Dans « Terre des hommes » Antoine de Saint-Exupéry commence par nous parler de sa profession d'aviateur
pour vols postaux telle qu'elle existait dans les années vingt. A cette époque, la navigation aérienne se faisait à vue. Les voyageurs se repéraient aux paysages. A travers plusieurs anecdotes personnelles ou de ses confrères, Saint-Exupéry nous présente la Terre vue pendant le vol. Entre les repères visuels qui le guident vivent les hommes. Ces hommes, qui peuplent les différentes contrées, l'auteur ne nous les décrit pas comme une masse mais comme un addition d'individus. Chaque individu a sa vérité propre dans sa relation à lui-même et aux autres. Et lors de ses voyages, Antoine de Saint-Exupéry a pu collecter une foule de personnalités. Il y a : le citadin qui prend le bus, l'aviateur explorateur, le colon guerrier du désert, son opposant l'insurgé, l'esclave qui devient affranchi, le combattant espagnol républicain... tous vivent sur cette même planète et portent dans leurs idéaux, leur noblesse.
Pour commencer, le lecteur est confronté à l'appréhension du jeune pilote avant son premier vol. Ce sentiment n'est pas dû à l'avion qu'il va piloter ou la ligne qu'il va parcourir, il vient des disparitions de ses collègues plus chevronnés. Juste avant le vol, le débutant est instruit par le pilote aguerri et cette leçon transforme la géographie des cartes en géographie des hommes : les traits sans importance s'effacent et c'est la vie qui s'impose: la ville espagnole de Guadix n'est pas signalée par de grandes lettres couchées au sol mais par des orangers qui bordent un champ, un champ se change en piste d'atterrissage, une petite rivière se révèle être un piège sournois camouflé dans les herbes et un coin raisonnable pour servir de base. Mais quand les limites habituelles sont dépassées et que l'avion se retrouve par dessus l'océan avec une réserve de carburant limitée, alors ce sont les aventuriers qui s'élèvent et qui sont seuls responsables de l'arrivée du courrier à bon port. Cette charge, si importante, s'accompagne d'une mise en jeu encore plus grande : leur propre vie. Saint Exupéry conte des voyages dont l'issue est incertaine : parce que l'aviateur a perdu sa route et s'égare au dessus de l'océan, ou encore parce que le vent a mis l'avion à terre en plein désert.
Ce sont tous ces risques qui sont pris pour transmettre des nouvelles d'hommes à d'autres hommes. D'en haut le narrateur voit donc les hommes qui vivent ensemble et passent le temps en fraternisant, en s'aimant et en se combattant. Dans ces différents rapports entre eux, ils apprennent peu à peu, ils se rapprochent de leur propre vérité et si possible vivent leur vocation. Enfin l'auteur nous parle de l'humanité des hommes. Car les hommes ne deviennent humains que quand leur esprit les élèvent et qu'ils se mettent à créer. Ils peuvent créer du savoir, de la musique, des histoires, … Et ce sont ces instants qui les font heureux.
Pour finir « Terres des hommes » est un livre qui décrit la réalité au lecteur pour qu'il y trouve les trésors de l'humanité. Les histoires qui y sont contées sont uniques, mais les situations qui y prennent place exacerbent ces trésors. Ceux-ci aideront sans doute un jour les hommes à peupler ensemble leur terre pour qu'elle soit complètement une Terre des hommes.
Pris au fil des pages, le lecteur reçoit le message de l'aviateur, sa vision. Dans cette vision du monde, il existe des hommes.
Laetitia MENS
vendredi 29 mai 2009
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