vendredi 11 mai 2007

On ne fait jamais vraiment ce que l'on veut de Christine Arnothy

Notre vie privée, professionnelle, nos actes, notre comportement en vers des événements, en vers les autres, sont souvent dictés par notre inconscient. On se cache derrière un masque, une carapace. Pour que l’on puisse s’en débarrasser et être nous-même, il faut admettre et faire le deuil de tout ce qui nous pousse à agir autrement que comme on le voudrait. C’est ce qui arrive à Clara, une jeune femme de trente cinq ans, brillante avocate pour les affaires de divorces, elle s’est forgée une réputation telle que les gens ne veulent qu’elle, mais pourtant elle va abandonner cette spécialisation pour se tourner vers le droit des affaires. Pourtant Clara n’est pas heureuse, quelque chose l’en empêche ou elle ne veut pas l’être ? Un passé douloureux, des origines dont elle a honte. Tout cela fera qu’elle, bien que croyant être maître du destin, va se voir dans l’obligation de faire des choses dont elle n’a pas envie, mais auxquelles elle ne peut échapper. Entre Paris et Vienne, ce roman nous emmène avec l’héroïne dans des univers différents. Clara parviendra-t-elle un jour à faire ce qu’elle souhaite vraiment et pour des raisons saines ? Trouvera t-elle le bonheur ? Un roman dans lequel on peut se reconnaître… L’auteur, Christine Arnothy s’est servi de son histoire personnelle, en faisant de son héroïne, une jeune femme juive dont les ancêtres ont été déporté dans des camps de concentration. Elle a par ailleurs écrit sa biographie, « J’ai quinze ans et je ne veux pas mourir », publié à Paris en 1955 et ayant obtenue le Grand Prix de Vérité. Même si l’auteur n’est pas avocate, mais journaliste, son fils, François Bellanger, est avocat, spécialiste des droits européens et professeur en droit administratif à l'Université de Genève. Ceci a permis à l’auteur de bien construire son histoire, car elle a aussi épousé un homme important, puisqu’il était le directeur du « Parisien libéré », mais aussi un grand journaliste, résistant de la première heure, vice-président de l'Agence France-Presse et président de la Fédération Internationale des Editeurs de journaux. Comme Clara, elle a connu une carrière internationale, interviewé, fait des portraits, rencontré des personnalités de milieu d’affaires importantes, de politique. Le titre de ce roman, m’a captivé, car j’ai tout de suite pressenti que j’allais lire un peu mon histoire. Je voulais être avocate comme Clara, pour des raisons personnelles douloureuses, mais au bout de 3 ans je m’ennuyais, ce n’était pas tel que je l’aurais voulu, j’étais pressée de défendre certaines causes, mais en tant qu’étudiante, j’ai eu rarement l’occasion de dire ce que je pensais. En faisant, une psychothérapie comme Clara d’ailleurs ( je me suis aussi inventé des histoires durant les séances), j’ai compris que ce n’était pas la peine de continuer, j’ai donc changé de voie. Je suis fille d’immigrés, et grâce à ce livre, je me suis rendu compte que durant des années j’ai eu honte de mes parents qui avaient un accent étranger, à tel point que je ne supportais pas qu’ils viennent aux réunions parents/professeurs. J’ai eu honte de mon nom, de mon prénom, c’est pour cela que je le « rendis » français, et quand je me suis mariée, j’étais contente de changer de nom. Mais depuis un an, j’ai repris mon nom de jeune fille en plus de celui d’épouse. Identiquement à Clara, je me suis réconciliée avec mes origines. Et, drôle de coïncidence, ma mère aurait dû s’appeler Sarah… Marie Isabelle ALONSO CHEMINAL

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