lundi 4 octobre 2010

Un garçon de France de Pascal Sevran

Dans les années 40, Le petit Laurent d’Entraigue grandit sans démonstrations d’affection, si ce ne sont celles un peu particulières du curé de sa paroisse. Fils unique d’une espagnole qui l’abandonne rapidement et d’un sous-préfet rigide, il ne reçoit pas plus d’amour de sa belle-mère. L’année de ses 19 ans en 1959, quelques temps après le décès de son père, Laurent quitte sa Haute-Vienne natale et se rend à Paris sur les traces de sa mère. En quête d’un travail pour vivre, il rencontre au cabaret « La Maison Rose » Mado, une serveuse qui n’est plus de la première jeunesse. Elle prend alors une place de plus en plus importante dans sa vie, tandis qu’il continue ses recherches pour retrouver sa mère…
Bien que rédigé à la première personne du singulier, le récit n’est pas autobiographique. C’est juste un choix littéraire judicieux qui invite le lecteur à suivre intimement le héros. L’apparente insouciance dont fait preuve celui-ci face à divers événements semble contredire son extrême sensibilité et sa quête d’affection que l’on sent poindre cependant à chaque page. Laurent, ce jeune garçon présentant un aspect tout simple, est en fait un écorché vif qui s’ignore. La galerie de portraits que l’on visite en même temps que le héros est sans aucun doute plus complexe qu’elle en a l’air. Mais c’est toujours avec le même détachement que Laurent nous la présente. Les chapitres du livre sont courts, le style facile à lire et fluide. Même si l’histoire n’a rien du thriller à suspense, chacune des 3 sous parties (correspondants à des périodes clé de la vie du personnage principal) se lit d’une traite.
Je connaissais Pascal Sevran en tant que présentateur de télévision de « La chance aux chansons ». Peu sensible à l’image qu’il véhiculait et au style de son l’émission, je découvre avec ce livre un aspect de cet homme qui m’était inconnu. Ce roman est très agréable à lire. Tout en évitant le piège de tomber dans un mélo lourd et « pleurnichard » vu le sujet abordé, l’histoire se déroule tout en finesse. J’ai vite oublié le côté horripilant, à mes yeux, de l’homme de télévision maniéré, pour partager avec délice la sensibilité de l’homme d’écriture.


Sophie HERAULT 

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