jeudi 8 juillet 2010

Bonjour tristesse de Françoise Sagan

Cécile, à un âge inconnu, raconte l'été de ses 17 ans. Elle passait l'été dans une villa au bord de la Méditerrannée, avec son père Raymond, séducteur impénitent, et une de ses maîtresses, Elsa. Après quelques jours de parfaite détente et de nonchalance, à se soûler de soleil, de chaleur et de mer, Cécile avait compris que les vacances allaient prendre un autre visage. Anne Larsen, une ancienne amie de sa mère, femme de goût et de tête, était venue partager leur retraite ensoleillée. Entre Raymond et Anne, l'attirance était telle que, très vite, il fût question de mariage. Pour Cécile, il était inconcevable que son père lui échappe, et il lui était inconcevable de plier devant cette femme si belle, si attirante, si dangereuse.
Le titre de ce roman est le deuxième vers d'un poème de Paul Éluard, À peine défigurée. La narratrice ouvre et ferme son récit au son de la tristesse. "Sur ce sentiment inconnu dont l'ennui, la douceur m'obsèdent, j'hésite à apposer le nom, le beau nom grave de tristesse." (p. 7) "Je répète ce nom très bas et très longtemps dans le noir. Quelque chose monte en moi que j'accueille par son nom, les yeux fermés: Bonjour Tristesse." (p. 180)
J’ai beaucoup aimé le rythme des mots. J’y ai trouvé une grande langueur parfois secouée d’une violence inattendue. Tout se déroule au rythme de l’été et de sa chaleur écrasante, mais les personnages comme les mots se révoltent parfois contre cette immobilité forcée, et on est face à une écriture qui se débat.
Les descriptions des paysages de la Côte d’Azur ressemblent à des aquarelles. L’auteure donne l’essentiel, on reconnaît les formes, on devine les éléments, mais aucun détail ne vient perturber l’attention qu’il faut porter au drame qui se noue. On a l’impression que le décor s’efface, s’épure, comme sur une scène de théâtre où il s’agit davantage de suggérer que de montrer.
Très court roman qui se lit vite et qui marque. La narration est fluide, l'écriture de Sagan est séduisante. Je la découvre avec ce texte et il était plus que temps! Maintenant que le premier pas est fait, les autres n'en seront que plus agréables.

Magali CONEJERO

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