jeudi 1 septembre 2011

La corruptrice de Guy Des Cars


De retour de captivité en Allemagne, le jeune docteur Denys Fortier se réinstalle dans la maison familiale. Il reprend  immédiatement le cabinet de médecin de son père laissé vacant depuis 2 ans. Il rencontre un énorme succès auprès de la population locale et embauche alors Marcelle Davois comme infirmière assistante, la collaboratrice de son ancien maître de la Faculté. Celui-ci la lui a vivement recommandée. Elle  est effectivement extraordinaire malgré son air revêche, et devient  vite indispensable et appréciée de tous. Cependant, les apparences sont trompeuses. Loin d’être une simple vieille fille entièrement dévouée à sa tâche et ultra compétente, Marcelle est en fait une terrible manipulatrice prête à tout pour atteindre son unique et ultime but dans la vie. Ce n’est qu’au bout de nombreux mois que Denys, effondré, découvre l’ampleur de la machination et des dégâts en lisant son journal intime…
Tout au long de ce livre, le docteur Fortier revient sur les événements qui se sont déroulés pendant les 2 ans de sa collaboration avec mademoiselle Davois. Il présente, à la première personne du singulier, sa vision du déroulement des faits comme il les avait perçus en toute innocence. Et il intercale dans ce récit la retranscription des pages écrites par l’infirmière dans son journal. Les deux sont en complet décalage, d’où l’intensité dramatique qui se dégage de l’ensemble. Il est en effet extrêmement oppressant de voir comment plusieurs personnes se laissent entrainer aveuglément avec des conséquences dramatiques, tout en lisant en parallèle le décryptage du plan diabolique. Le suspense est omniprésent, et empêche quasiment le lecteur de faire une pause. D’autant plus que l’écriture est fluide et facile à lire.
Pas facile effectivement de lâcher ce roman en cours de route ! L’auteur a vraiment l’art de captiver son lectorat, mais aussi de le faire douter. Car s’il apparait illusoire de penser une seconde que l’infirmière atteigne son but, ses qualités de manipulatrices sont telles que l’on se surprend à imaginer toutes les fins possibles, même la plus improbable.


Sophie HERAULT

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