lundi 4 avril 2011

Madam de Claude Grudet


Née quelques années après la guerre de 14, Claude est rapidement confiée à une nounou en Bretagne. Lorsqu’elle a 5 ans, sa mère, qu’elle n’a jamais revue depuis son baptême, revient la chercher. Difficile pour la petite fille de s’adapter à sa nouvelle vie : une famille qu’elle ne connaît pas,  une langue bien différente du breton, etc. A la rentrée scolaire qui suit cet événement, elle est conduite au couvent des visitandines. Pendant 10 ans, elle fréquente cet établissement aux règles strictes. Qui pourrait un instant imaginer que l’adolescente aura ensuite un destin de femme hors du commun ? Claude ne deviendra jamais la personne rangée que son éducation chez les religieuses laisserait supposer. Bien au contraire ! Car c’est auprès d’elle que des messieurs richissimes en mal de «tendresse» viendront  rechercher la compagnie de jeunes filles superbes et raffinées…
Claude Grudet, plus connue sous le nom de « Madam’ »,  et surtout de « Madame Claude »,  signe là une autobiographie riche en rebondissements.  Agée de plus de 70 ans, elle raconte sa vie depuis l’enfance. Il serait intéressant de rechercher une corrélation entre ce qu’elle a vécu depuis toute petite et son destin si particulier. Libre à chacun d’interpréter. Le style d’écriture est très accessible. Bien que le sujet de la prostitution  tienne une part importante dans le livre, l’auteur évite de tomber dans le glauque ou le voyeurisme. Elle raconte avec beaucoup de malice des anecdotes très drôles, et ne passe pas sous silence des faits plus sombres de son existence.  Le tout rendant la lecture très agréable.
J’ai choisi ce livre poussée par une certaine curiosité (non malsaine) pour un monde qui m’est complètement étranger. Si l’on excepte ses démêlées avec la justice, Claude nous présente un univers où tout le monde est heureux et y trouve son compte.  Ses pensionnaires en particulier. Le tableau est sans doute un peu trop rose et trop beau pour être complètement crédible !  Mais bon, cela fait aussi partie sans doute de la personnalité de l’auteur.


Sophie HERAULT

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