mercredi 13 juillet 2011

Terreurs nocturnes de Jonathan Kellerman

Alex Delaware est un psy renommé à Los Angeles. Il reçoit en thérapie une petite fille de 7 ans, Melissa, qui souffre de terreurs nocturnes. Sa maman est une ancienne actrice qui a développé une agoraphobie sévère suite à une agression qui a altéré son visage. Elle se terre depuis dans sa luxueuse demeure. Une dizaine d’années plus tard, alors que Melissa s’est rétablie, elle vient revoir son thérapeute : l’agresseur de sa mère vient de sortir de prison. La fille et la mère sont terrorisées. Alex Delaware n’a pas dit son dernier mot : il endosse alors sa casquette de privé pour voler au secours de la richissime famille…
J’avais découvert Jonathan Kellerman à l’occasion de son dernier policier : « Jeux de vilains ». J’avais alors bien aimé le narrateur – Alex Delaware – le trouvant sympathique et attachant, même s’il ne jouait pas un rôle central dans la conduite de l’enquête. J’ai eu alors envie de lire une autre de ses enquêtes dans lequel il jouerait un rôle prépondérant. Je me suis alors tournée vers « Terreurs nocturnes », une enquête plus ancienne. Cette lecture m’a au final beaucoup déçue.
Ce qui m’avait attirée à la lecture de la quatrième de couverture, c’est que l’enquête débutait par une thérapie auprès d’une jeune enfant. Jonathan Kellerman est bien placé pour décrire ce type de soins puisqu’il est lui-même docteur en psychologie, spécialiste des enfants. J’ai particulièrement apprécié le tout début qui nous décrit bien une thérapie anglo-saxonne visant à traiter des terreurs nocturnes chez une enfant de 7 ans. On peut voir le processus de soin, fait de paroles et appuyé par des dessins et des jeux.
Si Kellerman est psychologue, il est aussi écrivain de policiers. Quelles impressions me laisse la lecture de cette enquête ? J’ai trouvé que le cœur de l’intrigue peinait à s’installer et que l’auteur opérait de multiples digressions, diluant peu à peu mon intérêt pour l’histoire. L’auteur, notamment, s’éparpille dans des descriptions (des lieux, des caractéristiques physiques de personnages) qui demeurent au final de peu d’utilité pour l’avancée de l’histoire. Si j’avais beaucoup aimé ces descriptions dans « Jeux de vilains », j’ai été rapidement agacée par leur abondance dans « Terreurs nocturnes ». Chaque personnage rencontré est prétexte à une longue description physique et vestimentaire.
Ces descriptions peuvent plaire aux lecteurs qui aiment se faire des images précises des personnages, mais j’ai trouvé que leur abondance et leur précision pointilleuse n’apportaient rien à l’histoire et l’allongeaient inutilement.
Je découvre, avec la lecture de ce deuxième livre, les thèmes de prédilection de Kellerman : l’extrême richesse (il a plaisir à décrire des lieux et des objets luxueux, à camper des personnages très fortunés), le sexe dans ses déviances (notamment du côté de la perversion), les drogues. Ces thématiques récurrentes m’ont plutôt lassée ici. Si j’ai trouvé Melissa enfant attachante et touchante dans sa souffrance, la Melissa adolescente m’a agacée : je lui ai trouvé un visage d’ado gâtée et pas très mature. Le détective Milo qui est dépeint ici et qui donne un coup de main à Alex Delaware ne m’a pas paru sympathique et attachant (contrairement à l’image que je m’étais faite de lui dans « Jeux de vilains »).
L’intrigue progresse très lentement : il faut attendre 300 pages pour voir le premier rebondissement opérer, mais on se doute déjà de l’issue. Le suspens n’est pas insoutenable, ne tient guère le lecteur en haleine, et la fin (au bout de plus de 500 pages) ne m’a guère semblé palpitante ni crédible. Un dénouement entre action et analyse psychologique (illustrant la double casquette du narrateur) qui donne envie d’oublier bien vite ce policier…

Christelle GATE

Aucun commentaire:

Publicité