jeudi 26 avril 2007

Le ventre des lucioles d'Andrea H. Japp

A Paris, sur les quais de la Seine, une adolescente est retrouvée morte, égorgée. La tête reposant sur ses genoux, un très jeune garçon, lui aussi assassiné ! A Boston, une autre adolescente, venue de nulle part, s’effondre dans les bras d’une jeune femme à la sortie d’une boîte de nuit après avoir parcouru plusieurs centaines de mètres, la gorge tranchée. Point commun entre les deux victimes : elles sont jeunes, elles sont blondes et elles sont enceintes ! Tel est le départ de ce roman d’Andréa H. Japp, l’une des « reines » du roman noir français ! Pourtant, ce cinquième opus des aventures de Gloria Parker-Simmons laisse le lecteur bien perplexe. En effet, l’impression qui prédomine au terme de la lecture du roman est que Andréa H. Japp privilégie par-dessus tous les rapports entre ses personnages quitte à ne placer l’histoire qu’au second, voir au dernier plan. Dans un style dur, violent, âpre et surtout sans concession, elle nous détaille merveilleusement tous les travers et les tourments de ses personnages: Gloria Parker-Simmons, la mathématicienne anorexique et angoissée qui ne sait comment faire accepter à sa fille autiste le fait d’être enceinte alors qu’elle-même ne l’accepte pas ! James Cagney, le flic désabusé dont l’âge avancé devient une obsession tant dans le travail que dans les relations amoureuses (et tumultueuses) qu’il entretient avec Gloria ! Richard Ringwood, adjoint de Cagney, qui n’arrive plus à supporter les douze ans d’absence de sa femme ; Lionel Glover, l’autre adjoint, coincé entre ses devoirs au FBI et sa relation avec Elisabeth-Ann Gordon, femme-flic du commissariat de Boston ; etc. Autant de portraits d’hommes et de femmes, complexes et attachants. Malheureusement, l’intrigue de l’histoire est d’un tout autre acabit. Malgré un départ tonitruant, le soufflé retombe très vite… et le suspense avec ! L’histoire plonge alors dans du grand n’importe quoi : alors que tout le FBI et le Boston PD patauge pendant les ¾ du roman, Gloria n’a qu’à rentrer la copie des rapports d’autopsie dans son ordinateur, lancer son super programme mathématique … et hop ! Elle découvre que les victimes ont toutes un nouveau point commun… et re-hop ! Le FBI trouve le pourquoi du comment… et re-re-hop ! Elle retrouve le coupable et le… mais ne racontons pas la fin ! En sorte, cela me fait penser à certains films dont on dit qu’ils ne sont pas bons mais dont la prestation des interprètes vaut le détour. Dernier point : il est très certainement préférable de lire les livres d'Andréa H. Japp dans l’ordre car le rappel incessant aux précédentes aventures de Gloria Parkers-Simmons est omniprésent. Pierre LUCAS

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