lundi 18 février 2008

Froid aux yeux de John Sandford

Minneapolis, Stéphanie Bekker est retrouvée morte dans sa cuisine, le corps en charpie et les yeux crevés. Qui a ainsi pu massacrer la femme d’un obscur docteur en pathologie ? Crime de rodeur ? Crime de toxicomane en manque ? Pour Dell, officier à la brigade des stups et cousin de la victime, l’assassin ne peut être que le mari lui-même… Mais le Docteur Bekker a un alibi en béton : au moment du crime, il était à San-Francisco ! Dell confie alors son désarroi à Lucas Davenport, ami et collègue, à qui est finalement confiée l'enquête. Alors que Lucas œuvre à la recherche d’un éventuel témoin, l’amant de Stéphanie Bekker, un deuxième cadavre, celui d’Elizabeth Armistead, administratice de théâtre, est découvert, les yeux crevés ! Pour Lucas, nul doute, les deux crimes sont liés...
« Froid aux yeux » est le premier volet de l’affrontement entre Michael Bekker et Lucas Davenport. Construit autour du thème de la mort, ce roman laisse un arrière goût nauséeux tant les personnages sont proches du chaos. D’un côté, le Docteur Bekker, un pathologiste schyzophrène, bourré aux amphétamines, dont la fascination absolue pour la mort et le plaisir qu’il semble en retirer, lui ont valu le surnom de Docteur « Décés » lors de la guerre du Viet-Nam. De l’autre, Lucas Davenport, un flic en pleine déprime depuis que sa compagne l’a abandonné en emmenant sa fille et pour lequel la devise d’un bon policier n’est autre que « La fin justifie les moyens ! ». Malgré mon amour pour les romans noirs policiers et alors que j’avais adoré les trois premiers romans de John Sanford (où l’on retrouvait déjà Lucas Davenport), je reste ici sur un sentiment mitigé. C’est sûr, on est à mille lieux des romans de Mary Higgins Clark. Tout est pourri et malsain. La limite qui sépare policier et criminel est tenue et durant toute ma lecture, un sentiment de malaise m’a accompagné. Alors, « Noir c’est noir, il n’y a plus d’espoir » ? Si, car la qualité de l’écriture et le sens du suspense de Sandford permettent de finir ce roman sur une meilleure note ! Pierre LUCAS

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