mardi 8 juillet 2008

Une pièce montée de Blandine Le Callet

Le mariage de Bérengère et de Vincent est un mariage exemplaire de la bourgeoisie française, un mariage comme tout le monde espérait qu’il soit, c’est-à-dire somptueux, harmonieux et formel.
On note une cérémonie religieuse avec un cortège d’enfants d’honneur, tous habillés merveilleusement. Les mariés sont jeunes et beaux, leurs invités, vêtus avec goût, font honneur à cette journée mémorable. Quant à la réception, organisée dans un lieu romantique, un moulin en l’occurrence, permet aux deux familles et amis de se réunir au grand au complet pour fêter ensemble cet heureux évènement comme il se doit. Bérangère désire que cette journée soit la plus belle de sa vie, elle espère que les gens s’en souviendront comme d’un jour heureux, par conséquent elle s’est souciée aux moindres détails… Il ne manque presque rien à ce mariage magnifique et fastueux, presque seulement, car c’est sans compter les animosités et les ressentiments longtemps dissimulés chez plusieurs membres de la famille, dont les retrouvailles vont favoriser les impertinences : les langues sont déliées, les secrets révélées, les hostilités lancées… Ce mariage sera moins conventionnel et solennel que prévu. J’ai vraiment aimé « une pièce montée » de Blandine Le Callet. Celle-ci nous propose un roman bien original en donnant la parole à neuf convives qui deviennent chacun à leur tour le narrateur. Il arrive qu’un même évènement de la journée soit raconté en double fois, par deux protagonistes différents, mais jamais on ne tombe dans la répétition… Au contraire, cela nous permet de récolter une panoplie de détails croustillants, de sentiments intimes de chez certains invités,... J’ai beaucoup apprécié comment l’auteure se donne la permission d’esquinter les bonnes mœurs de cette société mondaine dont l’apparence est primordiale. Elle aborde des sujets qui fâchent comme l’hypocrisie, l’homosexualité, l’infidélité, la maladie, les mariages de convenances, les faux-semblants, la mésalliance… on ne mélange pas les torchons et les serviettes. Elle dénonce vigoureusement le côté superficiel de cette bourgeoisie. On est parfois choqué par des agissements de certains ou par des paroles formulées. « une pièce montée », rempli de cynisme et d’insolence, accompagné d’un humour mordant, ravit le lecteur. Par ailleurs, ce roman est plein de rebondissements.
Ngan Dai BUI

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