mercredi 19 août 2009

Le pavillon d'or de Yukio Mishima

Mizoguchi, bègue, vit chez son oncle à Yasuoka pour des raisons scolaires. A l’école son bégaiement lui vaut d’être la raillerie des autres. Son père est bonze dans un temple dont il dispose les droits. Sentant son mal de poitrine faire des progrès effrayants, le père décide d’emmener Mizoguchi dans la région de Kyoto pour visiter un temple du 14ème siècle, le Pavillon d’Or, et d’autre part le présenter à son ami le Prieur Tayama Dôsen. A brûle pour point, Mizoguchi est déçu par le temple car d’après les descriptions faites jadis il s’attendait à plus de beauté. Par contre Dôsen promet de s’occuper de Mizoguchi au décès de son père. De retour à Yasuoka deux événements vont survenir dans la vie de Mizoguchi. Primo,il comprend que la beauté Pavillon d’Or est visible quant il est considéré dans son ensemble et, secundo son père meurt d’une hémorragie. Selon les dernières volontés de son père, Mizoguchi entre comme novice au temple du Pavillon d’Or. Durant cette période, il se fera un ami : Tsurukawa qui ne se moque pas de son défaut de prononciation. Mizoguchi voit se développer en lui beaucoup d’interrogations sur la beauté et assiste au Temple à une scène étrange entre un jeune officier et une belle jeune femme. Quand sa mère lui annonce qu’elle a tout vendu même les droits du Temple de son père, Mizoguchi n’a plus qu’un objectif devenir Prieur du Pavillon d’Or. En d’autres terme devenir le successeur Prieur Tayama Dôsen. En 1947, Mizoguchi rentre à l’Université et se lie d’amitié avec Kashiwagi qui a les pieds bots. Chemin faisant, Tsurukawa décède, la belle jeune femme du Temple réapparaît, le Prieur traîne avec une geisha et tout cela amène Mizoguchi à se poser des questions sur la vie du Temple et sur son utilité, sur la beauté des choses et des êtres. Jai énormément apprécié les descriptions simples et réalistes de la campagne japonaise, de la forêt et de la mer. Les us et coutumes de la cérémonie religieuse de l’enterrement sont des découvertes intéressantes pour qui comme moi ne les connaît pas. Les passages dédiés au Pavillon d’Or, lieu central du livre y sont saisissants. Le Pavillon d’Or y est décrit dans les moindres détails, à différentes saisons, de nuit comme de jour, avec des touristes mais aussi dans son côté le plus tranquille. J’ai trouvé parfois que tant de détails alourdissaient le livre. J’ai beaucoup aimé les expressions « oubli dans le sommeil », « ouverture de la règle », « session du gruau de riz » et d’autres encore qui correspondent toutes à un moment de la journée du moine. Un paradoxe saute aux yeux du lecteur, ce livre évoque beaucoup la beauté au travers de l’architecture, de la musique, des fleurs alors que l’auteur a voulu que deux des principaux personnages ne soient pas beaux et atteints de problème (bégaiement pour l’un et pieds bots pour l’autre). A méditer également les deux petits passages sur le comportement imbécile des Américains pendant leur occupation du Japon. Edouard RODRIGUEZ

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