Santiago le vieux pêcheur tente sa chance en haute mer, après quatre-vingt quatre jours de pêche bredouille. Manolin, un enfant à qui il a appris l'art de la pêche depuis l'âge de cinq ans, est très attaché au vieux. Entre eux s'est instauré un lien indéfectible de confiance, d'affection et de soutien mutuel. Le père de Manolin veut que son fils aille avec des pêcheurs plus chanceux.
La mort dans l'âme l'enfant obéit, mais sa liaison avec le vieux ne faiblit pas, bien au contraire.
Santiago d'une extrême pauvreté n'a presque rien a manger sans le produit d'une pêche généreuse.
Manolin se charge de lui emmener des plats et lui paie des cafés quand au petit matin frisquet ils se retrouvent avant le départ de leur journée de pêche. Au cours de son escapade solitaire, la chance met Santiago aux prises avec un énorme espadon que lui et sa frêle embarcation ont du mal à maîtriser. Ils se trouvent emportés vers un destin où le hasard confronté aux contingences de la mer se joue de leurs désirs.
Présentés comme cela les faits sont simples, mais l'auteur amène une dimension supplémentaire.
Le pêcheur vit un combat titanesque. C'est David contre Goliath. Pour se donner du courage il imagine son héros préféré de Base-ball : Di Maggio. Qu'aurait-il fait en pareille situation ?
Aurait-il capitulé ? Et ce poisson qui se bat pour sa vie, n'est-il pas lui-même digne de respect ?
Le corps du pêcheur lutte, mais son esprit libre gamberge. Doué d'une force peu commune dont il a donné la preuve dans sa jeunesse, Santiago fait corps avec sa ligne. Il est tout entier fondu dans ce câble où le sort va choisir vers quelle extrémité se diriger pour prolonger la vie et donner la victoire : l'homme ou le poisson.
Ce roman de 1952 d'Ernest Hemingway, est très renommé puisqu'il a fait l'objet d'un film en 1958 avec Spencer Tracy. De son titre original "The Old Man and the Sea" avec une traduction en français par Jean Dutourd, malgré le temps, il garde toute sa force. C'est le combat d'un homme seul contre les éléments naturels. C'est aussi un défi contre la malchance et pour la survie. L'auteur a su de manière simple et évocatrice mettre le lecteur dans la peau du pêcheur pour qu'il épouse sa cause. La pauvreté de cet homme, son affection réciproque pour l'enfant, son honnêteté, sa grandeur d'âme, sa hauteur de vue, ne manquent pas de le rendre sympathique. On aimerait être du combat, tiré avec lui sur cette ligne, au bout de laquelle la mort et la vie se toisent fièrement.
Frédéric MOLLICA
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