mardi 26 juin 2007

African Lady de Barbara Wood

L’histoire débute à l’époque ou les Anglais ayant créé un chemin de fer pour relier la côte orientale jusqu’à l’Ouganda, commencent à s’installer le long de cette voie civilisatrice. La jeune lady Rose Treverton, accompagnée de sa belle sœur, débarque aux confins de ce monde à la demande de son époux, le bouillant Lord Treverton. Celui-ci a défriché une immense plantation de café, et dans ses lettres enthousiastes, il enjoint à sa jeune épouse de le rejoindre. Mais celle-ci ne supporte pas la vie coloniale trop différente de la vie britannique et se réfugie dans le belvédère, aménagé par son mari. Même sa petite fille, née pendant le périlleux voyage ne lui est d’aucun réconfort. En revanche, Grace Treverton, qui est médecin, s’adapte très vite à ce nouveau mode de vie, et installe avec beaucoup de peines, une « mission »c'est-à-dire un local de soin pour les indigènes. Elle aura à faire face à beaucoup de fléaux, à commencer par la méfiance des Kikuyus ; elle luttera avec acharnement tout au long de son existence contre la guérisseuse du village et sa magie noire qui a jeté un sort sur la maison et sur la descendance de Lord Treverton. Elle se battra pour obtenir des subventions, pour l’éducation de la population noire. Grace est vraiment le personnage central de ce roman. C’est avec ses yeux que nous découvrons une certaine facette de l’Afrique « coloniale » du début du 20ème siècle, avec ses richesses, le café, les grandes réceptions du vice roi et toutes les fanfares d’une société qui se veut civilisatrice, loin de la mère patrie. On y admire aussi la culture ancienne africaine, le pouvoir des guérisseuses, et leur savoir ancestral ; on découvre les atroces coutûmes sacrificielles et comment elles sont portées au comble de l’horreur par une sorte d’escalade de la violence engendrée par la haine que les Africains finissent par vouer aux blancs. L’antagonisme entre les deux populations y est bien décrit, et la façon dont les comportements évoluent, autant d’un côté que de l’autre. L’histoire du Kenya est riche en fait d’armes, massacres, guerre civile, entre les tribus Kikuyus, dépossédées de leurs terres, et les colons blancs venus s’installer ici pour essayer de faire fortune, et qui peinent aussi à trouver de quoi vivre. Les enfants des premiers colons nés sur place et qui considèrent le Kenya comme leur terre natale, trouveront-ils la place qu’ils réclament ? Les enfants noirs nés après la colonisation qui veulent reprendre et leurs terres et la direction de leur pays, sauront-ils accepter les blancs ? Et en définitive, de quoi seront-ils capables ? On assiste au fil du roman à la transformation d’une colonie britannique en pays indépendant créateur des réserves pour les grands animaux de la jungle et inventant le safari photo. J’ai trouvé que les personnages manquaient un peu d’épaisseur et de cohésion les uns entre les autres; l’histoire est assez touffue, les rebondissements nombreux, mais très facile à suivre. J’ai trouvé attachant le petit détail dans le roman, de la tapisserie de Rose, monument qu’elle entreprend pour se distraire, et qui sera l’œuvre de toute sa vie. Sans oublier bien sur les fabuleux paysages de cette Afrique orientale, avec le Mont Kenya en arrière plan. Véronique BARBARA

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