mercredi 7 février 2007

Je l'aimais d'Anna Gavalda

Chloé vient de se faire plaquer par son mari et elle reste, seule, avec ses deux filles.
Son beau-père décide de l'emmener dans leur maison de vacances pour la faire changer d'air. Son beau-père avec qui, elle n'a finalement, aucune affinité. Lui, impérieux, n'acceptant ni l'échec ni que quelqu'un le contredise, va devoir aider la faiblesse de cette femme pour qui il a, une certaine tendresse. Chloé tourne en rond, véhémente, pleure. Et Pierre qui tente désespérément de la consoler, maladroitement. S'installe un dialogue, hors des principes, hors des propos communs : a-t-on le droit de partir par amour, parce sa Destinée n'était pas là ? A-t-on le droit de laisser femme et enfant quand quelqu'un d'autre que la femme que l'on aime vient au-dessus ? Qu'a-t-on le droit de faire par amour ? Entre Chloé, dont la détresse fait mal et Pierre, qui se fait avocat de son fils et qui, pour argumenter, va se livrer, ouvrir sa vie, ses sentiments passés, vider son âme, notre coeur balance sans cesse. Ce dialogue, que la bienséance pourrait qualifier de déplacer, nous interroge. On bascule à la fois du côté de Chloé, perdue, triste et pour qui on a une certaine affection et du côté de Pierre. Le Pierre, bourru, qui s'ouvre, petit à petit, maladroitement. Qui tente de faire comprendre à quelqu'un qui vient de se faire plaquer que son fils n'est pas le salaud qu'elle croit. Presque un dialogue de sourd, inconcevable. Je dois dire que ce livre touche. Tout d'abord parce que Anna Gavalda écrit simplement, avec les mots que l'on pourrait composer dans sa tête pour tenter d'expliquer une situation que l'on pourrait vivre soi-même. Le thème, bien qu'original, reste commun, toujours pour la même raison. Et si ça nous arrivait ? Saurait-on pardonner ? Saurait-on comprendre que les choses, aussi fixes et établies soient elles, que rien n'est acquis et que des éléments plus forts existent. Pas évident de pouvoir parler de ce livre tant il reste en soi comme une globalité. Quelque chose de flou qui nous parle mais dont on ne connait à la fin ni les tenants, ni les aboutissants. Surement une lutte entre le partage et l'égoïsme. Surement une lutte aussi contre l'inévitable. L'impossible retour en arrière. Le donquichottisme de l'évidence qu'on refuse. C'est efficace, ça touche. C'est bien écrit, ça parle. Un beau livre. Benjamin DUQUENNE

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Après avoir lu "Tous ensemble" j'ai continuer avec le même auteur. Et je n'ai pas été déçue. Très belle histoire. Deux vies, deux histoires. On croit bien connaître une personne et finalement....

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