attacher aux personnages trop superficiellement traité, hormis le héros que j’ai trouvé trop parfait, trop lisse. C’est bien écrit, intéressant, très bien documenté mais cela manque de « pêche », de surprise. Tout est trop prévisible. La longueur du livre n’est pas en cause mais simplement il manque ce petit je ne sais quoi qui fait de ces grandes fresques historiques un formidable moment de lecture dont on voudrait qu’il ne s’achève pas…


Nicole VOUGNY

mercredi 2 juin 2010

Cristal qui songe de Theodore Sturgeon

Horty, un jeune garçon de 8 ans, est renvoyé de l’école pour une conduite répugnante : il mange des fourmis. Lorsque son père adoptif brise Junky, son jouet préféré aux yeux de cristaux, et lui mutile trois doigts, Horty décide de s’enfuir du domicile parental. Il est recueilli par des forains, comprenant tout un cortège de « monstres », depuis la naine Zena jusqu’à l’homme vert Solum ainsi que l’irascible et terrifiant Cannibale, le patron du cirque. Horty grandit et va rencontrer, au contact de ces monstres, sa vraie nature.
 Il s’agit du premier livre que je lis de Theodore Sturgeon. J’ai bien apprécié cette belle histoire, qui prend très vite l’allure d’une fable cruelle et tragique. Le début est captivant et nous montre la cruauté d’un homme, le père adoptif d’Horty : prenant le prétexte de l’anormalité comportementale de l’enfant, son père n’hésite pas à briser son jouet le plus cher et à lui couper – involontairement – quelques doigts. Traumatisé par cette violence, l’enfant fuit. Il va alors aller à la rencontre des cristaux, qui font des rêves étranges, cristaux qu’il connaissait déjà avec son jouet fétiche, Junky, que son père adoptif a brisé.
Une fable qui nous questionne sur la différence : est-on humain lorsqu’on a l’apparence d’un monstre ? Zena, la naine, passera sa vie en recherche d’humanité et essaiera, en élevant Horty, de lui donner forme humaine. Le Cannibale nous montre qu’on peut avoir une apparence humaine mais s’avérer en fait un véritable monstre intérieurement, monstre de haine et de cruauté.
Entre science-fiction et fantastique, « Cristal qui songe » est une belle fable humaniste : ce qui intéresse surtout Sturgeon, le maître de l’Etrange, c’est l’humain. J’ai trouvé toute la partie sur l’explication des propriétés des cristaux assez compliquée, l’auteur rajoutant de multiples détails peut-être au final un peu superflus.
Le style est simple, sobre, pas très fouillé : le livre se lit donc facilement, hormis les passages qui expliquent la théorie des cristaux. Si l’écriture a vieilli, le message d’humanisme et de tolérance du livre reste d’actualité.

Christelle Gaté

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