vendredi 23 septembre 2011

Mort d'un poète de Michel Del Castillo


En Doumarie, état totalitaire, règne Carol Oussek l’Invincible Maréchal et son épouse Alexandra, la Mère de tous les Peuples. Un jour d’hiver Ali Tasko, «
secrétaire » du célèbre poète Taskine, meurt dans un accident de voiture. Après expertise de la voiture, l’accident devient un meurtre car la direction a été
sabotée.
Alors Alexandra convoque Igor Vedoz, Ministre de la Justice, un des douze membres du Conseil Permanent de la Révolution, et elle le charge de trouver le
coupable mais aussi les raisons de ce meurtre.
J’ai apprécie ce livre bien que je trouve ne pas être un roman policier mais plutôt une œuvre qui évoque différents sujets comme l’homosexualité, la liberté et dénonce le système politique des pays totalitaires.
Bien entendu ce roman fait penser à la Roumanie de Ceausescu dans ses grandes largeurs.
La peur d’un peuple qui vit dans une misère totale, la démesure architecturale de l’Invicible Maréchal et aucun lieu, aucune salle qui ne soit pas sur écoute. Des ministres qui craignent pour leur intégrité physique et celle de leurs familles.
Le thème de l’homosexualité entre Tasko et Taskine occupe une large place. Les passages qui décrivent cette relation sont d’une forte intensité car dans son
vieil âge Taskine n’a plus que ça : son admiration pour le jeune Tasko.
Les personnages sont fort bien décrits. Oussek et sa folie, Alexandra et son côté femme-objet, Vedoz et cette peur bleue de tout mais surtout de ses
collègues ministres. La sinistrose du peuple et sa soumission nous sont carrément palpables au travers des mots utilisés par l’auteur.
Le décor est aussi très bien choisi. L’hiver et la neige ne font qu’alourdir ce climat et au manque de liberté individuelle.
J’ai vraiment été surpris par ce livre qui est une peinture authentique d’un monde qui a existé à l’est de l’Europe.



Edouard RODRIGUEZ

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