lundi 25 août 2008

Vice de fond de Jean-Paul Carminati

« Vice de Fond » nous entraîne dans le monde de la justice, notamment dans le quotidien de Me Jean-Paul Bergamo, avocat commis d'office en matière criminelle. Ce dernier est appelé pour défendre les plus démunis, ceux qui ne peuvent pas financièrement faire appel par eux mêmes à leurs propres avocats. Seulement, la majorité des dossiers dont s’occupe Me Bergamo concernent des crimes sexuels souvent aggravés. Jusqu’à présent tout allait bien dans sa vie privée, jusqu’au jour où sa femme Maggy regarde une émission à la télévision sur les témoignages concernant les abus sexuels et découvre plus en détails le travail de son mari. Des tensions naissent alors dans le couple, elle s’éloigne progressivement de lui. Comment comprendre que l'homme qu'on aime tente de faire libérer des violeurs et/ou des pédophiles ? En effet, Me Bergamo se charge des affaires comme "Viol sur mineur en réunion avec séquestration", "Viol en réunion sur mineur par ascendant", ou encore "Viol sur mineur en réunion par ascendant avec actes de barbarie ayant entraîné la mort"… Même si "Vice de Fond" reste un roman, Jean-Paul Carminati, avocat de métier, a su manier comme une main de maître l'humour noir pour nous relater de manière un peu décalée quelques affreux dossiers de crimes sur le plan sexuel, qui hélas, sont assez répandus pour les citer ainsi comme « exemples types » dans son ouvrage. Certaines scènes de viol, souvent décrits avec des mots assez directs et crus, peuvent heurter notre sensibilité. J’ai bien aimé ce roman qui m’a permise de mieux saisir l’atmosphère, souvent morose et amer, du travail des avocats commis d’office qui doivent défendre des pervers sexuels, car c’est plutôt dur psychologiquement, et il est nécessaire d’être doté d’une santé mentale de fer. Et on constate bien que Me Bergamo dort très mal la nuit, qu’il a constamment des cauchemars à causes de ces sinistres affaires et qu’il a énormément de difficultés à prendre de la distance par rapport à son quotidien professionnel. J'ai bien apprécié le personnage principal avec ses mésaventures, ses va-et-vient entre les tribunaux, je donnerais bien un autre titre à ce roman : « les tribulations d’un avocat ». Me Bergamo est très attachant et drôle, l’auteur nous donne souvent l’occasion de lire dans ses pensées qui nous font bien sourire. Par ailleurs, on rigole bien aussi avec les réactions énormes des accusés sexuels, et à les écouter, ils seraient tous innocents et toutes les jeunes femmes victimes son consentantes. Ngan Dai BUI

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