vendredi 2 juillet 2010

Le secret de la ferme grise de Mary-Elizabeth Braddon

Au cimetière d’Olney-sur-Trent, Dudley Carleon paraît désespéré devant la tombe de son frère aîné. Bien qu’il hérite par son décès soudain du domaine de la Ferme-Grise, rien ne semble pouvoir le consoler de la disparition de Martin. Conformément à la tradition familiale, Le jeune homme conserve tout le personnel, dont Ralph l’intendant et la sœur de celui-ci. Par contre, il n’envisage pas d’épouser Agnès Marlow la fiancée de son défunt frère, comme le lui suggère son avoué. Rapidement, l’attitude de chacun se révèle bien étrange : Dudley garde (depuis trop longtemps ?) une expression taciturne et tourmentée, Ralph est vraiment très (trop ?) présent, Agnès voue une aversion (irraisonnée?) à Dudley. Jenny, la toute nouvelle épouse de ce dernier, ressent une oppressante et irrépressible angoisse monter en elle. Quel terrible secret cache la Ferme-Grise ?...
A la fin du 19è siècle (et encore maintenant !), L’Anglaise Mary Elisabeth Bradon connaît un très grand succès dans le monde du roman policier. « Le secret de la Ferme-Grise » est une nouvelle (moins d’une centaine de pages), excellente initiation à son style. Le récit est facile d’accès par son vocabulaire et ses tournures de phrases simples, et ses chapitres courts. En premier lieu cela ressemble à une histoire relativement banale, mais rapidement l’auteur décrit des faits qui piquent la curiosité et sèment le trouble. Il se passe sans aucun doute possible quelque chose d’anormal, mais ce n’est que progressivement que le lecteur découvre les divers éléments lui permettant de progresser dans l’intrigue. Il ne faut pas s’attendre à lire la description de scènes horribles avec forces détails macabres. Par contre, on se laisse facilement  gagner par l’étrange malaise ressenti par les différents protagonistes. Le dénouement final n’est pas vraiment une surprise, c’est plutôt le décryptage des relations entre les différents personnages qui fait tout le sel du récit.
 J’ai trouvé fort agréable de lire cette nouvelle. En effet, l’auteur a choisi de garder une certaine sobriété dans sa façon d’écrire en évitant la surenchère d’effets destinés à horrifier le lecteur. Le fait de distiller petit à petit les informations, sans forcer plus que nécessaire dans la description de certaines scènes, suffit à créer une certaine tension et le suspens.  

Sophie HERAULT

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