Ce livre présente le journal intime d'une fillette chinoise issue d'une famille de paysans très pauvres du Nord-Est du pays. Il est scindé en deux parties - la période manquante correspondant à des carnets manquants - et est émaillé de notes de Pierre Haski, expliquant certains aspects propres à la Chine et apportant des éclaircissements bien utiles.
Lorsque commence ce journal, en Septembre 2000, Ma Yan a 13 ans. Elle est interne dans une école située à 20 km de son village. Elle raconte son quotidien, notant des détails ou anecdotes montrant la dureté de sa vie : les cours, les camarades de classe, la faim, les punitions corporelles, les 4 heures de marche pour rentrer à la maison le week-end, les tâches ménagères... Mais Ma Yan raconte aussi l'extrême misère de sa famille, la honte de la pauvreté, les sacrifices de sa mère et sa propre culpabilité lorsqu'elle obtient de mauvais résultats. Car elle a bien conscience des souffrances de ses parents, qui se tuent à la tâche pour payer les études de leurs enfants, et de la nécessité de réussir à l'école afin de briser le cercle de la pauvreté et offrir aux siens une vie meilleure.
On doit la publication de ce journal à Pierre Haski, correspondant en Chine de "Libération". En Mai 2001, lorsque Ma Yan apprend que ses parents ne peuvent plus l'envoyer à l'école et qu'elle doit renoncer à ses études, c'est une tragédie pour elle. Désemparée, elle écrit une lettre à sa mère, dans laquelle elle crie sa révolte et son désespoir. Sa mère, bouleversée, tente le tout pour le tout : elle parvient à remettre à des étrangers de passage la lettre et le journal de sa fille. Parmi eux se trouve le journaliste qui décide de raconter l'histoire de Ma Yan à ses lecteurs. L'élan de solidarité suscité par son article permet de créer une association grâce à laquelle d'autres enfants dans la même situation pourront être scolarisés. Ceci fait l'objet d'annexes au journal proprement dit.
Ce livre est un témoignage émouvant. On est frappé par les conditions de vie de Ma Yan et au-delà d'elle, de tant d'autres enfants. Ma Yan met tous ses espoirs dans l'éducation et doit se battre pour étudier, mais c'est avec une grande pudeur qu'elle parle de sa situation et de ses souffrances morales. On ne peut qu'être ému par ce récit, écrit très simplement et pourtant si lourd par la dureté des réalités qu'il raconte.
Fanny LOMBARD
mercredi 13 juin 2007
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1 commentaire:
bonjour,
j'ai lu par hazard l'histoire de
de Ma Yan et ses soeurs, après avoir pris connaissance de cette histoire j'ai voulu lire son journal, je suis très émue et très respectueuse de la sagesse et de la grandeur d'âme de cette jeune fille vis à vis de ces parents, je souhaite que Ma Yan arrive à ses fins de pouvoir aider sa famille et je l'admire énormément pour son courage et son acharnement d'apprendre alors qu'ici en France les enfants ne veulent pas aller à l'école.
Je souhaite tout le bonheur du monde à Ma Yan et toute sa famille, surtout la santé pour sa mère.
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