dimanche 24 octobre 2010

Le signe du taureau. La vie de Cesar Borgia de Guy Rachet

En ce jour d'Aout 1484, c'est dans une Rome en proie aux affrontements entre alliés et ennemis du défunt Pape Sixte IV que pénètre le jeune  César Borgia. C'est encore un enfant, mais il est promis à un brillant avenir : son père, futur Pape Alexandre VI, le destine à la vie religieuse. Mais le jeune homme, Cardinal à 16 ans, aura d'autres ambitions :  quittant l'habit, il deviendra capitaine général de l'Eglise, pour le compte de laquelle il conquerra les grandes cités italiennes. Sa carrière sera tout autant marquée par ses victoires que par le soufre qui fera la réputation des Borgia : amant de l'épouse de son frère, de sa soeur Lucrèce, fréquentant des courtisanes, fomentant complots et assassinats au sein même de sa propre famille, ce grand guerrier et fin politique connaîtra la splendeur de la cour pontificale et des arcanes du pouvoir, jusqu'à sa chute, aussi flamboyante que son ascension. 
Ce livre raconte donc, de façon romancée, la vie de César Borgia. On y croise, outre les membres de sa famille, toutes les grandes figures politiques de l'époque, des Orsini aux Colonna en passant par les Sforza, les Medicis ou Machaviel. L'écriture est un peu lourde, peu aérée, s'appesantissant longuement sur les rapports entre les nombreux personnages, et il est parfois difficile de s'y retrouver... Pour autant, la peinture de la situation et des complots politiques de l'époque est passionnante, et le portrait de César Borgia, héros cruel, machiavélique mais éblouissant de ce roman, ne l'est pas moins. Très descriptif et centré sur l'état d'esprit de son personnage principal, c'est un roman érudit et bien documenté.
Bien que je ne n'apprécie pas forcément ce style d'écriture, j'ai beaucoup appris dans ce livre, qui m'a permis de me plonger dans l'atmosphère de l'époque, et plus précisément dans son versant politique. Le nécessaire parti pris du romancier fait que Guy Rachet a choisi de prêter à César Borgia des intentions, des pensées et des sentiments qui m'ont quelque peu déstabilisée, car j'y ai vu un homme sans nuance, peut-être un peu caricatural. Ce portrait m'a donc donné envie de le confronter à d'autres, et également de m'intéresser aux autres membres de la famille Borgia, certainement aussi fascinants que le héros de ce roman.


Fanny LOMBARD

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