Il s'agit d'un roman du 13ème siècle mis en français moderne. L'auteur ou les auteurs s'inspirent du livre en vers de Robert de Boron « L' estoire dou Graal » qui lui était de peu antérieur. Cette oeuvre aurait été écrite vers 1250.
L'on y apprend la naissance de Merlin, l'histoire de Merlin et du sénéchal Vertigier, les récits de Merlin et des fils de Constant, le mariage d'Uterpendragon, l'avènement d' Arthur, la reconnaissance d'Arthur, la naissance de Mordret ( qui amènera le malheur), le chevalier aux deux épées et le coup douloureux, le mariage d'Arthur et de Guenièvre, Merlin et Viviane, et enfin, la mort de Merlin.
Il s'agit moins d'un chef d'oeuvre poétique qui marche sur les brisées de Chrétien de Troyes, imprégné de spiritualité cistercienne, d'amour courtois et de quête rédemptrice, que de récits qui instaurent le cycle arthurien. Sa mentalité est aristocratique, pas monacho-chrétienne. Il est question de fiefs, d'hommes- liges, de tout un univers féodal. Merlin y est nourrisson doté de la parole, enchanteur, conseiller des rois, moitié homme, moitié démon, homme des bois qui peut changer d'apparences, par ses pouvoirs il permet au roi d'assouvir ses passions coupables, il légitimise les rois et annonce les châtiments à venir. Ces histoires sont campées entre l'Ecosse et la Bretagne Armoricaine, le Pays de Galles et la plaine de Salisbury où se dressent les pierres de Stonehenge. C'est une ère pas tout à fait chrétienne et encore celtique et druidique. Les Celtes n'ont pas encore été boutés hors de leur patrie par les Saxons et les Vikings, mais ils guerroient. Les êtres sont prisonniers de leurs passions, heurts et malheurs se succèdent.
A la narration descriptive de Robert de Boron qui semble adhérer à la féodalité et à ses rites on peut préférer le style poétique de Chrétien de Troyes qui mélangeait avec habileté le réel et l'irréel. Les récits sont complets, structurés et nous apprennent tout sur nos héros, leurs vies, leurs oeuvres et c'est là l'essentiel.
Gwenael CONAN
mercredi 3 décembre 2008
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