mardi 12 octobre 2010

Karine après la vie de Didier Van Cauwelaert

Karine, d’origine française, vit au Mexique avec ses parents. Elle n’a que 21 ans lorsqu’elle disparait brutalement dans un accident de voiture. Vive et très intelligente, elle était l’unique enfant d’Yvon et Maryvonne Dray. Ceux-ci, complètement abattus par la perte de leur enfant, essaient de puiser dans la religion des réponses à leurs interrogations. Ils sont également initiés par leur notaire sur la vie après la mort. Cette possibilité s’impose vraiment à eux lorsque, 6 mois après, ils se plongent dans la lecture de 2 ouvrages édifiants sur le sujet. Ils s’aperçoivent que Karine cherche et réussit à communiquer avec eux  par l’intermédiaire de rêves, d’objets déplacés, d’écriture automatique, etc. Ils ont alors la révélation que la mort n’existe pas : la vie terrestre n’est qu’un passage vers une autre vie…
Dans une première partie, l’écrivain de romans surnaturels Didier van Cauwelaert présente sa « rencontre », 3 ans après son décès, avec Karine.  Dans un style « parlé » brut, Il expose aussi ses expériences paranormales en groupe, au risque de rebuter d’emblée son lecteur par le foisonnement de descriptions de manifestations (présentées comme véridiques) de personnages décédés. Dans une deuxième partie, plus longue, le témoignage des époux Dray prend le relais. Le style littéraire choisi est beaucoup plus posé. La lente sortie du désespoir des parents affleurent à chaque ligne. 3 doubles pages au centre reproduisent des photos de la jeune fille et de ses parents, des exemples d’écriture automatiques, et une « trans-image » de Karine apparue sur un ordinateur débranché. Le livre se termine sur le court témoignage de divers autres intervenants, dont celui d’un prêtre de l’église catholique tout acquis à ces phénomènes.
J’ai difficilement réussi à passer le cap des 50 premières pages, celles du témoignage de l’écrivain. Les faits évoqués sont tellement nombreux et  hors normes que l’on se croit dans un roman de piètre qualité. La suite ne passe également qu’aux forceps, bien que le choix littéraire soit complètement différent. En effet,  les communications de Karine sous toutes (trop de… ?) formes, ses farces ( !), et ses messages de plus en plus emprunts (jusqu’à frôler l’overdose) de foi et de bonté dans une vie éternelle extraordinaire, sont vraiment trop nombreux et trop divers. Je ne prétends détenir aucune vérité sur l’existence ou non d’une forme de vie quelle qu’elle soit après la mort. Ce livre me laisse cependant un arrière goût amer sur l’exploitation éventuelle de la douleur de personnes touchées par un deuil, bien que ces dernières y trouvent manifestement une source de réconfort.

Sophie HERAULT

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