dimanche 4 juillet 2010

Couples de John Updike

Piet est un entrepreneur de trente quatre ans. Il est marié, sa femme est merveilleuse et tout le monde le reconnaît. Pourtant il ne peut s’en satisfaire, il la trompe. Par peur, par ennui ou par besoin de reconnaissance : l’auteur laisse longtemps en suspend les motivations du héros. C’est un orphelin qui se sent perdu ; pendant les soirées organisées par le groupe d’amis auquel il appartient, il se trouve étranger et mal aimé. Il n’a pas de fils, sa femme le rabroue et ils croient que ses employés le méprisent. A la fin du récit il avouera que c’est son épouse qu’il aime à travers ses conquêtes.
Personne n’est dupe de ses secrets. Il n’est pas le seul à en avoir. C’est devenu au sein du groupe une habitude, ils répandent des rumeurs, ils cancanent, car pour la bourgeoisie l’adultère est la seule aventure possible. En parler est déjà y participer.
L’histoire est finalement terrible, c’est un monstrueux naufrage qui se fait sans bruit et sans cri. Les murs étouffent les drames qu’ils cachent.
Grâce à l’omniprésence des dialogues, John Updike projette rapidement le lecteur au cœur de cette vie, au milieu de cette communauté bourgeoise de l’Amérique des années JFK. Il décortique de l’intérieur la société et ses conventions. C’est une critique minutieuse de la middle class américaine à l’époque où la sexualité s’affranchit. Chacun joue un rôle, chacun se raconte et s’invente, tous mentent. Jusqu’où ?
Ce livre pourrait être partagé en deux parties. Une première où sont recueillies les innombrables discussions des protagonistes et une deuxième où les dialogues se font rares, pour marquer la solitude dans laquelle est finalement tombé le héros.
Couples est un roman vivant qui mérite les louanges qu’il a su faire naître à sa parution. Les années passées n’ont pas altéré le plaisir de sa lecture.

Jacky GLOAGUEN

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