jeudi 16 septembre 2010

A force d'oubli de Belva Plain

On peut dire que Charlotte Dawes n’est pas une adolescente épanouie avec un père dépressif et une mère absente. Comme si cela ne suffisait pas à son malheur, elle va se faire violer à 14 ans par Ted, le fils de Claudia, qui vient de se marier avec son oncle Cliff. On apprend rapidement que Ted a agressé d’autres jeunes filles et les a même brutalisées. En liberté conditionnelle,  Ted va en profiter pour s’enfuir et ne jamais plus donner signe de vie. Les années ont passé, mais la hantise de Charlotte est qu’un jour, elle croise de nouveau le chemin de son agresseur.
Concernant les personnages, j’ai vraiment apprécié la complicité entre les deux frères, Bill et Cliff, qui restent soudés et surmontent ensemble les difficiles épreuves de la vie. J’aime également la relation sincère entre Cliff et Claudia, un amour fort les lie et les aide à faire face à la dure réalité. Quant à Elena, la mère de Charlotte, superficielle  et un peu insouciante sur les bords, mais on ne parvient pas à la détester, car finalement, son attitude immature à prendre la vie un peu trop à la légère tend à faire sourire. A sa façon, elle sait montrer son affection et son soutien à Charlotte, même si elle le montre mal. Mes deux personnages préférés restent, d’une part Bill que j’admire, car malgré tous les soucis qu’il endure et porte sur ses épaules, il se montre très présent,  attentif et protecteur envers sa fille, il fait de son mieux pour l’aider et la guider dans l’existence ; d’autre part Claudia, une femme honnête et courageuse qui doit vivre avec une culpabilité énorme à cause de son fils violeur en fuite. Cette dernière est très touchante, sans oublier l'héroïne qu'on ne peut que l'apprécier.
Belva Plain aborde l’aspect psychologique d’une fille violée : c’est un vrai désastre, non seulement la victime perd son adolescence, mais également une part de sa vie de femme, sa confiance en elle-même et bien entendu envers les hommes  à cause de ce terrible passé. Il est relativement difficile pour une femme ayant subi un viol de bien reconstruire sa vie,  notamment une vie amoureuse normale et stable.
« A force d’oubli » est un roman qui se lit facilement comme les autres romans de l’auteur, j’adore le style de Belva Plain, simple, sans chichi, abordable pour tout lecteur et sans artifices. Une écriture agréable avec une description d’événements qui se succèdent rapidement, on est dans l’action et on les vit intensément. Elle possède cette façon très naturelle de raconter les histoires qu’on prend vraiment plaisir à s’y plonger et à s’immerger dedans.


Ngan Dai GRAMOLINI

Aucun commentaire:

Publicité