mardi 2 juin 2009

Vieille France de Roger Martin du Gard

Joigneau, le facteur de Maupeyrou petit village d’une centaine d’habitants, part prendre le courrier qui arrive par le train de 55 et commence sa tournée à 8heures. Dès lors nous faisons connaissance avec les habitants du bourg, leurs soucis, leurs habitudes et leurs combines que Joigneau connaît bien. Notre facteur possédant déjà un bon bagou aime en plus sentir, renifler et même si nécessaire passer les lettres à la vapeur et ainsi être au courant de tout. Comme cela, de fil en aiguille, Joigneau fait et défait des intrigues. Les Belges cherchent une personne pour les aider dans leur vieillesse et bien Joigneau envoie Mauriçotte. Les Bosse et les Querolles, veulent prendre en viager la mère Daigne. Notre facteur y mettra son grain de sel. Et ainsi de suite avec les Ennberg, les Vernes… Bien entendu cela dans le but dans tirer un bénéfice. J’ai apprécié cette lecture qui est finalement une chronique ordinaire, d’un jour ordinaire dans un village ordinaire de France pendant l’entre-deux-guerres. La construction du livre fait penser à une multitude de tableaux qui se succèdent rapidement. Nous passons de la gare, à l’école, au bar-tabac, à l’épicerie, à la boulangerie et ainsi de suite. Nous survolons la vie des personnages où l’auteur met surtout en valeur l’ambition personnelle ou plutôt l’égoïsme de chacun pour essayer d’avoir plus que son voisin. D’autres descriptions du livre m’ont plu. L’organisation de la vie politique du village les gens de gauche au bar-tabac des Bosse et les gens de droite chez Mr Ferdinand le coiffeur, la présence de pensionnés de guerre, de veuves de guerre. La vision de Mr des Navières sur l’argent et le rôle de l’Etat est intéressante et d’actualité. Pour finir Roger Martin Du Gard nous montre que déjà les jeunes veulent quitter la campagne pour les grandes villes. Un reflet au vitriol de la campagne française des années 30, mais un reflet très authentique. Edouard RODRIGUEZ

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