mercredi 7 septembre 2011

Le siècle d'Auguste de Pierre Grimal


En 44 avant JC, Jules César est assassiné. Par testament, il désigne son neveu, le jeune Octave, comme son successeur. Ayant vaincu le lieutenant du dictateur, Marc-Antoine, et son alliée Cléopâtre, Octave reste seul maître à Rome. Devenu Auguste, titre religieux décerné par le Sénat, il fonde le principat - qui perdurera cinq siècles. Maintenant les apparences de la République, le nouveau régime concentre de fait les pouvoirs entre les mains du Princeps. Au-delà du bouleversement institutionnel, le règne d'Auguste, marqué par une ère de paix relative et de prospérité, s'accompagne de la restauration des traditions religieuses et d'une floraison d'œuvres littéraires et artistiques. Autant d'aspects de ce que l'on nomme "Le siècle d'Auguste", et qu'analyse ici Pierre Grimal.
 En une centaine de pages, cet ouvrage propose une étude de certains aspects du principat. Analysant d'abord les conditions d'accession au pouvoir d'Auguste ayant rendu possibles les réformes, Pierre Grimal s'attache ensuite à la renaissance de la littérature et de l'art. Battant en brèche l'idée d'une propagande orchestrée par Mécène, il tente d'expliquer pourquoi l'époque a permis l'émergence d'auteurs tels que Tite-Live, Virgile, Horace ou Ovide, ou la manière dont l'art s'est développé de concert avec l'embellissement de Rome. Dans un style simple et didactique, jamais rébarbatif ou pontifiant, il s'emploie à mettre ces aspects en relation avec la période de paix, "nouvel âge d'or" vanté par Ovide. Chaque chapitre aborde un thème précis et en donne une vue d'ensemble, dans un langage accessible et factuel.
Pierre Grimal, spécialiste incontesté de la civilisation romaine, a toujours un regard pertinent sur le sujet. Ce livre ne fait pas exception, et j'ai trouvé cette lecture enrichissante. Malheureusement, l'ouvrage a les défauts de ses qualités, et mon sentiment est partagé. Si j'ai apprécié la simplicité des explications -idéale pour une première approche -, j'ai regretté que les chapitres ne soient pas davantage approfondis. J'aurais souhaité en apprendre plus sur la modification des institutions, trouver de courtes biographies des auteurs cités... Néanmoins, l'étude reste  intéressante - suffisamment, en tous cas, pour m'avoir donné envie d'en lire plus, et de redécouvrir les auteurs mentionnés.


Fanny LOMBARD

Aucun commentaire:

Publicité