mardi 31 mai 2011

Le baron et les oeufs d'or d'Anthony Morton


Il s'agit d'un livre policier retraçant les aventures  d’un ex-cambrioleur, fasciné par les pierres précieuses, devenu antiquaire, expert en joaillerie, détective amateur et auxiliaire de la police, tout cela  avec une grande élégance, tant dans sa façon d’être que dans ses agissements.
Dans ce roman, M. Mannering vient au secours d’une jeune et très jolie fille et de son oncle, fort laid.
Il y est question d’héritage, de bijoux rares, bien sûr, et de cupidité humaine avec tout ce que cela entraîne comme violences et drames. Tous les ingrédients pour construire un bon polar comme :la belle fille orpheline, le gentil fiancé (les deux légèrement naïfs), l’oncle d’un abord pas forcément sympathique, les escrocs  « ordinaires »,  le  «soi-disant cerveau », la police en harmonie avec le détective amateur, les poursuites en voiture y sont également.
Ce livre au rythme endiablé se lit très facilement et très vite (184 pages). De plus, les caractères ne sont pas trop petits. Les romans retraçant les aventures du Baron en tant qu’escroc,  puis ses exploits en tant que détective et expert-joaillier sont nombreux mais on n’est pas obligé de les avoir  tous lus pour comprendre. Les intrigues sont indépendantes les unes des autres.


Thérèse VITRANT

dimanche 29 mai 2011

La part de Dieu de Max Gallo


Tout le récit tourne autour d’une série de meurtres qui semblent être en relation les uns avec les autres. Mais on s’arrête longuement sur celui qui arrive dans les cités de Clermont-Ferrand, là où un prêtre âgé est retrouvé mort. Lui qui aidait les p’tits jeunes musulmans de la cité.
Max Gallo nous fait vivre en plein cœur la vie de ceux que l’ont a mis dans des barres d’immeubles, leur coutumes, leur façon d’exprimer ce qui bout à l’intérieur ainsi que la condition féminine qui  y règne. Le personnage principal, un flic en mal de vivre de son métier, en couple avec la journaliste qui étudie le dossier, essaye d’élucider ces tristes drames et par la même, nous assistons à ses confessions, son intimité, les moments où il ère dans son esprit repensant à son propre  passé douloureux.
Un livre très intéressant et bien abordé pour se recentrer sur les phénomènes de société. Néanmoins, ce n’est pas le meilleur de tous les Max Gallo.


Benjamin LAMOTTE

vendredi 27 mai 2011

Le rayon vert de Jules Verne


Samuel et Sébastien Melvill - frère Sam et frère Sib - sont les tuteurs de leur nièce orpheline, la jeune miss Helena Campbell. Tendrement attachés à la jeune femme, ils sont décidés à lui offrir un mariage convenable. Ils ont choisi un prétendant du nom d'Aristobulus Ursiclos, savant de son état. Les bons oncles ne doutent pas que leur protégée acceptera l'union. Mais Helena est une jeune personne au caractère affirmé. Sans refuser l'offre de ses oncles, elle soumet sa réponse à une condition: elle veut voir le Rayon-Vert, ultime rayon émis par le soleil à son coucher sur une ligne d'horizon de mer dégagée. La vue de ce rayon rare et extraordinaire est réputée pour faire la lumière dans le coeur de ceux qui l'observent. Les oncles, la jeune fille et quelques membres de la maisonnée partent donc pour les côtes maritimes de l'Écosse à la poursuite de ce phénomène optique exceptionnel. Pendant leurs aventures, ils sauvent un jeune peintre, Olivier Sinclair, qui gagnera rapidement le coeur d'Helena. Les contretemps et les aléas météorologiques empêchent pendant plus d'un mois à l'équipée d'assister au spectacle du Rayon-Vert.

Prétentieux et savant au-delà de tout ridicule, Aristobulus rationalise toute chose et s'applique à dénier l'existence de toute poésie. Pour lui, tout possède une explication scientifique. Olivier Sinclair incarne le héros romantique courageux. Empreint de poésie et de sensibilité, il partage la quête d'Helena.

Les héros cherchent à voir ce rayon avec beaucoup de patience dans les parages de l'Écosse (peu favorables à son observation à cause des brumes).
Après de nombreuses tentatives d'observation se concluant par des échecs causés par les nuages ou la voile d'un bateau, au loin, qui vient leur cacher le soleil, le phénomène se présentera, mais chacun des deux personnages principaux sera trop occupé à découvrir l'amour dans les yeux de l'autre pour faire attention à l'horizon.
L'existence de ce phénomène de rayon vert (lueur de couleur émeraude lorsque le soleil disparaît juste sur la mer) est attestée par plusieurs témoignages, mais semble ne se produire que dans des conditions de température et d'hygrométrie déterminées, ce qui rend l'observation du phénomène rare en pratique, et parfois contestée.
Jules Verne, dans cet autre voyage extraordinaire, excelle une nouvelle fois à vulgariser la science au profit des jeunes esprits. Le baromètre, élément indispensable, devient un personnage particulièrement loquace dans le récit. De ses oscillations dépendent les journées de la troupe. Les différents types de nuage sont évoqués, les tempêtes maritimes sont au rendez-vous. Mais ces éléments physiques trouvent une résonnance toute littéraire et romanesque. Pas de cours magistral mais des aventures où la nature est partie prenante du dénouement.
Un grand moment de plaisir pour une lecture très rapide (moins de 1 heure 30...)! Pas de doute, je suis toujours enchantée par le grand Jules!


Sabrina LE BOUCHER

mercredi 25 mai 2011

L'école frissonnière de Sarah Cohen-Scali


Vanessa n’est vraiment pas téméraire. Cela la terrifie d’aller acheter seule ce soir du pain à quelques rues de chez elle. La même nuit, Théo, lui, n’a pas peur de lire un roman effrayant. Et bien qu’il fasse tout noir dehors, c’est sans aucune appréhension qu’il sort dans le jardin à la recherche de son chat. Le lendemain, le commissaire Nullos se retrouve avec un étrange mystère à élucider. Les deux enfants ont été agressés pour être tondus ! La nouvelle fait rapidement le tour de l’école, et chaque élève est angoissé à l’idée d’être le prochain sur la liste. Un de leurs camarades surnommé La Puce accepte alors de jouer les détectives amateurs. Accompagné de son chien Gros Blair, il part à la recherche des premiers indices pour démasquer le « Tondeur »…
Cette histoire a pour personnage principal un garçon de CM1, et s’adresse à des enfants d’à peu près du même âge (à partir de 10 ans).  Elle est de style « policier », avec tout son lot de mystère et de suspense. Les chapitres sont assez courts, et sont illustrés de dessins en noir et blanc très expressifs. Le style d’écriture est très dynamique, et il demande une certaine aisance dans la lecture. Les faits marquants (agressions, vengeance suite à un traumatisme dans l’enfance)  font appel à une certaine maturité chez le lecteur. Ces deux points justifient l’âge minimum proposé par l’éditeur. D’autant plus que le héros évolue dans un univers banal, ce qui rend le récit encore plus réaliste. Cependant, celui-ci ne bascule jamais dans le genre « donneur de leçon lourdingue », et garde un ton suffisamment léger pour ne pas rebuter le lecteur.
Bien souvent, les enfants font ce qu’ils appellent des «blagues», sans se rendre compte des conséquences. Potentiellement très perturbantes pour leur victime, elles peuvent avoir des répercussions, même au bout de plusieurs années. Ce livre est un excellent support pour engager la discussion sur le sujet.


Sophie HERAULT

lundi 23 mai 2011

Soie de Alessandro Baricco


L’histoire débute dans les années 1860. Nous sommes dans le village de Lavilledieu (situé dans le sud de la France) qui connaît à ce moment là un essor mirobolant grâce à l’industrie du vers à soie.
Malheureusement, au moment où débute le récit, une épidémie menace cette belle ascension économique et une solution doit être trouvée pour éviter la contamination des vers à soie.
Hervé Joncour, éleveur de son état, est alors désigné pour effectuer ce sauvetage et ramener pour les industries de Lavilledieu, des vers sains. Pour cela, il va devoir entreprendre au total quatre expéditions qui le mèneront dans un pays considéré alors comme le bout du monde : le Japon.
Commence alors un voyage pour le lecteur qui comme Hervé Joncour se retrouve transporté dans un pays inconnu.
Au fil des pages nous découvrons les hauts et les bas de la vie industrielle de ce petit village ardéchois et de quelques-uns de ses habitants ; puis nous sommes amenés à découvrir ce Japon qui se développe et s’ouvre à peine vers l’extérieur en cette seconde moitié du XIXème siècle.

Nous partageons également les émotions d’Hervé Joncour, qui sera à jamais différent de celui qu’il était avant ces expéditions.
L’amour, la passion, la découverte, le désir, l’amitié, l’attente, la perte, la déception, la dévotion sont autant de sentiments décrits au fil des pages de ce livre et qui nous transporte tout comme l’ensemble des personnages.

Ce roman est tissé comme une fable, comme une légende à laquelle on veut croire. C’est une très belle histoire.
Les paragraphes n’excèdent pas deux pages, ce qui rend la lecture fluide et agréable. Le livre peut se lire d’une traite, il est court et prenant, peut-être un peu trop court car je pense que certains passages et certains sentiments auraient mérités d’être un peu plus approfondis. Cependant, cela reste un avis personnel et je pense que l’auteur a voulu justement laisser une grande place à l’imagination et aux émotions du lecteur.
J’aime beaucoup comparer mes premières impressions de lectrice ou l’image que je peux me faire des personnages avec les films issus de ce genre de livre ; c’est pourquoi je vous conseille de visionner après votre lecture « Soie » du réalisateur François GIRARD avec Keira KNIGHTLEY et Michael PITT, pour le coup, les sentiments y sont très bien retranscris, le scénario est assez fidèle à l’œuvre et les paysages sont magnifiques.


Emeline MICHAUT

samedi 21 mai 2011

Lutétia de Pierre Assouline


En 1938, Edouard Kiefer, ancien policier, travaille comme responsable de la sécurité à l’Hôtel Lutetia, l’unique palace parisien de la rive gauche. Il connaît parfaitement bien la clientèle fidèle avec ses secrets, ses habitudes ses manies. Mais bientôt la guerre change tout : les allemands réquisitionnent l’hôtel en juin 1940 et l’Abwher s’y installe. Evidemment Edouard est aux premières loges pour voir tout ce qu’il se passe, des trafics organisés du marché noir aux tortures. Et c’est ce qu’il nous fait partager dans ce roman, jusqu’en 1945, année où, après le départ des allemands, le Lutetia deviendra refuge pour les déportés de retour des camps, s’offrant ainsi une certaine rédemption.
Tant de choses et de faits réels sont racontés autour de personnages fictifs que l’on a parfois l’impression d’être plus dans une biographie que dans un roman d’autant plus que le récit est écrit à la première personne. Il n’empêche que, hormis une première partie un peu longue et peu attrayante, l’histoire nous captive ensuite jusqu’au point final. Notamment parce que notre narrateur n’est pas un héros, il a ses doutes, ses problèmes de conscience, ses faiblesses. Du coup nous nous identifions parfaitement à lui. Les questions qu’il se pose, nous nous les posons aussi. Jusqu’où peut-on aller sans trahir sa conscience ?  A force d’obéir n’en vient-on pas à décliner toute responsabilité de ce que l’on fait ? Puis vient le moment où il faut prendre une décision : en effet on ne peut être collaborateur à mi-temps, résistant de temps en temps et attentiste le dimanche. Il suffit parfois d’un signe mineur pour que la vie bascule d’un coté ou de l’autre…Tout est dans la nuance, dans la manière de nous amener à nous dire : Et moi comment aurais-je réagis pendant cette période troublée?
De plus la dernière partie, avec le retour des déportés, est particulièrement émouvante. Elle nous fait découvrir un aspect auquel je n’avais pas vraiment réfléchi. L’organisation qui a été mise en place pour que les déportés retrouvent leur famille, les mesures sanitaires qu’on a du leur faire subir ainsi que les interrogatoires pour démasquer les fraudeurs. Le retour à la civilisation de ces hommes et femmes marqués par les atrocités subies dans les camps est parfois difficile mais l’auteur a très bien su restituer leur désarroi et leurs sentiments contrastés.
Vraiment c’est un très beau roman, bien servi par une écriture riche et belle, une pudeur sous-jacente empêchant de tomber dans le sentimentalisme. Un moment de lecture remarquablement fort que je recommande chaudement.


Nicole VOUGNY

jeudi 19 mai 2011

La fenêtre ouverte de Saki


Une femme garde en permanence sa fenêtre ouverte, guettant le retour de son époux disparu plusieurs années auparavant ; une voyageuse égarée, prise par erreur pour la nouvelle gouvernante, a des méthodes peu conventionnelles pour enseigner l'Histoire ; Un chat à qui l'on a appris à parler n'a malheureusement pas été instruit de l'art de l'hypocrisie ; un jeune homme timide se retrouve en fâcheuse posture face à sa compagne de voyage lorsqu'il cherche à se débarrasser d'une souris faufilée dans ses vêtements ; un petit garçon a une stratégie bien particulière pour aider son candidat de père à remporter les élections ; comment, lorsqu'on a perdu un bébé, on risque de se retrouver avec deux bambins sur les bras au lieu d'un ; Clovis n'a pas son pareil pour éloigner les importuns ; une bonne méthode pour faire taire les vantards, qui ont toujours un exploit à raconter...

Voilà quelques unes de la trentaine de nouvelles réunies dans ce recueil, opportunément intitulé en Anglais "The Best Of Saki". En effet, ces histoires rassemblent tout ce qui fait le style de Saki : son écriture élégante et accessible, son humour ravageur, ses formules bien tournées, ses réflexions pince-sans-rire si typiquement anglaises, sa galerie de personnages hauts en couleur où se croisent comtesses, jeunes gens, enfants turbulents, tartarins et gentlemen...  Alternent des pages d'une légèreté rafraîchissantes et d'autres, plus noires (comme l'impressionnant "Sredni Vasthar"), où l'auteur distille une ironie acide qui n'en demeure pas moins irrésistiblement drôle - bien que plus dérangeante. Si le talent de Saki éclate à chaque ligne, c'est bien souvent dans le renversement final, qui tient parfois en une phrase, que se révèle tout le sel du texte, prenant totalement le lecteur au dépourvu.

J'adore Saki, et je ne pouvais donc qu'être enchantée par ce livre, que j'ai savouré. Je n'ai pas été déçue par une seule nouvelle, et je me suis régalée de la première à la dernière ligne. Je ne me lasse pas de cet humour mêlant ironie et détachement, de ces petites phrases si spirituelles et de cette langue fluide et élégante. C'est avec une extrême jubilation que j'ai retrouvé le personnage de Clovis, double de l'auteur, dandy futé politiquement incorrect, délicieux mélange d'Oscar Wilde et de Jeeves. Une mention spéciale pour sa prestation dans "L'enquête", où il n'a jamais été aussi délicieusement inconvenant !


Fanny LOMBARD

mardi 17 mai 2011

Franz et Clara de Philippe Labro

C’est sur un banc en face du lac de Lucerne, que Clara musicienne de vingt ans vient manger seule le midi. Un beau jour, Franz, âgé d’une dizaine d’années  au QI élevé est assis sur le banc de Clara. La conversation s’enchaîne durant une heure car Franz doit retourner à son collège mais déjà un lien s’est créé au point que jour après jour Clara attend l’heure de midi avec enthousiasme
pour discuter avec ce petit prodige plein de sagacité.
Peu à peu Franz s’éprend de Clara mais elle lui explique que cet amour est impossible. De surcroit elle doit quitter Lucerne pour une
tournée à Londres.
Dix ans plus tard, lors d’un concert à Boston un jeune vient rendre visite à Clara dans sa loge…
J’ai énormément apprécié ce roman. Une histoire simple et belle entre deux êtres blessés  sentimentalement parlant. Clara et Franz sont très sensibles, attachants et les deux cherchent à retrouver une paix intérieure perdue dans des conditions plus ou moins dures.
L’auteur fait de Clara la narratrice du livre et trouve les mots justes qui font ressentir la noblesse des sentiments telle que la tendresse, l’amitié et l’amour. Dans ce livre, aucun mot à supprimer, aucun mot à ajouter le dosage de tous est quasi parfait et subtil à mes yeux. Des mots qui s’enchainent, qui s’entrelacent et qui m’ont donné un grand plaisir. C’est d’ailleurs le genre de
livre à lire d’une traite.
Un cadre, Lucerne et son lac qui donne un ton feutré, tranquille, doux à la relation de Franz et Clara et que le lecteur ressent fortement. Puis en passant de Londres à Boston le rythme s’accélère mais sans dépasser la limite de fluidité des mots  que s’est fixé l’auteur.
Pour ma part j’ai aimé les descriptions du lac mais aussi la vie qui autour de lui à l’heure du petit déjeuner. Intéressante  également la vie à l’intérieur d’un orchestre : la hiérarchie, les relations et la symphonie de l’ensemble ses instruments que j’ai eu l’impression d’entendre parfois.
A mes yeux un des "must" de Philippe Labro.


Edouard RODRIGUEZ

dimanche 15 mai 2011

La vie de Toulouse Lautrec de Henri Perruchot


Henri de Toulouse Lautrec, naît un soir d’orage à Albi (Tarn), et sa vie va s’avérer tumultueuse comme le ciel de sa naissance. Pourtant il est attendu comme un roi, et on l’appelle Petit Bijou. Il descend de la vieille famille des Comtes de Toulouse. Il vit, enfant, entre Albi et le château du Bosc, dans l’Aveyron, demeure de son grand père. C’est un enfant espiègle, précoce, qui aimera peindre, très tôt.
Mais une maladie des os l’empêchera de grandir. Adulte, il part à Paris, à Montmartre où il donnera des cours de peinture et vivra pour la peinture, voulant prouver que s’il n’est pas grand et beau physiquement, il n’est tout de même pas un « raté ». Il peindra, surtout les artistes du Moulin Rouge, qu’il côtoie tous les jours.
Alcoolique, il décèdera à l’age de 37 ans.
J’ai beaucoup aimé ce livre, qui est parfois amusant et surprenant, car on n’imagine pas toujours les artistes comme ils ont été réellement. L’auteur nous livre des anecdotes amusantes, comme par exemple, les bêtises faites par Petit Bijou. On rencontre dans ce livre, de nombreux personnages connus ou inconnus, mais qui ont existé. Principalement, les plus célèbres, sont les danseuses du Moulin Rouge, qu’il nous semble bien connaitre, déjà, par ses peintures, mais également des peintres de cette époque.
Il y a peu de dialogues et des phrases longues, mais il n’est pas ennuyeux pour autant et on a toujours envie de connaître la suite. Chaque période de sa vie est expliquée de manière détaillée, ce qui rend le texte intéressant et vivant.
Connaissant bien les lieux de l’enfance de ce peintre (j’habite le Tarn) et étant peintre amateur, j’ai peut être apprécié plus qu’une autre ce livre. Mais je pense que les amateurs de biographie, passeront de bons moments avec ce récit de la vie d’un de nos plus grands peintres français.


Hélène SALVETAT

vendredi 13 mai 2011

L'énigme des Blancs-manteaux de Jean-François Parot


Premier tome d’une série pour le moment de neuf, L’Enigme des Blancs-Manteaux est donc le premier volume des aventures du désormais célèbre enquêteur (grâce aux téléfilms diffusés il y a peu à la télévision) Nicolas LE FLOCH.
Dans le Paris du XVIIIème siècle (1761 pour être précis), sous le règne de Louis XV, Nicolas LE FLOCH débarque de sa Bretagne natale pour se mettre au service de M. DE SARTINE, lieutenant général de la police de Paris. Après un apprentissage dans les règles de l’art, il est désigné responsable de l’enquête sur la disparition de son confrère le commissaire Guillaume LARDIN...
Entre meurtres, vols, corruption et maisons closes, commence alors une étape difficile où Nicolas doit à la fois faire valoir son autorité et se montrer des plus malins afin de faire face aux divers subterfuges utilisés par  les différents protagonistes (parmi lesquels un docteur, un chirurgien, une tenancière, une épouse volage, une prostitué, un commissaire, etc.)
Aidé par les uns, haï par les autres ; le voilà plongé dans des endroits et des univers lui étant encore inconnus deux ans plus tôt, où il se doit de démêler le vrai du faux le plus subtilement et le plus habilement possible.
Après s’être familiarisé avec le vocabulaire de l’époque (ce qui s’avère plus ou moins difficile au début mais qui devient plus simple au fil de la lecture), nous sommes plongés dans ce Paris plein de mystères des années 1760 encore sous l’Ancien Régime. Tout y est décrit merveilleusement bien, les odeurs, les lieux, les rues, l’atmosphère, les personnages. On voit qu’il y a un énorme travail de recherches de la part de Jean François PAROT tant sur le fonctionnement des institutions que sur la vie en elle-même dans le Paris de l’époque.
C’est vrai que nous sommes plus habitués de nos jours à lire des thrillers de déroulant à des époques récentes, mais ce retour en arrière est intéressant. Les moyens d’enquêtes ne sont pas les mêmes, les procédures non plus et c’est toujours très enrichissant d’avoir quelques rappels historiques au cours d’une lecture.
Cette première enquête de Nicolas LE FLOCH donne vraiment envie de lire les suivantes (mais dans l’ordre car je pense que c’est plus intéressant afin de pouvoir se rendre compte de son évolution personnelle et professionnelle au fil des aventures), et de se lancer à la course aux meurtriers et aux indices avec lui, ainsi que d’approcher les hautes sphères de la société à ses côtés.


Emeline MICHAUT

jeudi 12 mai 2011

Une soupe aux herbes sauvages de Emilie Carles


Émilie Carles, née en 1900 dans un village des montagnes briançonnaises, livre dans Une soupe aux herbes sauvages un témoignage de vie. Cette œuvre mêle d'une part des anecdotes paysannes et familiales, d'autre part les moments importants de l'enfance d'Émilie, puis de sa jeunesse marquée par le désir de poursuivre ses études pour devenir institutrice, et enfin de sa vie d'adulte où elle accomplit cette mission d'enseignement avec une conviction inébranlable. Pourtant, ce n'est pas toujours facile : Émilie doit travailler dur comme les autres paysans dès son plus jeune âge et pendant toute sa scolarité, et elle connaît plusieurs tragédies où elle perd des êtres chers. Elle se heurte également aux traditions tenaces selon lesquelles les parents préfèrent que leurs enfants travaillent aux champs plutôt qu'ils aillent en classe et aux racontars qui circulent à son sujet et qui lui causent du tort. Néanmoins, sa force de persuasion, son enthousiasme et son succès auprès des enfants lui permettent de réaliser son rêve de petite fille : enseigner dans son pays natal.

Ce livre est à la fois un récit simple et agréable à lire et un témoignage extrêmement intéressant sur la vie des paysans des villages de montagne pendant une grande partie du XXème siècle. Il est également ponctué d'idées marquantes sur la société et la politique en France, et notamment d'un refus farouche de la guerre et des violences sous toutes leurs formes. Enfin, tout au long de l'œuvre, l'image de la nature et des paysages de la vallée d'Émilie se forme dans l'esprit du lecteur, jusqu'au combat final pour la préservation de sa région contre les projets d'urbanisme. Le style d'écriture est très fluide : il s'agit d'une histoire racontée à la première personne en prenant des libertés dans les formes, ce qui la rend très vivante. Les dialogues et les récits rapportés, parfois même en patois, sont fréquents. Le ressenti des émotions et des épreuves traversées par la narratrice est donc très fort chez le lecteur qui se laisse facilement entraîner par l'histoire.


Jessica ANDREANI

lundi 9 mai 2011

On achève bien les chevaux de Horace McCoy


1935, à Hollywood. Gloria Bettie et Robert Syberten sont deux acteurs sans avenir. Pour gagner quelques centaines de dollars ou se faire repérer par un producteur, des couples s'engagent dans des marathons de danse qui durent des semaines. Gloria et Robert sont le couple n°22. De derby en derby, ils poursuivent le marathon. Le principe est simple mais infernal : les danseurs doivent bouger pendant 1h50, disposent de 10 minutes pour se reposer, dormir, manger et se changer et remontent sur la piste pour un nouveau tour de danse. "Durant la première semaine, il fallait danser, mais après c'était inutile. On nous demandait seulement de rester continuellement en mouvement."(p. 47 et 48) La compétition est rude et chaque couple fait de son mieux. Mais la fatigue la plus terrible ne vient pas du corps, elle déborde de l'âme. Gloria est lasse de vivre et est obsédée par la mort. "Il doit y avoir dans le monde une tripotée de gens comme moi, qui ont envie de mourir, mais qui n'en ont pas le courage." (p. 27) Robert, son ami depuis quelques semaines à peine, accède à sa demande la plus démesurée.

"On achève bien les chevaux ?" C'est la phrase qui clôt le roman. Le récit est mené par Robert qui répond aux questions du tribunal. Dès la première page, on sait qu'il a assassiné Gloria mais sa défense est singulière : "Ce garçon avoue avoir tué la jeune fille, mais c'était pour lui rendre service." (p. 13) Les titres de chapitre ne sont que la conséquence de cet acte charitable. La sentence, inéluctable, est morcelée et tombe par à-coups : Robert se sait condamné et il attend avec résignation l'issue du procès.
Le Pacifique, figure du dehors, de l'absence et de l'inaccessible, est obsédant. Enfermés pendant des semaines entières dans le bâtiment où se déroule le marathon, les participants ne voient jamais le jour. Et pourtant, le Pacifique est là, au bout de la jetée-promenade et sous leurs pieds. Inlassables et immuables, ses vagues poursuivent leur ballet éternel et se moquent bien des quelques humains qui s'épuisent dans un mouvement qu'ils voudraient incessant.
Il faut lire ce roman en écoutant Old Man River pour ressentir toute la lassitude de vivre d'une femme perdue. Le texte est court mais percutant. Pas de fioriture, pas d'introspection. Le lecteur est happé par le rythme infernal du mouvement. Les faits s'enchaînent, se télescopent jusqu'à l'issue finale, doublement tragique.


Magali CONEJERO

samedi 7 mai 2011

Le troisième homme de Graham Greene


L’auteur a d’abord écrit un scénario qui a donné lieu au film du même nom en 1949 puis il a écrit un roman. Parlons tout d’abord du film qui est considéré comme un chef d’œuvre du film noir. Il a été tourné à Vienne en 1948. Dans la distribution, on retrouve notamment Orson Welles et Trévor Howard.
L’histoire est simple, un écrivain du nom de Martins reçoit une invitation de son ami d’enfance Harry Lime à le rejoindre à Vienne. A son arrivée, il apprend que Lime a été tué dans un banal accident de voiture en face de chez lui. Mais voilà, il semble étrange que les personnes autour de lui à ce moment-là soit toutes ses amis. Martins décide d’enquêter alors que le major Calloway en charge de l’enquête semble accréditer la thèse de l’accident et qu’il confie à Martins que son soi-disant amis n’était pas ce qu’il semblait être.
Moins de deux cents pages qui vous tiennent en haleine, une histoire construite admirablement, comme un huis clos dans Vienne après guerre, encore pleine de ruines. Le troisième homme est véritablement un classique du genre.


Alexandra BERNEDE

jeudi 5 mai 2011

Mary Poppins de Pamela Lyndon Travers


Katie, la gouvernante des Banks est partie, sans prévenir! Mme Banks doit trouver au plus vite une nouvelle gouvernante avec de bonnes référence pour s'occuper de ses quatre enfants.Les deux plus grands enfants l'ont vue arriver jusqu'à leur demeure, c'était comme si son parapluie la transportait! Après avoir refusé de donner ses références en prétextant que ça se passait comme ça  chez les gens biens, Mary Poppins monte l'escalier sur la rampe, dans le but de découvrir le visage des enfants et enfin d'accepter de vivre avec eux! Et oui, c'est elle qui décide, curieux...Mary Poppins est incroyable et regorge de nombreuses capacités, elle peut verser de la même bouteille, successivement : du sirop de citron, de la glace à la fraise, et du punch au rhum et même du lait ! Il sort une quantité incroyable d'objets et d'affaires de son sac qui donne l'impression d'être vide.  Mais qui est donc vraiment Mary Poppins, la nouvelle gouvernante des enfants Banks ?
La fantaisie, le merveilleux et l'extravagance viennent bouleverser la vie quotidienne de toute la famille, les enfants Banks vivent grâce à elle des moments magiques et inoubliables. Mary est capable de réaliser des choses dont elle seule a le secret. Mystérieuse et imprévisible à souhait, elle est tantôt l'amie de Bébert, le marchand d'allumettes, tantôt la reine du Zoo.
Malgré ses ronchonnements et son air "pas facile" elle est très attachante et les enfants l'adorent. Elle est arrivée avec le vent d'est et repartira avec le vent d'ouest, accrochée à son parapluie...
On rencontre également la voisine, qui est spéciale également mais dans un autre genre... et son chien Némopucène. Ce roman est génial!
Un super moment de détente aussi bien pour les petits que pour les grands! Maintenant que le livre est lu j'ai hâte de le voir en film en famille! Magie quand tu nous tiens!


Sabrina LE BOUCHER

mardi 3 mai 2011

Romans de la table ronde de Chrétien de Troyes

Erec, époux de la belle Enide, délaisse son rôle de chevalier, s'abandonnant aux délices de la vie conjugale. Méprisé par son entourage, il décide de reprendre les armes et entame un dangereux périple, suivi par son épouse. Cligès quitte la cour du Roi Arthur pour faire valoir ses droits au trône de Constantinople, usurpé par son oncle, et tombe amoureux de l'épouse de celui-ci. Lancelot, épris de la Reine Guenièvre, part la délivrer lorsqu'elle est enlevée, prêt pour cela à bien des exploits et des sacrifices. Yvain épouse la veuve d'un chevalier qu'il a tué par vengeance et manque à sa promesse de venir la retrouver un an plus tard. Maudit par la Dame, il erre dans la foret de Brocéliande où il sauve un lion qui, dès lors, le suit fidèlement, le secondant dans sa lutte pour défendre les opprimés.

Ce livre présente une traduction des quatre premiers romans arthuriens de Chrétien de Troyes. Si elle rend l'œuvre plus accessible, cette traduction respecte la structure et les nuances originales, en demeurant proche de l'ancien français. Fidèle à l'esprit du roman courtois, le texte ainsi modernisé permet de se familiariser avec les aventures des chevaliers de la Table Ronde, entre amours contrariés, duels épiques pour défendre l'honneur de sa Dame, errances dans cette Bretagne légendaire où le magique et le
merveilleux ne sont jamais loin. Reste que les textes ont été amputés d'une large part, à peine résumée. Outre le choix discutable des passages conservés, on regrettera ce procédé qui vide le récit d'une bonne partie de sa substance, amoindrissant l'impact de personnages et l'ambiance propre à cette littérature courtoise médiévale.
Intéressée par la légende arthurienne, j'ai beaucoup apprécié la modernisation du texte, pertinente et très lisible. Malheureusement, j'ai été extrêmement déçue par les coupes effectuées dans l'œuvre, décision aberrante selon moi. Seul "Yvain" est épargné - raison pour laquelle j'ai nettement préféré cette partie du livre. De plus, cette édition omet, sans explication, "Perceval ou le Conte du Graal", qui reste mon roman du cycle favori... Cependant, cette lecture a été enrichissante, pour le travail de modernisation effectué, et voilà une option intéressante pour qui veut aborder cette œuvre mais en redoute la difficulté de lecture. A compléter éventuellement par une version moins abrégée...


Fanny LOMBARD

dimanche 1 mai 2011

Sur la route de Jack Kerouac


S’il est un ouvrage culte qui a marqué plus d’une génération, c’est bien « Sur la route ».
Et ceux qui s’attendent à plonger dans un roman seront inévitablement très surpris.
Car « Sur la route » constitue à lui seul un mode de vie, une façon de penser, d’appréhender l’existence, et s’apparente bien plus à un récit de voyage qu’à un roman.
L’ouvrage retrace les pérégrinations à travers tous les États-Unis, de New-York à San Francisco en passant par la Louisiane ou les états du nord, de l’auteur et de l’un de ses amis : vie au jour le jour, liberté, discussions philosophiques, filles, alcool, drogues…
Ces jeunes gens sont à la recherche d’eux-mêmes, à la recherche d’un idéal qu’ils ne parviennent pas à définir. Alors ils essaient, ils bougent, ils vont voir, ils vivent…
On pourrait presque parler d’autobiographie, puisque chacun des personnages fut en réalité un ami de Kerouac (seuls les noms changent), pour la plupart des auteurs de la Beat Generation.
Car « Sur la route » est l’un des romans fondateurs de la Beat Generation, mouvement littéraire et artistique des années 50 caractérisé par une expression spontanée très particulière et une vie de bohème, et considéré comme l’inspirateur du mouvement hippie (d’où l’appellation « beatniks ») ou des évènements de mai 68.
J’ai personnellement été profondément étonnée dès le début de la lecture de « Sur la route », car je ne m’attendais pas du tout à ce style. Le livre ne nous raconte pas une histoire, il nous invite à suivre, comprendre puis entrer dans le mode de vie de ses personnages. On peut le lire, le reposer, le reprendre plus tard, comme un livre de chevet.
L’ouvrage constitue un réel témoignage de l’Amérique des années 50, les descriptions y étant très présentes. J’ai adoré découvrir les États-Unis et l’ambiance qui y régnait à l’époque. Grands espaces, bas-fonds miteux, villes cow-boys, tout y passe, pour le plus grand plaisir du lecteur…
On aime beaucoup, ou pas du tout, mais « Sur la route » est à essayer, ne serait-ce que pour voir !


Delphine HAMON

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