dimanche 25 février 2007

Le grand Meaulnes d'Alain-Fournier

Il est des livres comme ça que l'on ose à peine ouvrir tant tout a été dit dessus. Analysé, décortiqué en classe, il ne semble plus possible d'ajouter quoi que ce soit. Le grand Meaulnes en fait partie. Ne pas le connaître fait passer pour un Béotien, en parler sans l'avoir lu c'est stupide. Reste de ne pas en parler de peur du ridicule?
Tant pis lançons-nous! A vrai dire, j'ai laissé un peu de temps s'écouler depuis la dernière page, juste pour savoir ce qu'il m'en restait: la puissance du rêve, la force de l'espoir dans une cause même improbable, l'attirance pour le mystère. Et puis un constat aussi, les limites de l'amour qui rendent illisibles entre deux êtres, les comportements mutuels et les choix de chacun. Même la plus grande amitié ne permet pas forcément de comprendre la direction que l'autre donne à sa vie. Reste alors la fidélité, ce lien indestructible qui subsiste même lorsque la vie vous a séparés: Julien ancré dans la logique des relations humaines, Meaulnes poussé par une soif d'absolu jamais assouvie. Et puis il y a cette fête, moment magique hors du temps que notre imaginaire s'approprie parce qu'on y était. Si, si, on était là, dissimulé derrière un bosquet ou un vieux fauteuil vestige d'un passé grandiose, à croiser des personnages improbables venus du monde du rêve. L'adaptation cinématographique peut-elle rendre ce sentiment de temps suspendu, d'irréelle poésie? Peut-être, pas sûr… Personnellement je préfère garder mes propres images comme un émouvant cadeau de l'auteur. Florence TOUZET

Aucun commentaire:

Publicité