jeudi 14 avril 2011

La justice de l'inconscient de Franck Tallis


Vienne au début du XXeme siècle. Oskar Rheinhardt inspecteur de police et Max Liebermann jeune médecin psychiatre sont deux amis qui se retrouvent régulièrement pour chanter et jouer au piano les œuvres de grands compositeurs.  Parfois, Oskar aime à avoir l’avis de Max quand il est confronté à une énigme. Aussi, quand une jeune et jolie médium est retrouvée morte dans son salon fermé de l’intérieur, quand en plus l’autopsie révèle qu’elle a été tuée d’une balle dans le cœur mais que cette balle est introuvable, l’inspecteur s’empresse de demander l’aide de son ami. Car le problème est le suivant : comment retrouver l’assassin d’un crime impossible ?
Résoudre des affaires criminelles avec l’aide de psychiatre ou psychanalyste n’est pas nouveau comme nous le montre l’auteur de ce roman. Et il n’aurait pu choisir d’endroit plus judicieux pour cadre de son histoire que le Vienne de Sigmund Freud, que l’on a d’ailleurs l’occasion de côtoyer un peu…Autant le dire tout de suite l’accent est mis sur le coté psychanalyste et donc sur le personnage de Max. En effet le policier malgré le fait qu’il soit plus âgé, marié et père de famille nous apparaît comme peu observateur, brouillon et influençable. Le jeune médecin par contre est réfléchi, calme, posé à tel point qu’il parait quelquefois condescendant, voire hautain…Le rythme de l’enquête est plutôt lent mais logique par rapport aux moyens d’investigation de l’époque. C’est une histoire agréable à lire,  l’intrigue est bien menée, mais j’ai trouvé que les déboires du médecin psychiatre vis-à-vis de sa hiérarchie pour aller à l’encontre les traitements imposés par l’époque, alourdissaient l’histoire au point de parfois nous en fait perdre le fil. Néanmoins ces petits désagréments sont largement compensés par l’ambiance, l’atmosphère, l’architecture de la ville de Vienne qui sont très bien restituées. On se prend à flâner dans les rues, à prendre le café et les fameuses pâtisseries dans de somptueux endroits, à écouter les concerts, à visiter des expositions… N’oublions pas non plus l’humour et l’évocation de thèmes tels que la montée de l’antisémitisme, la condition des femmes à cette époque, qui donnent à cette lecture un charme indéniable. Rien que pour cela on peut se laisser tenter…


Nicole VOUGNY

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