lundi 11 mai 2009

Paradiso de José Lezama Lima

Il y a Maman Munda la grand-mère, Le Basque, et son fils le Colonel, il y a Rialta la femme du Colonel, l’oncle Alberto Oloya, Don Andrés, la grand-mère Mela et le petit-fils José Cemi…Il y a aussi Madame Augusta, Andresito et Maltide… Paradiso raconte avant tout l’histoire de deux familles cubaines. Dans l’enchevêtrement des péripéties, dans la luxuriance des différents personnages de La Havane du vingtième siècle, Paradiso retrace le récit généalogique d’une famille cubaine créole enrichie dans l’industrie sucrière qui s’unit à une famille aristocratique d’origine portugaise et sévillane. José Cemi en est le héros, il est le fils d’un ingénieur cubain ayant la discipline d’un militaire sorti d’une académie européenne et d’une femme à la délicatesse morale et physique exceptionnelle. Derrière ce jeune homme asthmatique se cache le jeune adolescent José Lezame Lima. La narration de ce gros livre de plus de six cents pages n’est jamais chronologique, elle est constamment bousculée, détournée, happée par de grandes digressions, de grandes circonvolutions qui tracent des motifs raffinés et exotiques à l’image de cette famille exubérante et généreuse. José Lezame Lima brosse un monde de poésie et de magie. La langue est au cœur de ce roman baroque, effervescent et complexe. Par un glissement parfait, les métaphores font naître des épisodes, toute une série de ramifications du récit où par superposition d’images l’histoire s’évade en des volutes légères et violentes. Le lecteur est happé, emporté sans son consentement dans un monde pourtant bien réel fait de nombreux morts et d’amour. Ce livre brasse un savoir universel monstrueux. Chaque phrase recèle des beautés inavouables où chaque lecteur peut trouver en lui des résonances : ici une référence à une fable de La Fontaine apprise à l’école, là à la tradition du cirque Amar… Jacky Gloaguen

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