jeudi 26 avril 2007

La vieille qui marchait dans la mer de San Antonio

Lady M., vieille dame riche, aime les belles choses et les plaisirs de la vie. Accompagnée par son fidèle Pompillius, aristocrate roumain, la vieille dame n'est pas aussi sénile qu'elle ne veut bien le montrer. Elle profite parfaitement de son corps décharné pour le mettre à son profit et oser ce qui n'est pas osable. Lambert, plagiste quelconque va se voir entrainé par ce couple fascinant et mystérieux pour être finalement intégré à ce trio hors normes. L'histoire parait, à première vue banale. Une vieille dame, un vieux monsieur, un jeune éphèbe. Mais le mélange des gens, des sentiments, le sexe, l'argent, les hautes sphères et les arnaques en font un roman détonnant. Il est impossible de raconter ce qui se déroule dans cette histoire sans en connaître les rouages. On est pris dans cet engrenage de cette vieille femme qui compresse tout ce qu'elle touche, qui s'exprime tout le temps à Dieu dans des termes si crus qu'ils feraient rougir n'importe qui. C'est ce mélange qui déroute, voire qui gêne ; Parler à Dieu de sexe avec un vocabulaire aussi grossier ; Ces variations d'amour entre la vieillesse, qui regrette la jeunesse passée et la jeunesse, pris d'un amour inexplicable, dérangeant, fanatisant pour cette vieille dame ; Les blessures de la vie de chacun qui, d'un seul coup, vous saute au visage, sans crier gare ; La jalousie des uns contre le bonheur des autres ; Et la vieillesse, toujours la vieillesse, cette multitude de souvenirs enfouis ; Ce jeu constant entre réalité et fiction : Sénilité ? Réalité ? Fiction volontaire ? Les relations sont fortes, extrêmes, sans concession. Les personnages sont tout sauf caricaturaux. Tout est tellement hors norme qu'on n'arrive pas à savoir où Frédéric Dard nous emmène. Mais quelle chute ! On m'avait conseillé ce livre comme un roman fort. J'avoue avoir mis longtemps à rentrer dedans. Mais une fois refermé le livre. La claque ! Peut-être le soulagement d'avoir terminé ce livre si dérangeant. Ce mélange de religion avec toutes les bassesses du monde. Ces amours impossibles. Tout un ensemble cru qui parait si brut et pourtant tellement travaillé. Détonnant. Une fois de plus, on aime ou pas San-Antonio. Il est incontestable que c'était un très Grand Monsieur de la littérature. Je ne peux pas dire que j'ai adoré. Je n'en sors toutefois pas indemne. Bejamin DUQUENNE

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