jeudi 16 juin 2011

La voix d'Arnaldur Indridason


Branle bas de combat dans un hôtel de luxe en Islande : Le père Noël a été assassiné !!! Enfin un homme du nom de Gulli qui devait se déguiser en  père Noël pour les enfants. Il a été retrouvé au sous-sol de l’hôtel, dans le cagibi qui lui servait de logement depuis plus de vingt ans, le pantalon sur les chevilles et une blessure mortelle au cœur. Qui a bien pu faire cela ? C’est ce que vont essayer de découvrir le commissaire Erlendur et ses inspecteurs. Bizarrement personne ne semble vraiment connaître cet homme, ni compatir à son sort affreux. Il va donc falloir beaucoup de perspicacité et de ténacité aux enquêteurs pour découvrir le fin mot de l’histoire.
Il n’y a pas à dire, la littérature scandinave, très à la mode depuis quelques années, a vraiment beaucoup d’attrait. Il y a une atmosphère bien particulière, une manière de raconter les choses bien spécifiques qui font que l’on tombe sous le charme. Ce mélange d’investigation policière et de vie quotidienne des protagonistes avec leurs secrets, leurs joies, leurs sentiments, nous séduit. Le fait que ce soit aussi des contrées éloignées et fortement dépaysantes autant par les paysages que par la manière de vivre contribue grandement à cet engouement. Et puis il y a les personnages, chacun différent avec leurs soucis particuliers, tellement bien retranscrits par l’auteur que l’on s’y attache fortement. Dans ce livre, l’accent est mis sur Erlendur et ses tourments personnels, qu’il essaye, avec plus ou moins de réussite, de faire passer au second plan pour ne pas entraver l’enquête. Les thèmes de la solitude, de l’indifférence, des attentes des parents envers leurs enfants, les difficultés des relations humaines apportent à ce livre une profondeur que peu de romans policiers peuvent se flatter d’avoir. De plus l’écriture est pleine de sensibilité agrémentée d’une pointe d’humour, le rythme est rondement mené, sans précipitation mais sans être trop lent non plus. L’énigme est réaliste, cohérente, passionnante.
Voila entre autres les raisons qui m’ont fait dévorer ce livre. Il y a aussi ce petit plus indéfinissable qui fait qu’on est complètement envoûté…c’est cela la force des grands auteurs (et des bons traducteurs !!). Parce que bien que sombre et noir le livre ne nous déprime pas grâce à la grande humanité qu’il dégage et à l’espoir sous-jascent qui ne demande qu’à s’exprimer...

Nicole VOUGNY

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