L’Asie, dans un futur lointain. Isolé au milieu d’un désert au climat impitoyable, le Palais est bien vide : seules restent la petite Lu et la chatte Divine Endurance. Pas vraiment une fillette, pas vraiment une chatte, mais en fait des « poupées d’ange », créées pour faire le bonheur de leurs maîtres en exauçant leurs désirs.
Elles finissent par partir dans le Sud en quête de Di (le jumeau disparu de Lu) et des humains survivants. Les voilà bientôt dans la Péninsule, où vit une société décadente, opprimée sous le joug des mystérieux Maîtres. Divine Endurance recherche ces derniers, persuadée que Di les a rejoint. Lu part dans une autre direction, tombée sous le charme de Derveet, princesse sans trône à la tête d’un groupe de rebelles.
Mais la chatte et la petite fille sont bien différentes : Tandis que Lu est douce et innocente, la chatte a une vraie nature féline : Elégante, intelligente… et indépendante, sans loyauté aucune. Dangereuse. Surtout quand on prend en compte le don des poupées d’ange de combler les attentes profondes du cœur humain, un don incontrôlable susceptible de faire d’eux les agents de la destruction de cette société moribonde…
Une fois passé quelques premiers chapitres un peu longs où sont introduits les personnages principaux, Gwyneth Jones nous dépeint peu à peu une société post-apocalyptique qui fait réfléchir. Les nombreux personnages forment un contexte fouillé. Il y a ceux que l’on voit : nobles déchus, révolutionnaires divers, laissés pour compte… mais aussi ceux que l’on ne voit pas mais dont on ne sent pourtant l’influence : les Maîtres bien sûr, ces mystérieux conquérants retranchés dans leurs îles artificielles et que personne n’a revu depuis l’Ultime Rébellion, à l’exception peut-être de leurs âmes damnées les Koperasi ; mais aussi les Dapurs, harems clos emplis de secrets, d’où les femmes décident en silence de la politique de leurs Maisons. L’auteure nous fait clairement ressentir la complexité de ce monde au bord de l’extinction.
Gwyneth Jones suggère souvent plus qu’elle ne dit réellement. C’est parfois troublant pour le lecteur, qui peut se sentir un peu embrouillé par ces allusions peu explicites, mais cela incite à se plonger toujours plus profondément dans l’histoire pour en découvrir plus.
Si Divine Endurance, la chatte manipulatrice, a donné son nom au roman, c’est cependant à la petite Lu que je me suis attachée. Fraîche et candide, forte physiquement mais fragile intérieurement, elle se fait aimer instantanément tant des personnages qu’elle croise que des lecteurs, nous entraînant à sa suite dans sa découverte du monde et apportant au livre une petite touche tendre.
Marie-Soleil Wienin
lundi 15 juin 2009
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