lundi 21 juillet 2008

Traversée de Nikki Gemmell

La dernière ligne est lue, …déjà ! Vite, trouver le roman suivant de cet auteur et le lire « à bout de souffle » comme celui-ci.Nikki Gemmel, née en Australie en 1967, est journaliste de radio, aujourd’hui établie à Londres et travaillant pour la BBC. Elle effectua en 1995 un voyage professionnel en Antarctique, afin de « couvrir » une expédition scientifique : de cette expérience unique et inoubliable est né son premier roman, « Traversée ». Elle a choisi un mode de récit direct, à la première personne, oscillant entre journal de bord, autobiographie ou récit proche du documentaire : cela donne un récit d’une fluidité totale, bien que riche d’émotions et d’événements. La « Traversée » se fait, ici, de plusieurs manières. « Traversée » d’Australie, terre natale de Fin l’héroïne, en Antarctique...et trajet retour : on ressent par ses yeux, par son corps, par son état d’âme cet Antarctique si mystérieux et difficilement accessible. Le lecteur voyage lui-même en Antarctique. « Traversée » de soi…à l’autre : Fin est journaliste, vivant seule, en décalage perpétuel du reste de la cité car elle travaille de nuit : écoute de la radio de la police en vue de trouver de quoi écrire ses chroniques radiophoniques. Le contexte dans lequel elle exerce son métier, son mode de vie l’ont amenée à se forger certaine « carapace » contre ce qui pourrait l’atteindre, venant des autres. Elle vit en « autarcie affective », pourrait-on dire. Or, la promiscuité de la vie à bord, puis celle de la vie en base polaire, modifieront de fait la posture sociale de Fin. Autrui lui deviendra accessible, elle se rendra accessible à autrui. « Traversée » de soi à soi : Fin mue au fil des événements, des rencontres humaines et animales, des conditions climatiques. C’est là le récit d’une métamorphose, tout au long de cette aventure journalistique, métamorphose qui se poursuivra une fois revenue en terre natale. Le désert –ici, de glace, dans son roman suivant de sable rouge- est un lieu de quête, de révélation, de « nettoyage » : N. Gemmel y aura consacré ses deux premiers romans. La quête de soi au fil d’un voyage, dont le cours peut être défini ou non, est un thème fort en littérature, déjà traité par de grandes plumes, telles celle de Théodore Monod ou celle de Jack Kerouac (« Sur la route » ou « Satori à Paris »). Le talent de Nikki Gemmel est de la même eau et lui permet d’apporter une contribution aussi unique que précieuse à cette thématique. Vite, lire le prochain livre de cet écrivain….
Sylvaine DEKESTER

1 commentaire:

Anonyme a dit…

J'ai adoré ce roman-reportage de Nikki Gemmel et tous les suivants. Avec elle, Peter Carey, Fionna Capp et quelques autres l'Australie nous offre une littérature de qualité pas encore suffisamment découverte.
C. Sauvage

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