mercredi 11 février 2009

Douce Tamise de Matthew Kneale

Joshua Jeavons a une passion dans la vie : l’assainissement du système des égouts de la ville de Londres, passion dont il ne peut s’occuper que lors de ses rares heures de loisirs, ayant un emploi d’ingénieur dans l’entreprise de son beau-père. En cette année 1849, il a en plus l’esprit préoccupé par des lettres anonymes le mettant en garde contre la vertu de sa femme. Ce qui ne manque pas de le perturber puisque, bien que marié depuis plusieurs mois, celle-ci se refuse toujours à lui…Or voilà que le jour où il évoque le sujet avec elle, elle disparaît mystérieusement. Commencent alors pour lui des semaines de recherches, de doute et de déchéance sociale… Idée originale que celle de nous présenter le système des égouts de Londres en ce milieu de XIXe siècle. Les questions d’hygiène sont loin d’être à l’ordre du jour, et l’accroissement incessant de la population de cette ville n’arrange rien. Sans oublier que les épidémies sont nombreuses, comme celle de cholera et qu’il y a peut être un lien de cause à effet…Par la même occasion nous nous retrouvons plongé aussi bien dans les beaux quartiers que dans les bas fonds de Londres où nous sommes témoins de la misère et des conditions de vie précaires des pauvres, aggravées par l’incurie des autorités sanitaires notamment en période d’épidémie. Intéressant donc, sauf que la construction du roman et le style de narration m’ont très souvent agacé. Comme il est écrit à la première personne, nous sommes dans la peau de Joshua qui prend un malin plaisir, à faire très souvent des retours en arrière ou des bonds en avant sans vraiment nous le signaler. Il en résulte une certaine difficulté à se plonger dans l’histoire, parce qu’on a souvent la sensation d’un manque de repère chronologique. Les changements trop nombreux de lieux, de dates, au gré des pensées du narrateur cassent le rythme du récit. Je dirai que finalement le cadre dans lequel évoluent les personnages est bien mieux traité que l’histoire en elle-même. Et pourtant, paradoxalement ce n’est pas un livre que j’ai trouvé ennuyeux. J’ai eu envie de connaître la fin que j’ai d’ailleurs trouvée trop courte, du fait qu’elle ne tienne qu’en quelques phrases. De plus, je ne suis pas sure d’avoir vraiment tout saisi, l’écriture étant très suggestive... Peut-être tout simplement que cette structure narrative est trop complexe pour moi et demande une attention que je ne suis pas prête à avoir quand je lis un roman. Par ailleurs, je suis quasiment certaine que j’aurais plus adhéré au récit s’il avait été écrit à la troisième personne. Toujours est-il que ce roman ne m’a pas captivé comme il aurait pu le faire, sans que cela n’enlève toutefois rien à sa valeur … Nicole Vougny

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