Rêves de Bunker Hill est le dernier volet de la tétralogie autobiographique de John Fante. Malade et à bout de force, il dicte son ultime roman à sa femme. Le livre n’a pas la puissance de son chef d’œuvre unanimement reconnu, Demande à la poussière, néanmoins il est marqué de l’empreinte de son style. Car une œuvre de John Fante, c’est avant tout un style, nerveux et poétique, un souffle, une manière de raconter, entre drôlerie et cynisme.
Arturo Bandini en est le héros ; c’est un séducteur, un personnage solitaire et excessif, trop fier et trop vantard. Il accumule bien des défauts, il avoue bien des travers, toute chose qui le rend humain et très proche du lecteur. Il est même parfois un peu trop méchant, suffisamment pour le faire paraître désagréable et agaçant. Habile rhéteur, il est manipulateur ; son égoïsme lui jouera des tours.
Arturo Bandini rêve de devenir un grand écrivain. Il croit toucher au but quand il est enfin remarqué par un grand producteur d’Hollywood. Il est embauché mais il ne fait rien, son talent se gâte d’ennui. Attendre ne peut le satisfaire. Ses rêves sont faits de grandeur et de majesté, il ne veut pas seulement toucher des milliers de dollars par semaine, il veut écrire de grandes choses, des scénarios mémorables. Mais Hollywood est une industrie qui n’a rien à faire des rêves, elle broie les plus grands talents littéraires.
Entre la misère des hôtels minables de Bunker Hill et le faste mièvre des décors hollywoodiens, John Fante nous promène dans Los Angeles ; sa peinture du rêve américain y prend des teintes jusque là inconnues. Sous sa plume, les conventions explosent, rien ne résiste à sa volonté de provocation. C’est comme s’il voulait toujours aller plus loin, au-delà de ce que peut supporter le lecteur. Il ne lui laisse aucune chance, comme si son besoin de liberté l’amenait à rechercher la solitude la plus totale. Pour s’en convaincre, il suffit de se rappeler quelques épisodes extravagants, par exemple quand Bandini, dans une église, balbutie un je vous salue Marie en fantasmant sur sa secrétaire, la belle Thelma. Déboussolé, terrifié et ridicule, en transe et en érection, il prend la fuite en voiture.
Arturo Bandini en est le héros ; c’est un séducteur, un personnage solitaire et excessif, trop fier et trop vantard. Il accumule bien des défauts, il avoue bien des travers, toute chose qui le rend humain et très proche du lecteur. Il est même parfois un peu trop méchant, suffisamment pour le faire paraître désagréable et agaçant. Habile rhéteur, il est manipulateur ; son égoïsme lui jouera des tours.
Arturo Bandini rêve de devenir un grand écrivain. Il croit toucher au but quand il est enfin remarqué par un grand producteur d’Hollywood. Il est embauché mais il ne fait rien, son talent se gâte d’ennui. Attendre ne peut le satisfaire. Ses rêves sont faits de grandeur et de majesté, il ne veut pas seulement toucher des milliers de dollars par semaine, il veut écrire de grandes choses, des scénarios mémorables. Mais Hollywood est une industrie qui n’a rien à faire des rêves, elle broie les plus grands talents littéraires.
Entre la misère des hôtels minables de Bunker Hill et le faste mièvre des décors hollywoodiens, John Fante nous promène dans Los Angeles ; sa peinture du rêve américain y prend des teintes jusque là inconnues. Sous sa plume, les conventions explosent, rien ne résiste à sa volonté de provocation. C’est comme s’il voulait toujours aller plus loin, au-delà de ce que peut supporter le lecteur. Il ne lui laisse aucune chance, comme si son besoin de liberté l’amenait à rechercher la solitude la plus totale. Pour s’en convaincre, il suffit de se rappeler quelques épisodes extravagants, par exemple quand Bandini, dans une église, balbutie un je vous salue Marie en fantasmant sur sa secrétaire, la belle Thelma. Déboussolé, terrifié et ridicule, en transe et en érection, il prend la fuite en voiture.
Jacky GLOAGUEN
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire